Comme chaque année, depuis 30 ans, le sixième jour du mois de novembre est un jour pas comme les autres pour notre pays. Cette date porte le témoignage d’un changement pacifique à la tête du Cameroun, un pays où la démocratie, selon les critères occidentaux, n’avait pas droit de cité. Ahidjo après 25 ans de magistrature suprême sans partage, se retira. Aussitôt, les dispositions de la Constitution prévoyant que le Premier ministre remplace le président de la République en cas de vacance à la tête de l’Etat, ont été appliquées.
Paul Biya, Premier ministre en fonction, en a tiré bénéfice. La passation de pouvoir entre Ahidjo et son successeur constitutionnel se déroule le…06 novembre. Une belle fête avec des coups de canons en l’air. Seul, le Sénégal de Léopold Sédar Senghor avait jusque-là offert en Afrique, un tel exemple de changement pacifique deux années plutôt, lorsque, Abdou Diouf, succède à Léopold Sédar Senghor. Irréversiblement, le Cameroun est entré dans une ère de modernité que même les attaques putschistes de 1984 n’ont pas entravé. Alors, d’où vient-il que certaines chancelleries emplissent le pays d’idées noires au sujet de l’après Biya.
Comment ne pas parler de ces autres créatures par décrets qui la nuit, glissent des peaux de bananes sous les semelles de Paul Biya. Ces militants du dimanche du Rdpc, la plupart parachutés au Comité central, brillent ces derniers jours à travers des motions de soutiens aussi mielleuses que creuses. Du charabia destiné à tromper le chef de l’Etat sur leur véritable nature. Nommés aux fonctions stratégiques, ils ont une grande part dans la misère du peuple, le taux élevé du chômage, la corruption rampante et que sais-je encore ? Fléaux qu’ils ont plus entretenus que combattus, faisant pour cela la sourde oreille aux directives présidentielles qui exigent pourtant, plus de justice sociale, plus de responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Plus d’abnégation au travail. L’on n’a pas oublié le fameux «qu’avons-nous fait ?» de Paul Biya, interpellant son gouvernement réuni en conseil de ministres au lendemain des émeutes de la faim, en février 2008.
Que dirent de leur propension au dénigrement, à la calomnie et à la jalousie contre celles des rares personnalités qui font encore la volonté du prince ? C’est peut-être sous ce prisme qu’il faut voir les titres d’une presse à gage et manipulée, affirmant honteusement qu’un très proche du chef de l’Etat «prépare un coup d’Etat». A se demander si un coup d’Etat s’opère avec des anges qui viendraient du ciel. Un coup bas comme savent faire les ennemis du Renouveau.