Leur prolifération massive a été favorisée par la déroute de l'armée régulière en fuite à travers les villes limitrophes du pays.
ont des armes de guerre ici à Beleko-Cantonier». Ces propos d’un commerçant à Garoua-Boulaï, ville frontalière entre le Cameroun et la République centrafricaine, située au nord du département du Lom et Djerem dans l’Est Cameroun, démontre à suffisance le degré du phénomène de la circulation des armes de guerre en provenance de la Rca, depuis la reprise de la rébellion qui a abouti à la chute de François Bozizé la semaine dernière. Beleko-Cantonier est le dernier village centrafricain qui partage la frontière avec Garoua-Boulaï. En effet, des services de sécurité de Garoua-Boulaï indiquent que pour les seules journées du 25 et 26 mars derniers, plus de 150 militaires de l’armée régulière centrafricaine en déroute, ont été accueillis au niveau du poste frontalier lourdement armés.
Les dites populations auraient informé la brigade de gendarmerie de Ndélélé de cette découverte. A la frontière à Gari-Gombo dans la Boumba et Ngoko, l’arrivée massive des militaires centrafricains et un arsenal de guerre a commencé depuis le dimanche le 24 mars jusqu’à mercredi 27, avec l’arrivée par moto en provenance du village Gribi de proches de François Bozizé. «Les autorités de Gari-Gombo les ont logés dans les salles de classe au lycée, au Cetic et dans les écoles primaires. Leurs armes ont été aussi saisies», rapporte notre source à Gari-Gombo. Dans le même ordre d’idées, c’est toujours cette ville dont la frontière entre le Cameroun et la Rca est restée fermée pendant quatre ans, qui a accueilli plus de trente expatriés européens.
Des ouvriers de la société Thanry en Berberati, les élèves des lycées de Bangui, plus de 200 personnes plus ou moins proches de François Bozizé, ainsi que l’ambassadeur de la Rca en Chine. Tous pourchassés par les rebelles de la Séléka. Malgré le fort déploiement sur le terrain et les efforts des services de sécurité camerounais pour contrôler ces entrées, «des armes se sont égarées en chemin», ce qui pourrait provoquer à nouveau le phénomène des coupeurs de route et le grand banditisme. On se rappelle que lors de sa dernière visite à l’Est en début du mois de mars, le ministre des Forêts et de la Faune, Philip Ngole Ngwesse avait dénoncé le succès de la prolifération des armes de guerre ou à feu dans les aires protégées, avec la complicité des populations locales. La crise centrafricaine vient donc créer d’autres conditions favorables à cette situation fortement décriée.