Remise de Peines - Issa Tchiroma: «Ils seront élargis dès que les conditions administratives seront réunies»

Douala, 21 Février 2014
© Christophe Boisbouvier (RFI) | Le Messager

Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, revient, au micro de Rfi, sur le décret portant commutation et remises de peines signé le 18 février 2014.

Le président vient de signer un décret portant commutation et remise de peines. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus?

Dans la ferveur et la liesse populaires, le peuple camerounais dans son ensemble est en train de célébrer le triomphe de son vouloir-vivre. Parce que l’indépendance et la réunification ont eu lieu, il y a plus de cinquante ans, et par l’esprit de tolérance et de pardon le chef de l’Etat, investi du pouvoir de remise de peines, a donc fait valoir ce pouvoir que lui confère la Constitution, a effectivement signé ce décret.


Est-ce que Thierry-Michel Atangana est concerné par ce décret?

Je pourrais vous dire que si d’aventure monsieur Atangana, monsieur Edzoa et tous les autres, remplissent les conditions telles que définies par le décret, il va sans dire qu’ils bénéficieront, Atangana et tous les autres, du décret du chef de l’Etat.


Est-ce que Thierry Michel Atangana et Titus Edzoa entrent dans la définition de ce décret?

Je présume que Thierry Michel Atangana et le professeur Edzoa entrent dans cette catégorie. Mais il appartient à l’expertise judiciaire basée dans nos lieux de détention de dire qui remplit les conditions. Mais je pense qu’ils réunissent effectivement les conditions. Je parle au nom du gouvernement et je ne voudrais pas dire des choses qui ne se révèleront pas exactes.


S‘ils réunissent ces conditions, d’ici combien de temps seront-ils libérés?

Je ne saurais le dire. Là, je suis à Buea, où se trouve le chef de l’Etat en train d’organiser les festivités marquant la célébration du Cinquantenaire de la réunification et de l’indépendance. Ça peut arriver lorsque les conditions administratives seront réunies.


Dans les heures qui viennent ou au maximum dans les jours qui viennent?

Je ne sais pas, ce décret est impersonnel. Si ces messieurs, ces Camerounais, réunissent les conditions, ils seront élargis dès lors que les conditions administratives seront réunies.


Est-ce une mesure de clémence de la part du chef de l’Etat?

J’ai parlé tout à l’heure de l’indulgence, de la tolérance, de l’esprit de pardon. C’est dans cet état d’esprit qu’est la nation camerounaise, qui célèbre la réunification. Le chef de l’Etat à l’écoute de sa nation, humaniste, tolérant, magnanime, a donc signé ce décret.


Le Comité des droits de l’homme de l’Onu s’est saisi de ce dossier. Est-ce une des raisons pour lesquelles le président a décidé de cette mesure?

Le président de la République du Cameroun n’obéit pas. Le président de la République obéit à sa conscience, à la volonté de sa nation. Et c’est au nom de la nation qu’il fait respecter les lois. Le Cameroun est signataire de tous les instruments des Nations-Unies, de l’Union africaine, en matière de liberté des droits de l’Homme et de la démocratie. Et le Cameroun étant un Etat de droit ne fait que respecter tous ses engagements, nationaux et internationaux.


Thierry-Michel Atangana est de nationalité française. Le président Hollande s’est ému de sa situation. Est-ce que le président Biya a entendu cette émotion?

Je n’étais pas présent quand cela s’est passé, mais ce que je peux vous dire est que le Cameroun, le gouvernement camerounais ne s’immisce pas dans les questions judiciaires françaises. Et je pense que c’est réciproque. Maintenant, les deux chefs d’Etat ont parlé. Je me souviens d’une chose ; au sortir de son audience à l’Elysée la dernière fois, le chef de l’Etat du Cameroun a dit qu’aussi longtemps que la Justice camerounaise n’aura pas définitivement statué, il ne peut prendre aucune décision en raison de la séparation des pouvoirs. Maintenant que le cas a été définitivement décidé, je pense que cette décision va dans le sens de ce qu’attend effectivement le président français. Mais cela dit, au Cameroun la nationalité ne saurait être un passe-droit et ne confère pas un privilège spécial.

Entretien avec Christophe Boisbouvier.



21/02/2014
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