Presque tous les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de la section Haut-nyong sud/est à ngoyla, région de l’est ont démissionné. Leur décision de quitter le parti de Paul Biya est contenue dans une lettre adressée par un collectif des présidents des sous-sections Rdpc, Ofrdpc et Ojrdpc au secrétaire général du comité central, Jean nkueté le 23 juillet 2013.
Selon la correspondance avec 13 listes des démissionnaires, “la situation explosive qui prévaut au sein du parti à Ngoyla fait suite à l’invalidation de la liste consensuelle d’Alphonse Bametol au profit de celle conduite par Évelyne Samba Owona, épouse Meillon (inconnue du fichier politique de la section Ofrdpc du Haut-Nyong Sud-Est ), n’ayant pas accepté le consensus et dont la liste a été intelligemment soutenue par la commission communale d’investiture dont son époux, Mathurin Meillon, colonel à la retraite en était le vice président”.
Pour les signataires de la lettre, “ce hold-up politique est à l’origine du courroux actuel de plusieurs militantes et militants de tous les organes de base qui ont décidé de quitter les rangs du parti”. Pour l’un des présidents des sous-sections, ce qui vient de se passé “réveille le vieux courroux endormit contre l’ethnie minoritaire (Njiems)”. Avant la démission finale, les militants de cette section Rdpc ont d’abord saisi le président national, Paul Biya pour lui manifester leur mécontentement mais sans suites.
“Le colonel Meillon et son épouse ne peuvent justifier d’un domicile dans tout l’arrondissement de Ngoyla. L’établissement d’un certificat de domicile par le sous-préfet relève de la corruption. Pour constituer les dossiers des membres de sa liste, Évelyne Samba Owona a utilisé un stratagème: retirer malicieusement les cartes d’identités de ses victimes prétextant mettre sur pied un GIC en leur faveur. Nous n’allons jamais laisser une étrangère nous gouverner“, dénoncent les démissionnaires qui affirment également que cinq candidats au moins sur cette liste ne savent pas lire et écrire et que certains sont des chercheurs d’emploi non originaires de ngoyla.
Malgré son enclavement, ngoyla est un arrondissement économiquement stratégique qui partage une longue frontière avec la République du Congo Brazzaville. L’exploitation imminente du gisement du fer de mbalam, quatrième au monde, et le début de l’exploitation industrielle des unités forestières d’aménagement (Ufa) dans le massif forestier ngoyla-mintom constituent une source sûre de revenu pour la commune sous forme des redevances forestières et minières. C’est certainement cette richesse qui est au centre de la convoitise d’où la déchirure observée aujourd’hui.