René Sadi: « Malgré les dissensions le RDPC va bien »
Il l’a fait. Il a finalement avoué que parmi les nombreux sujets abordés au cours des échanges entre les membres régionaux du comité central du RDPC, figurait en bonne place la question de diverses dissensions qui existent entre les barons du parti. Au cours d’une déclaration faite en marge de la dernière journée des concertations à la presse hier 31 août 2010, René Sadi a affirmé que « le parti se porte bien même s’il y’a des dissensions ». Après avoir signalé que la rencontre ayant débuté depuis 07 jours et qui se terminait hier, a donné l’occasion de faire un diagnostic de l’ensemble des maux qui minent le RDPC dans les régions. « Cette rencontre a été l’occasion de visiter les problèmes du parti de manière générale. Pour cette raison, les échanges ont été francs. Ils ont été surtout très utiles », indique le secrétaire général du comité central du RDPC aux nombreux journalistes à l’affût de la moindre information.
Ce témoignage de l’une des bouches les plus autorisées du parti des flammes confirme les informations glanées qui font état de ce que l’ensemble des membres du comité central n’ont pas boudé leur plaisir à venir à la rencontre du vice dieu (Dieu étant le président national). Et pour cause, nombre d’entre eux traînent depuis longtemps des aigreurs nourries par des diverses discriminations sur le terrain. L’une de ses plus grandes illustrations est celle de Julienne Djakoua, membre du comité central, originaire de la région de l’Extrême nord qui aurait arraché des applaudissements de ses pairs et même le sourire de René Sadi lorsqu’elle a choisi de « déballer tout ». Elle aurait prié le Sg de faire en sorte qu’on évite les exclusions qui ont fait leur lit dans la région de l’extrême nord. « Moi je me suis senti exclue. Je mène les hommes et les femmes au nom de mon amour pour le RDPC où j’ai milité depuis la base. Mais certaines personnes parmi lesquelles le délégué du gouvernement de Maroua m’ont exclue parce que je ne suis pas de la même ethnie que lui », a – t – elle fulminé en direction de ses camarades présents.
En effet, certaines indiscrétions font état de ce que, Julienne Djakoua de la tribu des Guiziga serait victime de la discrimination ethnique mise en œuvre et encouragée par les Foulbés mieux lotis en termes de positionnement dans la région. C’est peut être de son cas que parle Amadou Vamoulké, lui aussi membre du comité central, quand il parle « de petits réglages pour rendre les choses excellentes » au cours des confidences faites aux journalistes de la CRTV dont il est le patron. Même si à l’opposé de Julienne Djakoua le directeur général de la Crtv estime « qu’il n’y a rien de nouveau dans l’extrême nord ». Même pas de dissensions comme l’affirme, lui-même René Emmanuel Sadi. Une attitude normale selon un membre du comité central originaire de la région de l’Ouest qui l’explique par la stricte prescription venue d’en haut faisant la part belle à l’omerta. Laquelle loi du silence a permis aux personnalités de se libérer et de déverser leur bile, comme l’atteste un des conseillers techniques de René Sadi. Selon cette personnalité, l’effet recherché dans le huis-clos et la tenue secrète des rapports de ces concertations a facilité la communication « puisque chacun savait que ses plaintes ne se retrouveront pas dans la rue ». Ce technocrate explique également le choix de faire présider les concertations par le secrétaire général du comité central plutôt que le président national par la volonté de décrisper l’atmosphère. « Vous vous doutez bien que si le président Biya tenait lui-même la manette, personne n’oserait parler », conclut-il. C’est sur cette note de règlement de dissensions internes et par la concertation entre le secrétaire général et les membres originaires de la région du Nord que la série de concertations des membres du Comité central du RDPC s’est terminée.
Rodrigue N. TONGUE