Rebondissement: Fame Ndongo attendu au Tribunal Criminel Special
Yaoundé, 14 Août 2013
© René Atangana | La Météo
L'ex-Ministre de la Communication va être (re) poursuivi pour le scandale de l'arrimage de la Crtv sur le satellite.
L'ex-Ministre de la Communication et actuel patron de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, devrait, sauf changement, dans les prochaines semaines, être entendu par le Tribunal criminel spécial (Tcs) au sujet de l'arrimage foireux de la Cameroon Radio and Television (Crtv) sur satellite. Selon des sources introduites, «la procédure a été enclenchée voici peu et fait actuellement l'objet d'une attention poussée des magistrats», M. Fame Ndongo fut déjà, et longuement, entendu dans le cadre de la même affaire le 27 avril, puis le 25 mai 2011 au Secrétariat d'Etat à la défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Sur instructions du Chef de l'Etat, précisait-on alors. Également entendu, l'ex-responsable du by Savings Wave">suivi de la redevance audiovisuelle auprès du Trésor, Jean Marie Akono Ze alors que Gervais Mendo Ze, ci-devant Directeur général de la Crtv, était épargné et affirmait n'avoir jamais été consulté pour l'arrimage de l'Office sur satellite.
A l'époque, M. Fame Ndongo se répandit en dénégations dans les médias, clamant sa bonne foi et criant à la tentative de manipulation de l'opinion publique. Jean-Marie Akono Ze qui fut, pendant longtemps, en charge du suivi auprès du Trésor de la redevance audiovisuelle, sera lui aussi convoqué dans le même cadre. Tout comme l'alors Dg de la Crtv, Le Pr Gervais Mendo Ze, parce que soupçonné malgré tout, d'être complice des auteurs du scandale, au même titre que Michel Meva'a m'Eboutou, à l'époque Ministre de l’Économie et des Finances.
L'affaire du satellite de la Crtv, c'est un marché d'un montant de 3,5 milliards de francs CFA, «sur financement-part la redevance audiovisuelle», passé de gré à gré à la veille du sommet France-Afrique des 18 et 19 janvier 2001 à Yaoundé. Il s'agissait alors de pallier la dégradation des signaux de la radiotélévision à capitaux publics sur l'étendue du territoire camerounais. La logique du gré à gré, instruite par le Chef de l'Etat, répondait à l'urgence de la situation. Une partie de la réalisation de l'opération fut attribuée à l'entreprise Ntin S.a, présidée par Eugène Akame Akame qui, malgré la réalisation complète de cette première tranche par Ntin S.a, apprend-on de source crédible, n'avait point été entièrement payé.
Violation de la réglementation
Pour sa mise en œuvre, l'on apprendra que Ntin s'est attaché à la collaboration de l'opérateur international Mds. Cet attelage sera lui aussi célébré par l'alors Mincom, pour qui le Groupement Mds-Ntin Sa, qui a été retenu, est le fruit d'un partenariat entre une jeune Pme camerounaise qui a eu le courage de s'investir dans le domaine encore en friche des nouvelles technologies de l'information et de la communication et un puissant opérateur international appuyé par Globecast, filiale du groupe France Telecom, spécialisée dans les liaisons "grandes distances". Il s'agit d'une joint-venture efficiente, fleuron de la coopération Nord-Sud et signe de la vitalité d'une jeunesse camerounaise dynamique».
A la veille du sommet France-Afrique, M. Fame Ndongo se fendait déjà d'un bruyant satisfecit en ces termes: «Le lundi 15 janvier dernier, date décidément symbolique au Cameroun, l'Office de Radio-Télévision camerounaise, Crtv, a procédé à des essais réussis pour sa diffusion par satellite. La Crtv compte émettre sur satellite à partir de ce mois de janvier. Ce sommet France-Afrique se doit donc d’être un premier test. Et nous pouvons déjà nous féliciter du succès de cette opération». Las, les faits vont le démentir à plate couture, puisque 60 localités de la République, mais aussi plusieurs pays ciblés, vont s'avérer non couverts par un système ayant coûté une fortune au contribuable. Plus tard, lorsqu'il se trouvera accablé par des dénonciations, Fame Ndongo qui avait déjà mis Eugène Akame Akame hors-jeu, pour semble-t-il, tout brouiller pour mieux détourner, signera, comme à son l'habitude chaque fois qu'il est dos au mur, un droit de réponse dans Le Messager du 22 février 2001, affirmant que le «Groupement international Mds-Ntin Sa [a été] jugé plus performant, moins disant parmi d'autres candidatures (Vertex Rsi, Worldspace, Lst, Metracom Systems And Engeneering, Mds International S.a, Mbm-Europe...)».
Mais les spécialistes dénonceront une violation flagrante de la réglementation sur les marchés publics. Plus grave, il s'avérera non seulement qu'une étude, jugée moins coûteuse, avait été proposée au Mincom d'alors, qui n'en a pas tenu compte, mais que la deuxième tranche des travaux n'avait même jamais été effectuée, malgré le décaissement complet de l'enveloppe y afférent. Pourquoi la société Ntin n'avait-elle pas entièrement été payée? Pourquoi la deuxième tranche n'avait-elle pas été réalisée et quelle est la direction que les sous y alloués avaient prise? C'est à ces petites et simples questions, que Fame Ndongo et ses complices (Mendo Ze, Akono Ze, Meva'a M'eboutou) devront y apporter des réponses. Au moment où bien des Camerounais croyaient cette vieille affaire classée. Et donc enterrée.
