Refonte des listes électorales: La chaleur plante les kits

YAOUNDE - 05 OCT. 2012
© Oscarine Mbozo’a | L'Actu

Aucune inscription biométrique n'a été possible au lancement à Maroua.

«C’est de la mascarade. Comment expliquer cela? Rien que pour prendre les empreintes digitales il faut passer plus de trente minutes? Et pour finir, rien n'est fait?» S'est exclamée une autorité administrative qui décrie et doute même de la fiabilité de ces kits. Un officier des forces de maintien l'ordre d'ajouter, «inutile de cuire là-dedans alors que rien n'est possible. Ils n'ont pas prévu les climatiseurs pour faciliter les opérations? C'est un échec pour Elecam

Le lancement officiel des inscriptions biométriques sur les listes électorales dans là région la plus extrême n'a été qu'une scène de théâtre. Après les discours des différents intervenants, Il a fallu passer à la pratique ou tout au moins, tester les appareils de marques allemandes (kits électoraux) installés dans une salle exigüe et non climatisée au siège d'Elecam de Maroua Ier. Le gouverneur et sa suite voulant prêcher par l'exemple, malheureusement les appareils vont se planter.

Awa Fonka Augustine, gouverneur de la région, Ngong Dieudonné, préfet du Diamaré, Yaya Dairou, sous-préfet de Maroua III, ont passé plus de trente minutes devant les kits et en transpirant à grosses gouttes. Pour les consoler, les gestionnaires des kits électoraux ont avancé pour argument: «vos doigts sont mouillés et l'appareil ne peut pas capturer tant que c'est pas séché.» Un argument que l'assistance n'a pas dégéré, «c'est quelle histoire ça? S'ils savent dés le départ que l'appareil ne supporte pas la chaleur, ils n'auraient pas du les transporter ici. Dans mon village à Moulvoudaye, ils ne pourront pas inscrire».


Awa Fonka se contredit

En prenant la parole, le gouverneur de la région a trouvé tous les adjectifs pour qualifier ces kits, oubliant qu'il venait lui-même de subir les caprices de ces appareils. Ses propos ont engendré des railleries sous la tente des hommes politiques qui n'ont trouvé aucun sérieux à cette opération. Pour Me Djorwé Paulin, responsable régional du MDIL «les inscriptions ne seront pas faites jusqu'en février 2013 a cause des lenteurs. Trente minutes pour une seule personne? Et par jour alors, combien de personnes pourront-ils inscrire?»


La marque à problèmes

Alors que les autorités administratives étouffaient de chaleur devant les kits, certains de la suite du représentant du directeur général des Elections a déclaré que «nous-mêmes nous doutons de ces appareils. Ils nous ont laissé entendre que ce sont des appareils de marque allemande. Mais, d'autres sources nous ont confié qu'ils sont plutôt de marque japonaise». Les observateurs et hommes politiques présents à la cérémonie ont conclu que ce sont des appareils chinois qui ne sont pas fiables.


05/10/2012
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