René Emmanuel Sadi «On ne se lève pas un matin pour remettre en question les acquis du Cameroun»
S’adressant à la presse à l’issue de la cérémonie de la remise des dons aux populations déplacées et aux Forces de défense dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, le ministre chargé de l’Administration territoriale et de la décentralisation explique le bien-fondé de cette opération dans l’Extrême-Nord et bientôt à l’Est.
Quel est le message qui accompagne la présente remise de dons aux populations déplacées et aux Forces de défense dans le cadre de la lutte contre Boko Haram à la place des fêtes de Maroua ?
D’abord, avec le haut accord due Monsieur le Président de la République, je suis venu personnellement, en tant que président du Comité interministériel ad hoc chargé de la gestion des dons aux populations déplacées et au Forces de défense dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, je suis venu personnellement pour marquer toute l’importance que le Chef de l’Etat en personne attache à cette opération qui s’est déclenchée spontanément sur l’ensemble du territoire national par les Camerounaises et les Camerounais, afin de rendre hommage à nos forces de défense et aussi de manifester la solidarité nationale à nos frères et sœurs de cette belle région qui, à leur corps défendant, sont affectés par la situation que nous connaissons dans la partie ouest de la région du fait des actes innommables de la secte Boko Haram.
Donc, ma présence a d’abord une valeur symbolique, qui veut témoigner du fait que le Cameroun est un. Quand une région du Cameroun est touchée, affectée, quand les Camerounais d’une région de notre pays sont en danger, c’est tout le Cameroun, c’est tous les Camerounais qui sont concernés. Je voudrais également souligner que ce qui se passe au Cameroun est sans doute quelque chose de rarement vu en Afrique et même dans le monde. Un peuple qui se mobilise de cette manière derrière son Chef, derrière ses Forces Armées et en faveur de ses compatriotes, c’est assez rare. Ça témoigne justement de l’attachement des Camerounais à leurs institutions, à celui qui les incarne, et aussi de leur attachement à leur pays. Un peu pour dire à qui veut l’entendre ou à qui veulent l’entendre que, ce pays est un pays uni ; ce pays est un pays fort ; ce pays est un pays organisé ; ce pays est un pays qui a un Chef ; ce pays est un pays qui a une souveraineté, une intégrité. On ne se lève pas un matin pour remettre en question les acquis du Cameroun.
Je pense que ce sont ces messages que le Chef de l’Etat a bien voulu que je vienne par ma personne, transmettre aux populations de cette région et à travers les populations de cette région, à l’ensemble de nos compatriotes sur l’ensemble du territoire national. Ce que nous voyons aujourd’hui est suffisamment éloquent pour que je m’appesantisse dans un discours…Une vingtaine de camions pleins à craquer chargée de vivres, de denrées. D’autres cargaisons qui sont basées à la Base aérienne de Douala vont arriver. Des dispositions sont prises pour les acheminer toujours vers cette région et surtout aussi dans la région de l’Est où nous avons également nos Forces de défense qui sont au front, qui font face à une attaque, à une menace, à une crise que nous n’avons jamais souhaitée et qui est due à la situation qui prévaut en Centrafrique.
Les messages puissants, forts que témoignent toute cette opération, cette mobilisation, c’est que nos compatriotes doivent avoir foi en leur Chef, foi en l’avenir de leur pays. Nos compatriotes doivent être fiers d’appartenir à un pays comme celui-ci qui non seulement a été gâté par la nature, mais aussi du fait de la paix qui y règne, du fait de la stabilité dont nous jouissons et du fait de notre maturité. Au Cameroun, on n’a jamais connu des problèmes de cohabitation entre les sensibilités religieuses. Nous sommes tous des croyants et nous croyons en Dieu. Nous sommes libres de pratiquer notre foi comme nous l’entendons. Il n’y a jamais eu de problème au Cameroun. C’est un exemple quasiment exceptionnel que nous devons saluer quand on appartient à un pays comme celui-là, on doit en être fier et tout faire pour que ces acquis, les acquis de paix, les acquis de stabilité, soient sauvegardés par tout le monde. C’est ça les messages qui transparaissent à travers cette opération que nous sommes en train de conduire à travers le pays. C’est de la sorte que les Camerounaises et les Camerounais comprennent... Nous ne pouvons que, en tant que président du Comité national de gestion de ces dons, nous ne pouvons que nous en féliciter et remercier le Chef de l’Etat de nous avoir fait l’honneur de nous permettre de conduire cette opération.