© René Atangana | La Météo
L'ex-Ministre de la Communication va être (re) poursuivi pour le scandale de l'arrimage de la Crtv sur le satellite.
L'ex-Ministre de la Communication et actuel patron de l'Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo, devrait, sauf changement, dans les prochaines semaines, être entendu par le Tribunal criminel spécial (Tcs) au sujet de l'arrimage foireux de la Cameroon Radio and Television (Crtv) sur satellite. Selon des sources introduites, «la procédure a été enclenchée voici peu et fait actuellement l'objet d'une attention poussée des magistrats», M. Fame Ndongo fut déjà, et longuement, entendu dans le cadre de la même affaire le 27 avril, puis le 25 mai 2011 au Secrétariat d'Etat à la défense (Sed) en charge de la gendarmerie. Sur instructions du Chef de l'Etat, précisait-on alors. Également entendu, l'ex-responsable du by Savings Wave">suivi de la redevance audiovisuelle auprès du Trésor, Jean Marie Akono Ze alors que Gervais Mendo Ze, ci-devant Directeur général de la Crtv, était épargné et affirmait n'avoir jamais été consulté pour l'arrimage de l'Office sur satellite.
A l'époque, M. Fame Ndongo se répandit en dénégations dans les médias, clamant sa bonne foi et criant à la tentative de manipulation de l'opinion publique. Jean-Marie Akono Ze qui fut, pendant longtemps, en charge du suivi auprès du Trésor de la redevance audiovisuelle, sera lui aussi convoqué dans le même cadre. Tout comme l'alors Dg de la Crtv, Le Pr Gervais Mendo Ze, parce que soupçonné malgré tout, d'être complice des auteurs du scandale, au même titre que Michel Meva'a m'Eboutou, à l'époque Ministre de l’Économie et des Finances.
L'affaire du satellite de la Crtv, c'est un marché d'un montant de 3,5 milliards de francs CFA, «sur financement-part la redevance audiovisuelle», passé de gré à gré à la veille du sommet France-Afrique des 18 et 19 janvier 2001 à Yaoundé. Il s'agissait alors de pallier la dégradation des signaux de la radiotélévision à capitaux publics sur l'étendue du territoire camerounais. La logique du gré à gré, instruite par le Chef de l'Etat, répondait à l'urgence de la situation. Une partie de la réalisation de l'opération fut attribuée à l'entreprise Ntin S.a, présidée par Eugène Akame Akame qui, malgré la réalisation complète de cette première tranche par Ntin S.a, apprend-on de source crédible, n'avait point été entièrement payé.
Violation de la réglementation
Pour sa mise en œuvre, l'on apprendra que Ntin s'est attaché à la collaboration de l'opérateur international Mds. Cet attelage sera lui aussi célébré par l'alors Mincom, pour qui le Groupement Mds-Ntin Sa, qui a été retenu, est le fruit d'un partenariat entre une jeune Pme camerounaise qui a eu le courage de s'investir dans le domaine encore en friche des nouvelles technologies de l'information et de la communication et un puissant opérateur international appuyé par Globecast, filiale du groupe France Telecom, spécialisée dans les liaisons "grandes distances". Il s'agit d'une joint-venture efficiente, fleuron de la coopération Nord-Sud et signe de la vitalité d'une jeunesse camerounaise dynamique».
A la veille du sommet France-Afrique, M. Fame Ndongo se fendait déjà d'un bruyant satisfecit en ces termes: «Le lundi 15 janvier dernier, date décidément symbolique au Cameroun, l'Office de Radio-Télévision camerounaise, Crtv, a procédé à des essais réussis pour sa diffusion par satellite. La Crtv compte émettre sur satellite à partir de ce mois de janvier. Ce sommet France-Afrique se doit donc d’être un premier test. Et nous pouvons déjà nous féliciter du succès de cette opération». Las, les faits vont le démentir à plate couture, puisque 60 localités de la République, mais aussi plusieurs pays ciblés, vont s'avérer non couverts par un système ayant coûté une fortune au contribuable. Plus tard, lorsqu'il se trouvera accablé par des dénonciations, Fame Ndongo qui avait déjà mis Eugène Akame Akame hors-jeu, pour semble-t-il, tout brouiller pour mieux détourner, signera, comme à son l'habitude chaque fois qu'il est dos au mur, un droit de réponse dans Le Messager du 22 février 2001, affirmant que le «Groupement international Mds-Ntin Sa [a été] jugé plus performant, moins disant parmi d'autres candidatures (Vertex Rsi, Worldspace, Lst, Metracom Systems And Engeneering, Mds International S.a, Mbm-Europe...)».
Mais les spécialistes dénonceront une violation flagrante de la réglementation sur les marchés publics. Plus grave, il s'avérera non seulement qu'une étude, jugée moins coûteuse, avait été proposée au Mincom d'alors, qui n'en a pas tenu compte, mais que la deuxième tranche des travaux n'avait même jamais été effectuée, malgré le décaissement complet de l'enveloppe y afférent. Pourquoi la société Ntin n'avait-elle pas entièrement été payée? Pourquoi la deuxième tranche n'avait-elle pas été réalisée et quelle est la direction que les sous y alloués avaient prise? C'est à ces petites et simples questions, que Fame Ndongo et ses complices (Mendo Ze, Akono Ze, Meva'a M'eboutou) devront y apporter des réponses. Au moment où bien des Camerounais croyaient cette vieille affaire classée. Et donc enterrée.