RDPC: Le cafouillage des investitures

Yaoundé, 18 Juillet 2013
© Jean-Bruno Tagne | Le Jour

Coup bas, trafics d'influence, substitution de dossiers, la sous-commission des recours continuait hier, d'examiner des plaintes.

On aura tout vu lors des investitures au Rdpc pour les élections municipales et législatives du 30 septembre prochain. Coup bas, trahison, trafic d’influence ont rythmé les opérations de sélection des candidats du parti au pouvoir. Jusqu'à hier soir, la sous-commission du contentieux continuait de recevoir une avalanche de plaintes et requêtes de militants se disant lésés.

Dans la Mefou et Akono, Rose Nguini Effa devrait rempiler pour un troisième mandat à l'Assemblée nationale. Mais ce ne fut pas facile. Selon nos informations, lors de la première sélection au niveau départemental, la liste du Député sortant, a été laminée par celle d'une «nouvelle». Crescence Ottou, dont le dossier a été unanimement salué pour son sérieux. Tout s'effondre jusqu'à la commission centrale, un haut cadre du Rdpc décide de la recaler. Il estime qu'elle est jeune et qu'il faut absolument donner un nouveau mandat à Rose Nguini Effa, parce que son mari est en prison et qu'elle a besoin d'être à l'Assemblée nationale pour pouvoir faire vivre sa progéniture.

Dans une autre localité, on raconte l'histoire d'une liste bien constituée au départ, mais qui est arrivée à la commission régionale complètement dépouillée. Il se trouve que, entre le chef-lieu du département et Yaoundé, les membres de la commission se seraient arrêtés dans un bosquet pour soutirer des documents et ainsi disqualifier de fait la liste indésirable.

Certains militants du Rdpc dénoncent des trafics d'influence de certains membres du gouvernement et autres fonctionnaires de la présidence de la République, prétendant parler au nom du Président national du Rdpc, qui ont manœuvré pour positionner des épouses, des frères et autres amis. Ce en violation de la circulaire de Paul Biya. Laquelle indiquait qu'en l'absence de consensus, il fallait retenir deux listes. «Certaines personnes qui ont été envoyées sur le terrain ont fait du mauvais travail. Le consensus ne devait pas être forcé. Or, partout, ce consensus a été forcé. Je suis surpris d'apprendre qu'il y a eu consensus dans ma circonscription alors qu'il n'en a rien été. C'est vraiment regrettable», se désole un candidat à la candidature pour le compte du Rdpc dans le Mfoundi.

Les nombreux éclats de voix entendus pendant les investitures ont poussé certains militants du Rdpc à s'interroger sur la pertinence du choix de l'investiture par le sommet du parti en lieu et place des primaires comme mode de désignation des candidats aux élections du 30 septembre prochain. Il était question, expliquait-on au Rdpc, d'éviter que l'argent ne circule pour corrompre les militants à la base. D'où le choix des investitures par le sommet du parti. Sauf que là aussi, et selon de nombreux témoignages, beaucoup d'argent a circulé.

Le Rdpc survivra-t-il au choix de ses candidats qui semble loin de faire l'unanimité? Difficile de répondre de manière tranchée. Le parti au pouvoir en a vu d'autres.



20/07/2013
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