Rencontre Biya-Fru Ndi : le réalisme a-t-il prévalu ?
Rencontre Biya-Fru Ndi : le réalisme a-t-il prévalu ?
(Afriscoop 13/12/2010)
Le Cameroun a célébré le cinquantenaire de son armée à Bamenda, dans la région nord-ouest du pays. Mais l’événement a été plutôt le tête-à-tête entre le président Paul Biya et l’opposant John Fru Ndi. Ce dernier a déclaré, à l’issue de l’entretien d’une trentaine de minutes, que “c’était une belle rencontre” et que “le dialogue a été amorcé, la glace brisée” avant d’ajouter que les “discussions se poursuivront”.
Quand on sait les relations tendues entre les deux hommes depuis les années 90, on ne peut que s’étonner de les voir ensemble se parler “franchement” et promettre même de poursuivre les discussions. Quelle mouche a-t-elle donc piqué les deux adversaires politiques pour qu’ils prônent l’apaisement ?
A l’analyse, ce dialogue se tient dans un contexte de précampagne électorale pour la présidentielle de 2011 que John Fru Ndi menace justement de boycotter et d’empêcher la tenue. Or Paul Biya, qui a réussi le tour de force de modifier la Constitution pour être candidat à sa propre succession, rêve d’un pouvoir à vie, a intérêt à calmer les ardeurs de l’opposant, pour continuer à gérer tranquillement son affaire.
A 67 ans, et accusé d’avoir perçu 500 millions de FCFA lors du scrutin présidentiel de 2004 pour casser la dynamique de l’opposition, John Fru Ndi semble avoir choisi d’être réaliste plutôt que de s’arc-bouter dans une logique de contestation infructueuse.
Face à un adversaire qui est prêt à tout pour rester sur son fauteuil, mieux vaut pactiser avec lui en envisageant la formation d’un gouvernement d’union avec des ministres issus du Social Democratic Front (SDF), le parti de Fru Ndi, comme l’a fait Gilchrist Olympio au Togo.
Rabi Mitbkèta
L'observateur Paalga
(Afriscoop 13/12/2010)
Le Cameroun a célébré le cinquantenaire de son armée à Bamenda, dans la région nord-ouest du pays. Mais l’événement a été plutôt le tête-à-tête entre le président Paul Biya et l’opposant John Fru Ndi. Ce dernier a déclaré, à l’issue de l’entretien d’une trentaine de minutes, que “c’était une belle rencontre” et que “le dialogue a été amorcé, la glace brisée” avant d’ajouter que les “discussions se poursuivront”.
Quand on sait les relations tendues entre les deux hommes depuis les années 90, on ne peut que s’étonner de les voir ensemble se parler “franchement” et promettre même de poursuivre les discussions. Quelle mouche a-t-elle donc piqué les deux adversaires politiques pour qu’ils prônent l’apaisement ?
A l’analyse, ce dialogue se tient dans un contexte de précampagne électorale pour la présidentielle de 2011 que John Fru Ndi menace justement de boycotter et d’empêcher la tenue. Or Paul Biya, qui a réussi le tour de force de modifier la Constitution pour être candidat à sa propre succession, rêve d’un pouvoir à vie, a intérêt à calmer les ardeurs de l’opposant, pour continuer à gérer tranquillement son affaire.
A 67 ans, et accusé d’avoir perçu 500 millions de FCFA lors du scrutin présidentiel de 2004 pour casser la dynamique de l’opposition, John Fru Ndi semble avoir choisi d’être réaliste plutôt que de s’arc-bouter dans une logique de contestation infructueuse.
Face à un adversaire qui est prêt à tout pour rester sur son fauteuil, mieux vaut pactiser avec lui en envisageant la formation d’un gouvernement d’union avec des ministres issus du Social Democratic Front (SDF), le parti de Fru Ndi, comme l’a fait Gilchrist Olympio au Togo.
Rabi Mitbkèta
L'observateur Paalga
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