RDPC: Le courant des Réformateurs aux abois

Yaoundé, 08 Juillet 2013
© TOM | L'Anecdote

Le choix du mode «investitures des candidats» par le Président national du rassemblement démocratique du peuple camerounais vient désillusionner ceux des Réformateurs aux dents bien longues.

«Quand il y a investiture in fine, il y a toujours investiture au niveau du commun du département. Le comité central transmet au Président national qui procède aux investitures. Quelle que soit l'hypothèse, le dernier mot appartiendra à l'instance chargée d'investir les candidatures. Comme vous le savez, chaque mode de sélection à ses avantages et ses défauts. Les gens estiment que les primaires c'est la démocratie absolue, c'est relatif. Car, les gens peuvent arriver avec des moyens limités et acheter les consciences, mais nous savons que lorsque nous passons à l'investiture ultime, on dit qu'il n'y a pas de démocratie parce que la base ne s'est pas prononcée. La base se prononce toujours quelle que soit le mode d'investiture». Ainsi s'exprimait encore le professeur Jacques Fame Ndongo le Secrétaire à la communication du comité central du Rdpc. Un peu comme pour répondre à ceux du groupe dit les Réformateurs du parti (anciens modernistes) qui souhaitaient que les futurs candidats aillent chercher leur légitimité à la base.

Un vif débat en était né. Alimenté par ceux-là qui s'affrontent dans le parti.

Les conservateurs et les jeunes aux dents bien longues. L'argumentaire de ces derniers, c'était que les mandats acquis lors des dernières opérations de renouvellement des organes de bases du Rdpc en 2007 pour une période de cinq ans sont forclos. Bien plus, ils estiment que les investitures sont synonymes d'absences de démocratie et de dictature de l'élite sur la base.

Or Paul Biya le Président national a su diviser la poire en deux. Dans sa circulaire, il précise justement que les listes de candidats partiront de la base et non du comité central, afin d'éviter toute influence du sommet sur les vrais militants. De ce fait, c'est chaque circonscription qui devra donc faire une proposition de deux listes qui au cas où l'une ne respecterait pas, certains critères (tel ethnique, sociologique, genre), la Commission d'investiture se garde le droit de constituer une liste consensuelle. Un pouvoir qui vient quand même conforter ceux des conservateurs qui garde là une main mise sur le processus des investitures. Mais en attendant les listes définitives, le courant des réformateurs semble avoir choisi de se soumettre à la discipline du parti, même si tout au fond, certains avouent sous cape que le Rdpc vient de ce fait être ramené 30 ans en arrière; allusion faite bien sûr avec ce qui se passait à l'époque dans une certaine Unc.

Bien au-delà de la circulaire, c'est du moins une bataille que seul le peuple souverain tranchera. Les listes qui seront investies in fine par la commission centrale d'investitures auront du grain à moudre sur le terrain de la campagne. Car en réalité le problème soulevé par les Réformateurs reste entier à savoir Pouvoir convaincre la population et les militants de faire le bon choix. On peut déjà dire qu'il y aura à voir et entendre. Entre des méthodes de maquereau, mallettes d'argent et le souvenir des promesses non tenues depuis 2007, il y aura du grain à moudre. D'autant plus que les populations sont prêtes et n'entendent pas se laisser entourlouper par des vendeurs d'illusions qui ambitionnent glaner encore des fauteuils et qui une fois le vote acquit, vont encore disparaître dans la nature oubliant la base du parti. Dans cet imbroglio, certaines populations gardent en mémoire les frasques de certains députés qui se sont illustrés par leur invisibilité après avoir fait des promesses électorales.

Celles-ci entendent bien mettre en exécution leur vengeance pour un retour de l'ascenseur.


09/07/2013
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