René Sadi à Douala : démonstration de force manquée
René Sadi à Douala : démonstration de force manquée
Par lemessager | Lundi 22 mars 2010 | Le Messager
Des soixante mille militants annoncés et attendus lors du meeting organisé à Douala samedi 20 mars 2010 à la base Elf, très peu ont répondu présents. Pourtant Françoise Foning et les autres responsables politiques locaux du RDPC comptaient sur cette réunion politique pour faire une démonstration de force grandeur nature. Malgré les charters, en dépit des promesses faites aux militants et nonobstant le grand tapage médiatique via les affiches qui ont inondé la capitale économique, ce rassemblement a été loin être un succès.
Ce qui n’a pas empêché le secrétaire général du comité central de s’adresser à ses militants. En dehors des allocutions et discours du représentant des élites et des opérateurs économiques, des présidents de sections, et du coordonnateur des activités du RDPC dans le Wouri, l’intervention tant attendue était celle de René Sadi. Pendant son discours de près d’une quarantaine de minutes, le SG du RDPC s’est dit satisfait du militantisme des populations du Wouri en particulier et du Littoral en général. Son message était celui du renforcement de la foi militante. «Malgré l’incitation à la haine et à la violence émanant d’une certaine diaspora, il faut rester unis et soudés en pensant aux grands chantiers qui nous attendent. Ne prêtez pas vos oreilles aux campagnes de désinformation et d’intoxication qui veulent semer la terreur au Cameroun qui est un pays de paix»
Pour le secrétaire général, «il faut resserrer les rangs, se mettre derrière Paul Biya pour mener à bien les combats pour le développement». René Sadi qui a également invité les militants à se mobiliser pour la célébration de l’an 25 du RDPC le 24 mars 2010, n’a pas oublié de vanter les chantiers envisagés par le Renouveau. «L’espoir renaît avec l’annonce et le démarrage des grands chantiers énergétiques et miniers, tels la centrale à gaz de Kribi et le barrage de Lom Pangar qui laissent entrevoir une ère de prospérité pour le Cameroun, avec la création d’emplois». Ainsi se résume la première étape du passage de René Sadi à Douala. Dans une forte ambiante voulue des responsables de base.
Boycott des responsables
Selon une présidente de comité de base dans la sous-section Akwa B, «ce sont les présidents de section qui ont voulu que ce meeting soit un échec même comme le secrétaire général feint de l’ignorer. Ils ont donné des consignes aux militants pour qu’ils ne viennent pas au meeting, pas seulement parce qu’il n’y a pas d’argent. Ils comptaient par cet acte montrer au SG que tout va mal dans le Wouri, même si je pense qu’ils n’ont pas tort. Avant, quand il y avait un meeting, on avait plus du double que maintenant. C’est un échec qui tire ses origines dans les méandres du fonctionnement interne du parti à Douala où les présidents de sections se marchent dessus»
Dans la foulée, des noms des présidents de sections sont avancés comme organisateurs de ce boycott maquillé par les élites. «Les présidents de sections n’ont rien donné pour la tenue de ce meeting. Ce sont les élites qui ont financé. Et le peu d’argent qui a été mis à leur disposition a été détourné. Ils ont eu douze millions pour la communication car ce meeting qu’on voulait grandiose devait passer en direct à la télévision. Tel n’a pas été le cas. Les militants sont les plus grands perdants partout. Il y a du relâchement dans l’air. Tous les présidents de sous-sections qui étaient absents l’ont fait sur ordre de leurs présidents. Si vous faites une enquête relative aux présences et aux absences, vous saurez par vous-mêmes qui se cache derrière ce boycott». Un état d’esprit qui n’a pas permis au Sg de taire les querelles internes qui ont pignon sur rue à Douala, notamment la guerre de clochers entre El Hadj Relouanou et Me Denise Fampou respectivement président de section RDPC Wouri II et maire de la commune de Douala IIè. Ou encore la fronde entre certains présidents de section et Thomas Tobbo Eyoum, le coordonnateur des activités du parti des flammes dans le Wouri. Ces derniers affirment que ces éclats de voix ne sont que la preuve du dynamisme du RDPC qui est «un parti en mouvement». Une motion de soutien a été lue. Dans celle-ci, les militants et sympathisants demande à Paul Biya de se porter candidat à la présidentielle de 2011.
Etame Kouoh
Focal
René Sadi demande le soutien des médias
Quelques heures avant de quitter le capitale économique, René Sadi a eu un bref échange avec les Hommes des médias. Le Sg du Rdpc a demandé un soutien de ces derniers pour aider le président de la République à achever les grands chantiers qu’il a engagés. «Il faut faire un journalisme responsable. Nous avons au sommet de l’Etat un chef que nous devons soutenir. Je vous invite à mener le même combat que nous. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il faudra que vous soyez instrumentalisés mais le Rdpc a besoin de tout le monde, même des journalistes qui ont un rôle social très important à jouer». Interrogé sur sa position de potentiel successeur de Paul Biya à la Magistrature suprême, le secrétaire général adjoint à la présidence de la République se veut prudent. «Je fais la campagne pour un homme, Paul Biya. C’est lui notre chef et notre guide. Mon travail est de descendre sur le terrain pour rencontrer les militants et c’est ce que je fais depuis. Le Rdpc ne doit pas être un parti où l’inertie règne»
E.K.