Remise de peines: Titus Edzoa et Michel Atangana graciés
Douala, 19 Février 2014
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
La défense des deux personnalités jubile après la publication du décret de Paul Biya accordant des remises de peines aux personnes définitivement condamnées pour entre autres, détournement de deniers publics. Décryptage !
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
La défense des deux personnalités jubile après la publication du décret de Paul Biya accordant des remises de peines aux personnes définitivement condamnées pour entre autres, détournement de deniers publics. Décryptage !
Le fait est inédit. Le président de
la République a accordé des remises de peine totale à de justiciables
condamnés pour crime et notamment le détournement de deniers publics
par la justice. Dans un décret signé hier, 18 février 2014, Paul Biya a
en effet prévu dans son ‘article 1er, alinéa 5 accordé «une remise
totale de la peine restant à purger en faveur des personnes condamnées à
une peine d’emprisonnement à temps, pour détournement de deniers
publics, et dont le séjour en milieu carcéral, en raison des
condamnations intervenues, pour infractions de même nature, est
supérieur à dix ans». Suffisant pour provoquer dans l’entourage de Titus
Edzoa et de Michel Atangana une joie indescriptible. Et pour cause,
l’ancien ministre et l’homme d’affaire ont été condamnés en 1997 pour
quinze ans de prison. Pendant qu’ils purgeaient cette peine, ils ont été
condamnés pour d’autres infractions de même nature en 2012.
De plus, ils sont les seuls dans cette situation, définitivement condamnés (jusqu’au niveau de la cour suprême) pour des détournements de deniers publics et ayant déjà séjourné au moins pendant 10 ans en prison. Le décret du 18 février 2014, qui arrive en marge de la célébration du cinquantenaire de la Réunification, ne concernerait donc pour son article 1er alinéa 5 que les deux personnalités emprisonnées depuis 17 ans respectivement à la prison de Kondengui et celui du Secrétariat d’Etat à la Défense.
Les sources du Messager au ministère de la justice qui confirment la libération dans les jours à venir des deux prisonniers, à la lumière et à l’interprétation du décret d’hier, expliquent que le président de la République a consenti à une remise de peine de personnes reconnues coupables de crimes économiques simplement parce que dans le cas précis de MM. Edzoa et Atangana, ils ont été condamnés deux fois par la justice pour des « infractions de même nature ». Ce qui donnait un visage hideux aux institutions républicaines.
Pour Maître Keou, avocat au barreau du Cameroun, les dispositions de l’article 1er alinéa 5 du décret du président ne prêtent à aucune confusion. Les deux personnalités sont les principales cibles du décret du président de la République qui a beau jeu de saisir le prétexte de la célébration du cinquantenaire pour exercer son droit de grâce prévu par la Constitution. L’avocat précise par ailleurs qu’Isaac Njiemoun condamné avec Edzoa et Atangana ne peut prétendre jouir de la remise de peine accordée. Car, non seulement il n’était pas emprisonné mais, il n’a pas été condamné deux fois et surtout, il est en fuite.
Même le bémol qu’aurait pu causer les mentions de l’article 4 du décret du 18 février 2014 qui souligne que les personnes condamnées pour corruption ne pourraient profiter de la remise de peine est rapidement évacué par l’avocat qui souligne que la corruption relève du délit alors que le détournement de denier public est du domaine des crimes. Dans les jours à venir le ministre de la justice, Garde des sceaux, chargé de l’application de ce décret, prendra les mesures utiles pour la levée d’écrou consacrant la libération effective de Titus Edzoa et de Michel Thierry Atangana. Le Messager y reviendra.
Rodrigue N. TONGUE
De plus, ils sont les seuls dans cette situation, définitivement condamnés (jusqu’au niveau de la cour suprême) pour des détournements de deniers publics et ayant déjà séjourné au moins pendant 10 ans en prison. Le décret du 18 février 2014, qui arrive en marge de la célébration du cinquantenaire de la Réunification, ne concernerait donc pour son article 1er alinéa 5 que les deux personnalités emprisonnées depuis 17 ans respectivement à la prison de Kondengui et celui du Secrétariat d’Etat à la Défense.
Les sources du Messager au ministère de la justice qui confirment la libération dans les jours à venir des deux prisonniers, à la lumière et à l’interprétation du décret d’hier, expliquent que le président de la République a consenti à une remise de peine de personnes reconnues coupables de crimes économiques simplement parce que dans le cas précis de MM. Edzoa et Atangana, ils ont été condamnés deux fois par la justice pour des « infractions de même nature ». Ce qui donnait un visage hideux aux institutions républicaines.
Pour Maître Keou, avocat au barreau du Cameroun, les dispositions de l’article 1er alinéa 5 du décret du président ne prêtent à aucune confusion. Les deux personnalités sont les principales cibles du décret du président de la République qui a beau jeu de saisir le prétexte de la célébration du cinquantenaire pour exercer son droit de grâce prévu par la Constitution. L’avocat précise par ailleurs qu’Isaac Njiemoun condamné avec Edzoa et Atangana ne peut prétendre jouir de la remise de peine accordée. Car, non seulement il n’était pas emprisonné mais, il n’a pas été condamné deux fois et surtout, il est en fuite.
Même le bémol qu’aurait pu causer les mentions de l’article 4 du décret du 18 février 2014 qui souligne que les personnes condamnées pour corruption ne pourraient profiter de la remise de peine est rapidement évacué par l’avocat qui souligne que la corruption relève du délit alors que le détournement de denier public est du domaine des crimes. Dans les jours à venir le ministre de la justice, Garde des sceaux, chargé de l’application de ce décret, prendra les mesures utiles pour la levée d’écrou consacrant la libération effective de Titus Edzoa et de Michel Thierry Atangana. Le Messager y reviendra.
Rodrigue N. TONGUE