RDC : Kabila n'a pas peur de Dieu
RDC : Kabila n'a pas peur de Dieu
Les chrétiens
de la RDC, particulièrement ceux de Kinshasa, n’oublieront pas de si
tôt la journée du 16 février 2012. En effet, les manifestations de rue y
étant interdites, les fidèles catholiques se sont réunis dans des
églises pour exiger la vérité des urnes à l’issue des dernières
élections présidentielles et législatives.
Les chrétiens de la République démocratique du Congo (RDC),
particulièrement ceux de Kinshasa, n’oublieront pas de si tôt la journée
du 16 février 2012. En effet, les manifestations de rue y étant
interdites, les fidèles catholiques se sont réunis dans des églises pour
exiger la vérité des urnes à l’issue des dernières élections
présidentielles et législatives.
Et cette date a été choisie en souvenir des martyrs du 16 février 1992, tombés sous les balles des hommes de Mobutu Sese Seko alors qu’ils protestaient contre la volonté de ce dernier de mettre fin à la conférence nationale souveraine, arrachée de haute lutte et présidée du reste par un prélat, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya.
Mal leur en prit, car le régime de Joseph Kabila a visiblement décidé d’en découdre avec l’Eglise catholique et sorti l’artillerie lourde pour réprimer les croyants. Il se faut dire que, 20 ans après, l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter, car c’est presque le même accueil qui a été réservé aux manifestants. C’est à croire que les hommes ont changé, mais pas la manière de gouverner.
Et Jeune Afrique a génialement caricaturé le président congolais lorsqu’il a écrit que Kabila, c’est Mobutu light parce que le chef d’Etat de la RDC marche sur les pas du défunt dictateur. Cette répression se déroule dans un contexte marqué par les critiques de l’Eglise catholique sur la sincérité du scrutin, chose que le pouvoir de Kinshasa n’a pas digérée. Certes, l’Eglise aussi a eu une attitude ambiguë pendant les élections : dans un premier temps, elle a promis de donner des chiffres réputés crédibles sur le scrutin, puis elle s’est rétractée en déclarant que ce n’était pas son rôle.
Si les autorités religieuses avaient maintenu leur position pour communiquer les résultats dont elles disposaient, on en serait peut-être pas là. C’est dire que les chrétiens mènent aujourd’hui un combat d’arrière-garde qui ne mène nulle part. Cela dit, quel que soit le péché de l’Eglise, le pouvoir ne devrait pas mater les fidèles à l’intérieur des lieux de culte.
A ce rythme, on leur interdira un jour d’aller prier bon Dieu. On sait maintenant de quoi est capable Kabila qui n’a pas vraiment pas peur de Dieu. A ses débuts, le jeune Kabila, était timide, et on lui avait accordé le bénéfice de la bonne foi en espérant qu’il serait l’espoir de la RDC en succédant à son père assassiné. On constate que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Kabila n’est plus le jeune président introverti qu’il était lorsqu’il arrivait aux affaires. Lentement mais sûrement, il emboîte le pas à ses prédécesseurs et aux dinosaures de la scène politique africaine.
Adama Ouédraogo Damiss
L'Observateur Paalga
Et cette date a été choisie en souvenir des martyrs du 16 février 1992, tombés sous les balles des hommes de Mobutu Sese Seko alors qu’ils protestaient contre la volonté de ce dernier de mettre fin à la conférence nationale souveraine, arrachée de haute lutte et présidée du reste par un prélat, Mgr Laurent Monsengwo Pasinya.
Mal leur en prit, car le régime de Joseph Kabila a visiblement décidé d’en découdre avec l’Eglise catholique et sorti l’artillerie lourde pour réprimer les croyants. Il se faut dire que, 20 ans après, l’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter, car c’est presque le même accueil qui a été réservé aux manifestants. C’est à croire que les hommes ont changé, mais pas la manière de gouverner.
Et Jeune Afrique a génialement caricaturé le président congolais lorsqu’il a écrit que Kabila, c’est Mobutu light parce que le chef d’Etat de la RDC marche sur les pas du défunt dictateur. Cette répression se déroule dans un contexte marqué par les critiques de l’Eglise catholique sur la sincérité du scrutin, chose que le pouvoir de Kinshasa n’a pas digérée. Certes, l’Eglise aussi a eu une attitude ambiguë pendant les élections : dans un premier temps, elle a promis de donner des chiffres réputés crédibles sur le scrutin, puis elle s’est rétractée en déclarant que ce n’était pas son rôle.
Si les autorités religieuses avaient maintenu leur position pour communiquer les résultats dont elles disposaient, on en serait peut-être pas là. C’est dire que les chrétiens mènent aujourd’hui un combat d’arrière-garde qui ne mène nulle part. Cela dit, quel que soit le péché de l’Eglise, le pouvoir ne devrait pas mater les fidèles à l’intérieur des lieux de culte.
A ce rythme, on leur interdira un jour d’aller prier bon Dieu. On sait maintenant de quoi est capable Kabila qui n’a pas vraiment pas peur de Dieu. A ses débuts, le jeune Kabila, était timide, et on lui avait accordé le bénéfice de la bonne foi en espérant qu’il serait l’espoir de la RDC en succédant à son père assassiné. On constate que les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Kabila n’est plus le jeune président introverti qu’il était lorsqu’il arrivait aux affaires. Lentement mais sûrement, il emboîte le pas à ses prédécesseurs et aux dinosaures de la scène politique africaine.
Adama Ouédraogo Damiss