Rencontres africaines: Paul Biya, ses homologues et la chaise vide

YAOUNDÉ - 08 Février 2012
© Martin Jean Ewodo | L'Actu

Le président camerounais honore rarement les invitations de ses pairs. Il préfère les séjours en occident. Le président a récemment boycotté l'ouverture de la Can 2012 qui a lieu le 21 janvier dernier à Malabo et à laquelle a pris part la plupart des Chefs d'Etats de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac).

Le président de la République du Cameroun se trouve actuellement en Europe. Un voyage instantané dont on ignore la raison d'être et encore moins la destination exacte. «Le président de la République s'en va pour l'Europe» se sont contentés d'annoncer les médias publics (Cameroon Tribune et la Crtv), qui en général ont l'information étatique et gouvernementale dans toute sa profondeur et son intégralité. C'est dire que cette fois-ci, on a pris le soin de maintenir le flou sur la ville où a atterri le président, qui a récemment boycotté l'ouverture de la Can 2012 qui a lieu le 21 janvier dernier à Malabo et à laquelle a pris part la plupart des Chefs d'Etats de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac). Tout laisse d'ailleurs croire qu'il ne sera pas non plus présent dans quatre jours (le dimanche 12 février 2012) à Libreville pour la finale de la plus prestigieuse des compétitions africaines.

Il y a une dizaine de jours, le Chef d'Etat ne s'est présenté au sommet de l'Union africaine où se sont retrouvés ses homologues. Deux semaines auparavant, le président de la République a minimisé le sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Céeac), au point de ne même pas s'y rendre. Alors que le président tchadien Idriss Déby Itno avait personnellement fait le déplacement pour venir lui adresser une invitation. Pourtant, nul n'ignore que c'est lors des sommets et rencontres de cette envergure, que les grandes décisions qui concernent les états concernés se prennent. D'où toute la pertinence de sa présence à ces rencontres. Surtout qu'avec sa vision et son expérience en tant que doyen des chefs d'Etats africains, il peut prendre de la hauteur et impulser la dynamique du changement dans un continent à mal de stabilité et secoué par les crises de toutes sortes. En son temps, le défunt président Bongo avait d'ailleurs fustigé l'attitude de son «frère».

Généralement, le président ne manifeste aucun intérêt pour les cérémonies organisées par ses homologues; quand bien même ceux-ci accordent du prix à celles qu'il préside ici au pays. Le Cinquantenaire de l'indépendance du Cameroun, célébré le 20 mai 2010 pour ne prendre que cet exemple-là, a vu la participation d'une dizaine de chefs d'Etats africains. Mais, Paul Biya n'a pas pris la peine encore moins la délicatesse de rendre la pareille à ses compères lorsqu'ils célébraient les leurs. Dans la quasi-totalité des cas, il a envoyé des représentants alors que rien ne l'empêchait de s'y rendre personnellement. Toute la signification d'un désintérêt qui se traduit de façon manifeste et qui parfois prend les allures d'un véritable mépris.





08/02/2012
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