La
Commission centrale de coordination et de supervision (Cccs) qui
redouterait des dérapages, semble avoir pris des dispositions pour
mettre hors d’état de nuire d’éventuels militants mécontents.
Le ton des préparatifs et le décor hier à l’esplanade du palais de
Congrès présageaient un congrès ordinaire très surveillé : une multitude
de camions militaires stationnés ça et là, des éléments de la Garde
présidentielle (Gp) et de l’armée de terre postés quasiment partout, des
pick-up de la gendarmerie qui vont et viennent avec à leur bord une
flopée de gendarmes… Bref l’on aurait dit que Paul biya, président
national du Rdpc, se trouvait dans l’édifice. « C’est un déploiement
habituel lorsque le chef de l’Etat se rend quelque part.
Notre grand camarade et candidat naturel va présider l’ouverture demain (Ce jour, Ndlr) », salive un militant visiblement tout excité. Le reporter de votre journal apprendra plus tard, de quelques indiscrétions, que la commission Centrale de coordination et de Supervision « au vu d’un certain nombre de réalités relatives à l’actualité de ces dernières semaines, ne compte pas prendre de risque. Parmi les milliers des militants qui ont fait le déplacement il y a sans doute des mécontents et il n’est pas question de permettre le désordre.
Notre parti est un parti de discipline et nous le
restons jusqu’au bout !», assène l’interlocuteur de Le Messager. Outre
le 3e congrès ordinaire qui s’ouvre ce jour à Yaoundé, l’actualité de
cette semaine au sein du Rdpc est aussi dominée par les candidatures de
Tobie Ndi et d’Eloi Bidoum à la présidence nationale dudit parti. L’on
se souvient que le premier, qui a fait acte de candidature par voie
d’huissier, a récemment indiqué que « le parti (Rdpc, Ndlr) a besoin
d’être dirigé par des hommes responsables ».
« Boucher les trous » du Rdpc
A en croire le ministre des enseignements secondaires, le moral des
militants est « très bon ». S’agissant des dossiers brûlants à l’ordre
du jour, Louis Bapès Bapès confie hésitant, « le service de l’accueil
est mal placé pour le dire (...) vous avez dû entendre qu’on parle de
nouvelles dynamiques, ça peut signifier la relance ; quand on se
souvient que le dernier congrès ordinaire a quand même eu lieu il y a
quinze ans. Beaucoup de choses ont changé, on a connu les décès de
beaucoup de nos militants.
Donc je crois que ce congrès va aider à boucher les trous ? En tout cas à relancer beaucoup de choses ». A ce jour, le bureau politique du Rdpc n’est composé que de 22 membres. C'est-à-dire en manque de 7 membres emprisonnés, décédés ou nommés à Elecam. Le comité central constitué de 250 membres fait l’objet de vives batailles notamment dans la partie septentrionale. En plus de boucher les trous, l’on devrait s’attendre à ce que le 3e congrès ordinaire des 15 et 16 septembre jugule les brûlots internes.
Le secrétaire à la Communication de ce parti, Jacques Fame Ndongo, dont l’intervention sur les antennes de la radio nationale a été relayée par notre confère Mutations « avait donné une indication sur l’ordre du jour du congrès ordinaire annoncé. Pour lui, il s’agira au cours de ces assises « d’élire le président national, les vice-présidents, les membres du bureau politique et les membres du comité central». A propos, Tobie Ndi aperçu hier à la chambre d’agriculture s’est dit « serein et très confiant ». Affaire à suivre donc !