PAR DÉCRETS DU PRÉSIDENT de la République N°090/CAB/PR et N°090/CAB/PR du 27 janvier 2014, le président de la République, Paul Biya a signé la révocation des effectifs de la police et par ricochet de la Fonction publique respectivement les commissaires de police principaux Ella Georges Despère Mlle 578-597R du Commissariat du 12è Arrondissement de Douala (Bonamoussadi) et Membile Dimale Daniel Auguste Mlle 600-056K du Commissariat du 2è Arrondissement de la ville de Nkongsamba. Ils ont été aussitôt remplacés dans les décrets de nominations des responsables dans les services extérieures de la délégation générales de la sûreté nationale qui ont suivis le mardi 28 janvier. Et leurs adjoints aussi n’ont pas été épargnés.
Ainsi au Commissariat du 12è Arrondissement de la ville de Douala, le Commissaire de police principale Ndema Ollo Emmanuel, prend les commandes. Il sera secondé avec comme 1er adjoint par l’officier de police principal Noumsi Jean Noël en remplacement de l’officier Moukandjo Ruben, appelé à d’autres fonctions. Et comme 2è adjoint ; l’officier de police 2è grade Kounou Christian en remplacement de Mamoudou Agbor Badjam, muté. Au Commissariat du 2è Arrondissement de la ville de Nkongsamba, le commissaire de police Assie Mbida Urbain prend les commandes. Il sera secondé avec comme 1er Adjoint l’officier de police principal Bit Jocka Nkono Paul en remplacement de l’officier Ngoi Leonard appelé à d’autres fonctions. Et comme 2è adjoint l’officier de police 2è grade Toukam Jean-Marie, poste vacant.
Dès la lecture de ces importants décrets en fin de journal de 17 h du poste national, annonçant que le Commissaire de police principal Ella Georges Despère était relevé de ses fonctions, c’est une liesse populaire qui va s’emparer de la zone de Bonamoussadi, Kotto, Maképé, Logpom et leurs environs. Par cortèges, les populations vont partir de tous les coins de cette zone nord de Douala, avec en tête de file les moto-taximen pour prendre d’assaut l’esplanade du commissariat du 12é Arrondissement et les débits de boissons du voisinage pour célébrer par des chants de circonstance la chute de ce fonctionnaire de police supérieur qui s’était illustré par une moralité très répréhensible. Au point de lui valoir le pseudonyme de commissaire 500 000 Fcfa que ne se cachaient même plus ses propres collaborateurs pour le désigner.
Cette jubilation va aller jusqu’à tard dans la nuit. Car les populations ainsi regroupées attendaient impatiemment son retour pour le huer. Surtout que le véhicule 4X4 d’immatriculation provisoire dans laquelle, il roulait depuis quelques jours, étaient stationnés dans la station de la laverie située à l’entrée du commissariat. Malheureusement pour eux, il ne reviendra plus. Appelé depuis la matinée de manière express à la Délégation régionale de la sûreté nationale du Littoral, où il a été maintenu dans un dilatoire jusqu’à la lecture du décret du président de la République annonçant sa révocation de la police, Ella Georges Despère va y repartir à la tombée de la nuit pour une destination inconnue.
II- Arnaque comme pratique de fonctionnement
CETTE LIESSE populaire qui a salué sa radiation de la police est justifiée apprend-on par son appétit très poussé pour le racket à outrance. Conséquence, c’est à peine s’il cotait les dossiers à ses collaborateurs. Pour tout dossier litigieux qui était porté à son unité et dont il avait décidé de traiter personnellement, l’issu n’était jamais déterminée par l’application des lois de la République, mais par la puissance du portefeuille des protagonistes ? Et le montant réclamé très souvent aux accusés pour éteindre la plainte était de 500 000 Fcfa, même pour des délits de droit commun (Injures, querelles familiales, bagarres sans effusion de sang, retrait des véhicules de la fourrière,…).
Même lorsque les parties finissaient par un arrangement à l’amiable et décidait du retrait de la plainte, les témoignages font état de ce qu’il exigeait des deux parties de lui verser chacun 100 000 Fcfa à 250 000 Fcfa. Le plaignant pour dérangement et l’accusé pour que l’action publique soit éteinte. Et pour les délits de droit pénal, les parties en conflit étaient tout simplement asphyxiées financièrement. Pour des cas de bandits qu’ils soient des larcins ou des brigands de grand chemin, alors que la politique gouvernement est de les mettre hors d’état de nuire, ses ancien collaborateurs susurrent qu’il ne s’empêchait pas de relaxer même des gangsters recherchés, contre des sommes sonnantes et trébuchantes.
