Oui,
sinon adieu à l’émergence en 2035. Le discours de fin d’année du chef
de l’Etat Paul Biya suscite encore des commentaires un mois après sa
livraison. Le gouvernement actuel et ceux qui l’ont précédé ont montré
leurs limites. Les membres du gouvernement ne sont pas là pour
travailler mais pour s’enrichir, construire des villas, épouser des
femmes,se rivaliser, arracher les terrains des gens, tout faire pour se
maintenir en poste. Conséquence : le pays n’avance pas. Des pays comme
le Rwanda complètement détruit par le génocide anti Tutsi de 1994 est
devant nous.
L’aéroport de Kigali dépasse ceux de Douala et Yaoundé. Dans le classement Doing Business où le climat des affaires du Rwanda dépasse de loin le Cameroun. La corruption et le détournement des deniers publics n’existent pas dans ce pays tenu de main de fer par le président dictateur Paul Kagame. Les ministres et les directeurs généraux de société d’Etat ont l’amour du pays, ce qui n’existe pas au Cameroun où ces gens-là travaillent pour leur propre compte, sont individualistes. Même sur le plan diplomatique ce pays de moins de 30 000 Km2 et peuplé de 10 millions d’habitants pèse plus que le Cameroun.
Il est pris très au sérieux au point où beaucoup de ses enfants occupent de grands postes sur la scène internationale tel Donald Kaberuka, gouverneur de la Banque africaine de développement.
La Guinée Equatoriale qui a 28 000 Km2 et un million et demi d’habitants dépasse le Cameroun, alors qu’il y a moins de 20 ans, le président général venait demander à manger, de l’argent et même l’eau minérale à boire à Paul Biya. Aujourd’hui la Guinée Equatoriale dépasse le Cameroun de loin en tout : gouvernance, infrastructures, etc.
Quelques pistes de solutions sont envisagées. La banque centrale
israélienne a pour gouverneur un Américain. La banque centrale
d’Angleterre a pour gouverneur un étranger. Alors pourquoi le Cameroun
ne peut-il pas s’appuyer sur des étrangers pour se développer, pour
atteindre l’émergence en 2035 et pourquoi pas avant. Paul Biya peut
demander des hommes à son homologue Paul Kagame pour les nommer au
gouvernement. Avec leur rigueur et leur discipline ils peuvent nous
aider. Donald
Kaberuka sera libéré de son poste de gouverneur de la Bad dans 15 mois,
il peut être un bon ministre des Finances du Cameroun comme il l’avait
été au Rwanda avant son élection à la Bad.
Au ministère de la Faune et de la Forêt, et même de l’Environnement, on peut bien nommer un Australien ou un Sud-Africain qui en ont bien l’expérience. A l’Agriculture, on peut nommer un Sud- Africain, un Brésilien, un Américain qui en ont bien l’expérience.
Quand le Brésil a voulu devenir un pays émergent vers les années
1990, il n’a pas hésité à faire appel à des ingénieurs portugais surtout
dans des domaines comme la chimie. Même au niveau des sociétés d’Etat,
Paul Biya peut faire à certains
expatriés.
Pour l’opération Sahel vert par exemple, on peut faire appel aux Israéliens, aux Australiens et aux Sud-Africains qui en ont l’expertise. Paul Biya peut enfin se rapprocher des autres chefs d’Etat qui font bien marcher leur pays tels Paul Kagame, Teodoro Obiang Nguema Mbatsogo pour s’inspirer de leur méthode de gouvernance. Et les appliquer au Cameroun.