Rebelotte: Malaise au sein de la sécurité présidentielle - Une centaine d’éléments du Bir désarmés

Yaoundé, 05 Août 2013
© BORIS BERTOLT | Mutations

Une centaine d’éléments du Bir désarmés suite à la revendication du payement de leurs primes.

Le sujet est tabou au sein du haut commandement de l'armée, pourtant il suscite des inquiétudes. Une centaine d'éléments du Bataillon d'intervention rapide (Bir), affectés spécialement à la sécurité du Président de la République, Paul Biya, sont sur le coup «d'affectations disciplinaires». Les dossiers sont en cours d'examen à la Direction de la sécurité présidentielle(Dsp).

Certains de ces soldats ont été formés par le lieutenant-colonel israélien, Avi Abraham Sirvan (décédé le 22 novembre 2010 de suite d'un accident d'hélicoptère) essentiellement pour les combats interurbains et pour assurer la sécurité du palais présidentiel, en cas d'attaque.

De fait, il y a bientôt un mois, à la suite du sommet du golfe de Guinée sur la sécurité maritime, qui s'est tenu à Yaoundé du 24 au 25 juin 2011, des frustrations sont nées au sein des éléments de cette unité du Bir, intégrés à la Dsp, au sujet du payement des primes, qu'ils affirment n'avoir pas perçues. Il s'agit de la «prime d'alimentation», qui selon ces éléments du Bir s'élevait à 800 000 Fcfa. Ils disent avoir reçu seulement entre 5 et 10 000 Fcfa. C'est ainsi que des plaintes sont remontées jusqu'au chef de d’Etat. A cela s'ajoute le fait que ce premier contingent du Bir affecté à la Direction de la sécurité présidentielle depuis plus de six mois n'a pas perçu de primes quotidiennes comme naguère dans leur unité d'origine. Raison pour laquelle la correspondance adressée au Directeur de la sécurité présidentielle, Ivo Désancio Yenwo, a pour objet: "Promesses non tenues".

Compte tenu de l'ampleur prise par la grogne, le Général Ivo Désancio Yenwo, a décidé de désarmer les soldats "rebelles". Ainsi, ces éléments se sont vus retirés leurs armes. Il a été demandé aux éléments de la Garde présidentielle, de ne plus adresser la parole aux «dissidents» du Bir. Par la suite, des procédures disciplinaires ont été diligentées à leur encontre. «Il est possible qu'ils soient simplement reversés dans l'armée de terre, notamment dans le bataillon d'infanterie mobile (Bim) et répartis sur toute l'étendue du territoire», informe un familier du sérail.


Complot

La situation au sein de la sécurité présidentielle est d'autant plus complexe que d'autres éléments de la Dsp (policiers et gendarmes) ont pris fait et cause sous capte pour les éléments du Bir en colère. Ce groupe allié est réputé proche du Colonel Donatien Melingui Nouma, ancien Commandant de la Première compagnie de protection et d'intervention de la Dsp, premier verrou de défense en cas d'attaque, actuellement commandant du Bureau du quartier général (Bqg).

Au cœur de ces nouvelles convulsions au sein de la garde rapprochée du Chef de l'État (après l'épisode du coup de feu du caporal Abena, le 23 décembre 2012, au passage du cortège présidentiel, de retour du stade Omnisports, où Paul Biya venait de présider la finale de la coupe du Cameroun) un haut gradé l'armée camerounaise, très discret, mais aussi très proche du Chef de l'Etat depuis les évènements du 6 avril 1984: le Général Ivo Désancio Yenwo.

Né le 1er juillet 1944 à Jakin dans le Bui (Nord-Ouest), il n'a toujours pas de successeur depuis le départ du Colonel Melingui au Quartier général. Son entourage affirme qu'il est «victime d'une manipulation d'un clan autour du Président, qui veut placer ses hommes». L'ancien Commandant de la Légion de gendarmerie du Sud, région natale de Paul Biya, «est serein et sent le complot». Du reste, ses proches soulignent qu'il est «un soldat loyal et fidèle au Président Biya».


05/08/2013
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