C’est ainsi qu’il avait opté pour se passer pour la curasse des bandits à col blancs, de même que nouer une familiarité et une proximité très poussée avec les feymen qui résident sur son territoire de commandement. Avec lesquels, il ne s’empêchait d’utiliser les véhicules et même se servir de base arrière lors des coups fourrés. L’argument utilisé pour les appâter, c’est qu’il était en liaison directe avec la présidence de la République, notamment sur la gestion des dossiers très sensibles et ultra secrets concernant ces fonctionnaires haut placés dans l’administration sur lesquels il faisait planer les serres de ce rapace dont la cible sont les gestionnaires indélicat, dénommé «Opération épervier.» Ce trafic d’influence a marché à merveille dans un environnement où fonctionnaires et opérateurs économiques brillent par un enrichissement douteux et hautement répréhensible.
Avec cette toile qu’il s’est tissée sur la zone Nord de Douala, il a connu un enrichissement rapide. Avec un immeuble construit à Bonangang sur terrain litigieux qu’il a arraché à son propriétaire. Et en ce moment en plein chantier de construction d’un deuxième immeuble sur un terrain jouxtant le domicile du défunt Alain Fodou, promoteur de la chaine de quincaillerie Fodou Construction à Mbangue. Certaines langues soutiennent que la goutte d’eau de trop serait l’affaire des présumés «faux agents» de la Conac interpellés à la Mairie de Douala Vè alors qu’ils étaient commis pour aller menacer un agent de la Commune d’Arrondissement de Douala Vè, le nommé Bernard Eloumwe qui serait auteur des lettres de dénonciations de la gestion «calamiteuse» de Mme Françoise Foning.
Après avoir avec le concours de la Conac tendu un traquenard à ces faux agents qui ont fini par tomber dans les mailles des éléments de la police du Commissariat du 12è Arrondissement, les présumés agents de la Conac (sieur Mbe et Me Matip du Tgi de Yaoundé) seront ainsi interpellés, entendus sur procès-verbal, puis gardés à vue. Seulement, le «Commissaire 500 000 Fcfa» ne mettra pas les gangs pour les relaxer nuitamment, sur la demande affirme-t-on des sources de ce même commissariat de Mme le maire de la Commune d’Arrondissement de Douala Ve.
Seulement, lorsque la Conac décide de suivre ce dossier, le Commissaire principal Ella Georges n’a pas d’argument pour justifier ce qu’il va qualifier de la disparition de ces «faux agents» de la Conac. Sa hiérarchie est saisie et une enquête diligentée depuis la Dgsn va permettre de mettre à nu les pratiques mafieuses du Commissaire Ella. Venant alors corser un dossier disciplinaire volumineux de ce supposé super flic, qui se passait pour le fin limier de la présidence de la République dans la capitale économique.
Le Délégué général à la Sûreté National, Martin Mbarga Nguele soucieux dans un environnement où l’insécurité est grandissante, avec la menace des mouvements rebelles des pays voisins venant des frontières poreuses, de donner un coup de pied à la fourmilière, a décidé de passer un message fort à ses éléments. L’ont-ils reçu ?
Le cas Membile Dimale Daniel Auguste, Commissariat du 2è Arrondissement de la ville de Nkongsamba relève lui aussi relevé de ses fonctions est aussi lié apprend-on à un comportement d’indiscipline notoire, doublé d’insubordination sans pareille. Non seulement, il brillait par l’arnaque, on lui reprochait notamment de ne pas respecter son territoire de compétence. C’est ainsi qu’il se permettait d’aller effectuer des contrôles routiers à Manjo, Kolla, Lohé et même à Loum. Mais aussi, on le reprochait de refuser de se soumettre aux nombreux rappels à l’ordre des autorités administratives (Préfet et Sous-préfet) qu’il se permettait même de rouspéter publiquement et de comportement irrévérencieux.
A cela s’ajoute une hygiène de vie indigne pour son rang et son grade.