Recrutement des 25.000 jeunes: Le salaire attend d’être recruté
Yaoundé, 02 septembre 2013
© TOM | L'Anecdote
En dépit de leur recrutement au compte-goutte, les 25.000 jeunes recrutés dans la fonction publique au plus fort des printemps arabes sur instruction du chef de l'état attendent encore sur la plupart leur premier bulletin de paie.
A-t-on finalement trompé le chef de l'Etat en lui faisant croire qu'un recrutement massif de jeunes diplômés dans la fonction publique était possible au Cameroun? Telle est la question qui anime les débats dans les rues et les milieux huppé de la capitale. Tellement les observateurs s'accordent reconnaître qu'il y a malaise dans la demeure.
En témoignent le processus même de recrutement de ces jeunes. Annoncé pour tenir sur une période d'un mois et coordonné par les services du premier ministre, l'opération qui aura été un fiasco au plan de sa conduite continue de rendre copie plus de trois ans après son lancement. Il ne se passe justement pas de semaines sans que le quotidien à capitaux publics Cameroon-Tribune ne publie des listes d'heureux élus au processus. Bien plus après la polémique sur le non-paiement de leur salaire, la presse à propagande avait tôt fait d'inviter par voie de communiqué encore trois quart de milliers de ces nouveaux fonctionnaires à venir retirer leur premier bulletin de paie et les autres 24.000 alors? Sans doute envoyés aux oubliettes de l'histoire de l'improvisation et de l'amateurisme qui caractérise le fonctionnement de notre fonction publique. Comment dès lors espérer lutter contre la corruption dans un contexte où le fonctionnaire n'a pas son salaire? Et le premier impact d'une telle situation est que nombre des promus des 25 mille jeunes ont fini par jeter l'éponge avant même que la monnaie de singe qui leur tient lieu de salaire ne leur soit reversée. On aurait pu croire à une situation passagère si depuis lors si le sort de ces jeunes avait été réglé depuis 2010. Et si un état, meilleure garantie de paiement qui soit ne parvient pas à tenir ses engagement en matière salariale fusse-t-il de nouvelles recrues, c'est que Dieu a quitté le paradis.