Remise de peines - Libération des détourneurs de deniers publics: Thierry Atangana et Titus Edzoa recouvrent la liberté
Yaoundé, 25 Février 2014
© Alain Njoh | Aurore Plus
Ils constituaient inéluctablement l'enjeu majeur du décret présidentiel commuant les peines encourues par les personnalités interpellées dans le cadre de l'Opération Épervier, tant le rouleau compresseur mis en branle à leur encontre laissait plutôt supposer leur condamnation à vie.
La célérité avec laquelle aura enfin été pris le texte d'application relatif au décret du 18 février dernier a permis de libérer Titus Edzoa et Thierry Atangana aux alentours de 22 heures hier. Une première pourrait-on dire,dans les annales de l'administration judiciaire camerounaise qui semble s'être arrimée à l'occasion, à la volonté sous-jacente de décrispation de l'environnement sociopolitique national attaché à «cet acte de magnanimité du Chef de l'Etat». Prenant toutefois du recul, on en vient à croire que cette grâce présidentielle sibylline soit de nature à restaurer progressivement l'indépendance de l'administration judiciaire qui de tout temps, semblait davantage entériner son inféodation au pouvoir exécutif.
A preuve, malgré la relative célérité de cette mise en liberté définitive, les conseils des mis en cause en étaient jusqu'à hier, à décrier les lourdeurs de ladite administration qui semblait ne pas avoir appréhendé les enjeux réels attachés au décret présidentiel susmentionné qui obéit davantage à la reddition du pouvoir face aux incriminations émises à son encontre par ses partenaires au développement et singulièrement la France, partie liée par ricochet, aux déboires judiciaires qu'essuya Thierry Atangana.
Au total toutefois, on pourrait-dire de cette libération qu'elle vient inéluctablement réjouir les familles de ces illustres prisonniers dont les griefs étaient allés bien au-delà des détournements de deniers publics, en revêtant une coloration politicienne à dessein? Dès lors, on peut valablement penser que d'autres détourneurs de deniers publics goûteront bientôt à l'air de la liberté et sauront peut-être remercier Paul Biya, comme le fit Emmanuel Gérard Ondo Ndong, l'ex Dg du Feicom.
Et quand bien même dans ce registre, il est difficile d'y associer Thierry Atangana et Titus Edzoa, il ne fait point de doute que les détourneurs de deniers publics exclus de ladite grâce mettront en œuvre, une approche différenciée dans la conduite de leur défense.
Mais nous n'y sommes pas encore et espérons seulement que recouvrant la liberté, ces deux ex prisonniers s'emploieront à démentir le secrétaire général de la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh, pour qui Paul Biya pose «un acte d’humanisme», quand bien même, on pourrait valablement le nuancer, eu égard aux moult rebondissements que connut le procès de ces derniers. Et en attendant quelque réaction de leur part, il reste constant qu'ils auront en réalité purgé leur peine et même au-delà. Aussi leur libération est-elle intervenue aussi tardivement, afin de ne point leur permettre de s'exprimer à chaud ou pire, de bénéficier de quelque escorte de leurs partisans.
© Alain Njoh | Aurore Plus
Ils constituaient inéluctablement l'enjeu majeur du décret présidentiel commuant les peines encourues par les personnalités interpellées dans le cadre de l'Opération Épervier, tant le rouleau compresseur mis en branle à leur encontre laissait plutôt supposer leur condamnation à vie.
La célérité avec laquelle aura enfin été pris le texte d'application relatif au décret du 18 février dernier a permis de libérer Titus Edzoa et Thierry Atangana aux alentours de 22 heures hier. Une première pourrait-on dire,dans les annales de l'administration judiciaire camerounaise qui semble s'être arrimée à l'occasion, à la volonté sous-jacente de décrispation de l'environnement sociopolitique national attaché à «cet acte de magnanimité du Chef de l'Etat». Prenant toutefois du recul, on en vient à croire que cette grâce présidentielle sibylline soit de nature à restaurer progressivement l'indépendance de l'administration judiciaire qui de tout temps, semblait davantage entériner son inféodation au pouvoir exécutif.
A preuve, malgré la relative célérité de cette mise en liberté définitive, les conseils des mis en cause en étaient jusqu'à hier, à décrier les lourdeurs de ladite administration qui semblait ne pas avoir appréhendé les enjeux réels attachés au décret présidentiel susmentionné qui obéit davantage à la reddition du pouvoir face aux incriminations émises à son encontre par ses partenaires au développement et singulièrement la France, partie liée par ricochet, aux déboires judiciaires qu'essuya Thierry Atangana.
Au total toutefois, on pourrait-dire de cette libération qu'elle vient inéluctablement réjouir les familles de ces illustres prisonniers dont les griefs étaient allés bien au-delà des détournements de deniers publics, en revêtant une coloration politicienne à dessein? Dès lors, on peut valablement penser que d'autres détourneurs de deniers publics goûteront bientôt à l'air de la liberté et sauront peut-être remercier Paul Biya, comme le fit Emmanuel Gérard Ondo Ndong, l'ex Dg du Feicom.
Et quand bien même dans ce registre, il est difficile d'y associer Thierry Atangana et Titus Edzoa, il ne fait point de doute que les détourneurs de deniers publics exclus de ladite grâce mettront en œuvre, une approche différenciée dans la conduite de leur défense.
Mais nous n'y sommes pas encore et espérons seulement que recouvrant la liberté, ces deux ex prisonniers s'emploieront à démentir le secrétaire général de la présidence de la république, Ferdinand Ngoh Ngoh, pour qui Paul Biya pose «un acte d’humanisme», quand bien même, on pourrait valablement le nuancer, eu égard aux moult rebondissements que connut le procès de ces derniers. Et en attendant quelque réaction de leur part, il reste constant qu'ils auront en réalité purgé leur peine et même au-delà. Aussi leur libération est-elle intervenue aussi tardivement, afin de ne point leur permettre de s'exprimer à chaud ou pire, de bénéficier de quelque escorte de leurs partisans.