Rebuffade : Eyebe Ayissi expédié en 15 minutes au Quai d’Orsay

MUTATIONS 02/11/2011

Rebuffade : Eyebe Ayissi expédié en 15 minutes au Quai d’Orsay

Le conseiller Afrique de Alain Juppé a reçu sommairement le ministre des Relations extérieures dimanche dernier.

Faire reconnaître aux autorités françaises la victoire du président Biya à la dernière élection présidentielle n’est décidément pas une mission aisée. Dimanche dernier, en dépit de l’indication donnée aux Camerounais vivant ou établis en France (et répercutée hier par certain confrère) selon laquelle, il n’a pas été dépêché à Paris pour «négocier quoi que ce soit», mais «uniquement» en qualité de chef de la délégation camerounaise à la 36e conférence générale de l’Unesco, Henri Eyebe Ayissi n’a eu droit qu’à un quart d’heure pour faire le lobbying de Paul Biya, au cours d’une audience qu’à bien voulu lui accorder (à sa demande insistante, précise-t-on) Jérôme Bresson, le conseiller Afrique du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, au nom du maître des céans. Selon nos sources, les démarches du ministre des Relations extérieures visant à décrocher une audience à l’Elysée se sont révélées infructueuses. «Pascal Collange, le conseiller Afrique noire de Nicolas Sarkozy, a tout simplement dit qu'il est en vacances et que le ministre peut laisser un dossier», explique-t-on. Le «chargé de mission» de Paul Biya a eu plus de veine auprès des Camerounais de la diaspora, le même dimanche à 14h30 dans les locaux de l’ambassade du Cameroun à Paris.

En effet, d’après nos sources, près de 500 Camerounais, en provenance de la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne ou les Pays-Bas ont honoré l’invitation de Henri Eyebe Ayissi ; qui était assisté pour l’occasion de Roger Milla, ambassadeur itinérant, Lejeune Mbella Mbella, ambassadeur du Cameroun, en France, au Portugal, en Grèce et auprès de l’Ocde et Youssouf Hadjidja Alim, ministre de l’Education de base. Cette réunion s’est voulue une «rencontre de partage d’informations sur la situation politique au Cameroun».
Outre le ministre Henri Eyebe Ayissi, le pouvoir de Yaoundé a dépêché en France «une délégation ad hoc» depuis plus d’une semaine pour négocier l’onction de Paris après la présidentielle du 9 octobre dernier. Cette mission est composée, entre autres, de Pascal Charlemagne Messanga Nyamding (membre frais émoulu du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Rdpc et ancien président de section Rdpc en France) et les présidents des sections Rdpc France Nord, M. Mvondo et France Sud, Jules Kamga.

Cette délégation, qui était appuyée par l’ambassadeur Lejeune Mbella Mbella a rencontré, selon des indiscrétions fiables, Jean François Copé, le secrétaire général de l’Union pour la majorité populaire (Ump), Alain Juppé, François Baroin, Harlem Désir, Julien Drey, Claude Chirac, Bernard Ponce, etc. Joint au téléphone, Pascal Messanga Nyamding a affirmé: «Nous avons dit à nos interlocuteurs que les dysfonctionnements d’Elections Cameroon ne peuvent pas être considérées comme une volonté de tripatouillage. La victoire du candidat du Rdpc est incontestable. C’est le résultat d’un travail de longue haleine conduit notamment par le secrétaire général, René Sadi, qui comme je l’ai à nos amis français, est un secrétaire général moderne».
Avant de regagner le Cameroun ce jour, Eyebe Ayissi offre un cocktail à la communauté camerounaise vivant en France et aux «amis français». Quant au «groupe de pression» qui l’a précédé à Paris, certains de ses membres sont attendus samedi à Yaoundé. Un jour avant la célébration du 29e anniversaire de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême.

Georges Alain Boyomo



02/11/2011
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