Refonte biométrique - 7 millions d'électeurs en 5 mois ? Les projections d’Elecam nourrissent des doutes
YAOUNDE - 03 OCT. 2012
© Dominique Mbassi | Repères
En raison de certains impondérables, des sources doutent que 7,5 millions d'électeurs soient inscrits en 5 mois
© Dominique Mbassi | Repères
En raison de certains impondérables, des sources doutent que 7,5 millions d'électeurs soient inscrits en 5 mois
La refonte biométrique des listes
électorales débute donc ce 3 octobre. L'opération, dans sa première
phase, ne va se dérouler que dans les antennes Elecam installées dans
les 10 chefs-lieux de régions. D'après les explications du directeur
général des élections dans une interview au quotidien Cameroon tribune
du 1er octobre, l'arrivée prévue le 17 octobre de 950 nouvelles machines
permettra d'étendre la refonte à toutes les antennes à partir du 20
octobre.
Selon les projections de M. Mohaman Sani Tanimou, chaque machine pourra inscrire 50 électeurs par jour, soit au quotidien 50.000 et plus de 1,5 million par mois pour les 1200 machines commandées par Elecam. Si bien qu'au 28 février 2013, l'opération devrait être bouclée avec l'enregistrement de 7,5 millions d'électeurs. A défaut de réaliser cette performance à cette date, Elecam a prévu de se donner 30 jours supplémentaires.
Mais d'ores et déjà, des inquiétudes se font jour. Sous cape, des sources internes à Elecam doutent que ce délai puisse être tenu. «ll convient peut-être dés à présent de tempérer l'optimisme du directeur général des élections, au risque de susciter un désenchantement a la fin. Car, les projections prennent en compte le dimanche qui n'est pourtant pas un jour ouvrable. Par ailleurs, il est fort possible, au regard du temps mis pour la livraison des 250 premières machines, que les 950 autres attendues ne soit pas effectivement réceptionnées dans deux semaines».
En outre, s'inquiètent d'autres sources, «les projections font peu de cas du faible penchant des Camerounais à s'inscrire sur les listes électorales. Il faut que les gens se rendent dans les antennes Elecam se faire enregistrer, or il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation comme ça a été le cas avant la présidentielle de 2011. Il faudra aussi compter avec les caprices de l'électeur qui doit valider toutes les données notamment la photo avant l'impression du récépissé. Et c'est la justement le plus grand souci. Car la quasi-majorité du personnel de Elecam est analphabète informatique. Donc l'assimilation du contenu de la formation exigera plus de temps que prévu».
Au-delà de ces impondérables, un observateur averti de cette opération préélectorale croit déceler une mauvaise évaluation de la logistique. Il rappelle que la Côte d'Ivoire, bien qu'en situation de crise et dont la taille de la population électorale n'est pas très différente de celle du Cameroun, a dû acquérir 11900 machines pour inscrire 5 millions d'électeurs en deux ans.
Selon les projections de M. Mohaman Sani Tanimou, chaque machine pourra inscrire 50 électeurs par jour, soit au quotidien 50.000 et plus de 1,5 million par mois pour les 1200 machines commandées par Elecam. Si bien qu'au 28 février 2013, l'opération devrait être bouclée avec l'enregistrement de 7,5 millions d'électeurs. A défaut de réaliser cette performance à cette date, Elecam a prévu de se donner 30 jours supplémentaires.
Mais d'ores et déjà, des inquiétudes se font jour. Sous cape, des sources internes à Elecam doutent que ce délai puisse être tenu. «ll convient peut-être dés à présent de tempérer l'optimisme du directeur général des élections, au risque de susciter un désenchantement a la fin. Car, les projections prennent en compte le dimanche qui n'est pourtant pas un jour ouvrable. Par ailleurs, il est fort possible, au regard du temps mis pour la livraison des 250 premières machines, que les 950 autres attendues ne soit pas effectivement réceptionnées dans deux semaines».
En outre, s'inquiètent d'autres sources, «les projections font peu de cas du faible penchant des Camerounais à s'inscrire sur les listes électorales. Il faut que les gens se rendent dans les antennes Elecam se faire enregistrer, or il n'y a pas eu de campagne de sensibilisation comme ça a été le cas avant la présidentielle de 2011. Il faudra aussi compter avec les caprices de l'électeur qui doit valider toutes les données notamment la photo avant l'impression du récépissé. Et c'est la justement le plus grand souci. Car la quasi-majorité du personnel de Elecam est analphabète informatique. Donc l'assimilation du contenu de la formation exigera plus de temps que prévu».
Au-delà de ces impondérables, un observateur averti de cette opération préélectorale croit déceler une mauvaise évaluation de la logistique. Il rappelle que la Côte d'Ivoire, bien qu'en situation de crise et dont la taille de la population électorale n'est pas très différente de celle du Cameroun, a dû acquérir 11900 machines pour inscrire 5 millions d'électeurs en deux ans.