Le sommet de la Francophonie pourrait servir d’occasion pour boucler les négociations avec Paul Biya. Les chefs d’Etat des pays francophones ont rendez-vous du 12 au 14 octobre prochain à Kinshasa, en République démocratique du Congo, à l’occasion du XIVe sommet de la Francophonie, placée sous le thème : «Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale». Pour le président de la République française, François Hollande, ce sera le premier séjour en Afrique depuis son élection le 6 mai dernier.
Après un moment d’indécision, sous la pression de l’opposition congolaise, le locataire de l’Elysée a franchi le pas : «Je me rendrai dans quelques semaines au sommet de la francophonie à Kinshasa. J'y réaffirmerai que la Francophonie, ce n'est pas simplement une langue en partage, mais aussi une communauté de principes et d'idéaux dont le rappel à chaque occasion est nécessaire, et notamment en Rdc, mais pas seulement là », avait déclaré M. Hollande, le 27 août dernier, devant la conférence des ambassadeurs, au palais de l’Elysée.
A Kinshasa, le «mur de glace» entre Hollande et Biya devrait être brisé ou presque. Mais à quel prix ? De sources introduites croient savoir, qu’outre le discours du président français, à l’adresse de ses pairs francophones, sur la démocratie et les droits de l’homme, des conseillers du président de l’Hexagone comptent aussi réclamer, en coulisses, dans la perspective de l’alternance jugée «pas très lointaine» au sommet de l’Etat du Cameroun, les têtes des «démembrements» de la droite française dans le gouvernement camerounais. Ainsi, tous les adeptes des réseaux sarkozystes, chiraquiens, balladuriens, corses et juifs pourraient être limogés du gouvernement au cours du remaniement ministériel annoncé, soufflent nos sources.
En remplacement, les sherpas de M. Hollande s’activeraient à obtenir la promotion ou l’entrée au gouvernement des personnalités proches de la gauche française, notamment des réseaux étudiants, intellectuels, associatifs ou économiques liés à cet ordre idéologique. Si cette information venait à se concrétiser, l’on constatera que les analystes qui se sont empressés de sonner le glas de la Françafrique, avec l’avènement de François Hollande à l’Elysée, ont tout faux. Car, en réalité, il est de la Françafrique comme du chat aux sept vies de la mythologie grecque.