Dans
un communiqué parvenu à la rédaction de la Nouvelle Expression ce
mercredi 30 janvier 2012, Francis Sama Asanga, bâtonnier de l’ordre des
avocats du Cameroun dénonce l’inexactitude du rapport produit par la
Conac en 2011 et relatif aux avocats.«Si l’ordre des avocats par ma voix
tient à saluer les efforts et les actions de lutte contre la corruption
que vous avez déjà impulsés, le respect que notre corporation doit
avoir à l’égard d’une institution aux missions nobles comme la votre ne
s’accommode pas avec l’image de légèreté ou mieux, de manque de rigueur
scientifique qu’elle renvoie depuis quelques temps déjà.
En effet, pour ne s’en tenir qu’au traitement du volet «avocature » de
vos champs d’investigations et action anticorruption, que nous avons le
privilège de hanter, force est de relever, pour notre part dans cette
lutte,le caractère pour le moins inexacte ou inapproprié des assertions
que votre institution a cru devoir aligner en dénonciation des tares des
communes à notre corporation en général.»
Ces phrases sont extraites de la lettre de protestation que l’ordre des avocats du Cameroun, a adressée au président de la commission nationale anti corruption Dieudonné Massi Gams, le 12 janvier 2013, pour contester le rapport que la commission nationale anti corruption a fait et publié sur cette profession en 2011.
Dans cette lettre longue de trois pages, signée
de Francis Sama Asanga, bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun,
l’auteur revient de manière succincte sur les actes posés par les
avocats qui constituerait selon la Conac des actes de corruption.
Parmi ses actes, qui figurent à la page 43 de ce rapport produit en
2011, on a note, le suivi des dossiers des clients dans les services
départementaux des affaires foncières et auprès des conservateurs
fonciers, même lorsqu’il est établie que ces dossiers ne font l’objet
d’aucun litige ; l’exploitation de l’ignorance des textes afin d’agir
pour leur compte en vue de l’aboutissement de leurs dossiers en
extorquant d’importantes sommes d’argent ; le faux et usages de faux.
Par rapport à ces supposés actes de corruption, Francis Sama Asanga bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, rappel aux président de la Conac, destinataire de cette lettre que, la profession d‘avocat est une profession libérale. En s’appuyant sur l’article 1er de la loi N°90/059 du 19 décembre 1990, portant organisation de la profession d’avocat au Cameroun, il rappel que l’avocat est payé en fonction des tâches qu’il exerce. Et, définit en passant les services pour lequel un avocat doit être payé.
Ainsi, l’avocat est rémunéré pour assister et représenter les parties en justice, postuler, conclure et plaider, donner des consultations juridiques, poursuivre l’exécution des décisions de justice notamment engager et suivre toute procédure extrajudiciaire, recevoir les paiements et donner quittance, accomplir en lieu et place d’une des parties des actes de procédures.
Au chapitre de la rémunération des avocats, tout en rappelant les dispositions de l’article 23 de la loi N°90/059 du 19 décembre 1990 portant organisation de la profession d’avocat au Cameroun, le bâtonnier rappelle que les émoluments et les honoraires des avocats sont débattus librement avec le client. Et que leurs paiements ne sauraient constituer des actes de corruption.
Conscient du fait qu’il existe au sein de cette profession quelques brebis galeuses, il rappelle à Dieudonné Massi Gams, président de la Conac que leurs actions ne sauraient déteindre sur toute la corporation.