Qui aurait tué Pius Njawé : Voici les vraies photos du véhicule
Écrit par Internet courtoisie | Ottawa Jeudi, 22 Juillet 2010 14:26
Voici les vraies photos du véhicule de Pius Njawé, publiées ce matin par Le Messager. La première photo qui a circulé sur le net relève de la manipulation! A quelle fin? Jusqu’à présent, l’hypothèse de l’assassinat du journaliste aux États-Unis est neutralisée par des arguments relevant de convictions individuelles et de la fâcherie.
Réseaux: Opération "Homo" pour Pius N. Njawe?
OTTAWA (Canada) - 22 JUILLET 2010
© Jean-Marc Soboth (Corresp.) | Le Messager
Jusqu’à
présent, l’hypothèse de l’assassinat du journaliste aux États-Unis est
neutralisée par des arguments relevant de convictions individuelles et
de la fâcherie.
Réseaux: Opération "Homo"(1) pour Pius N. Njawe?
Jusqu’à présent, l’hypothèse de l’assassinat du journaliste aux
États-Unis est neutralisée par des arguments relevant de convictions
individuelles et de la fâcherie. Le scénario de l’accident ayant tué
Pius N. Njawé le 12 juillet 2010 à 14h 55 près de Norfolk dans l’Etat de
Virginie est presque parfait. D’après le témoignage du Capitaine Mike
Thibeault, porte-parole du Département de l’incendie de Chesapeake, la
cité voisine, le camion assassin, un Mack (2000) appartenant à J. W.
Canaday Trucking Inc., de Providence Forge a percuté de plein fouet
l’arrière de la petite Lexus Sedan 300 dans laquelle se trouvaient deux
passagers, dont le célèbre journaliste. Le petit véhicule, datant de
1994, se serait, lui, immobilisé subitement sur l’autoroute inter-état
664 South près de l’échangeur Bowers Hill, victime (soi-disant) d’une
panne, d’après le Sergent R.W. Walker, se confiant au journal The
Virginian Pilot. C’est tout.
Les accidentés, eux, ont été transportés à l’hôpital général Sentara de Norfolk. La police de l’Etat de Virginie fermait quant à elle provisoirement une partie du Military Highway en attendant les premières équipes de secours, intervenues une dizaine de minutes plus tard. La circulation a également été déviée pour permettre un nouvel accès à l’autoroute I-664 plus loin…
Telle est la version issue, sans nul doute, d’un seul témoignage : celui du chauffeur du camion Mack à la police locale. Une version dont l’objectif est qu’elle lui fût favorable, face aux conséquences juridiques de l’accident – le rapport d’autopsie subséquent, datant du 16 juillet, fait état d’une hémorragie interne provoquée par une compression de la cage thoracique du journaliste des suites du choc.
Scénario imaginaires
Bien évidemment, cette déposition à la police, qui a été enrichie par d’autres scénarios aussi imaginaires les unes que les autres, se révèle au fil des jours incomplète, voire erronée. Et contrairement à certains confrères et aux organisateurs de la Convention camerounaise CAMDIAC – qui a amené Pius Njawé à Washington D.c le 09 juillet -, beaucoup se sont remis dans une expectative prudente.
Le capitaine Guerandi Mbara, l’une des attractions de la Convention, observe la même réserve. « J’attends, j’observe et j’aurai mon idée là-dessus », dit-il. Il parle quand même « d’accident ». Et même Adam Bernstein du célèbre Washington Post (du 15 juillet) n’a pas osé s’aventurer sur le terrain d’une conclusion hâtive sur les causes véritables du décès, préférant attendre la fin des investigations.
« Le vrai débat a, en effet, été rapidement brouillé d’une part par les organisateurs de Camdiac qui eurent à cœur d’éviter d’endosser un décès encombrant que l’on aurait dit ourdi avec leur complicité, eux qui faisaient déjà face à une insolente dissidence interne qui en a profité pour les accabler. D’autre part, le régime Biya lui-même, à travers de stupides jokers – à l’instar de Michel Michaut Moussala, du journal Aurore Plus -, tenait à en profiter pour jeter définitivement le discrédit sur ce projet visant à impulser l’idée d’une alternance à Yaoundé », analyse un observateur de la scène basé en Amérique du Nord.
En définitive, les résultats sont presque atteints. Le débat autour des causes de la mort du journaliste a été rapidement neutralisé. « Les États-Unis ce n’est pas l’Afrique. Il n’y a pas de crime politique ici. Il faut enterrer Njawe dans la dignité, et laisser ces querelles », entend-on dire ça-et-là au sein du comité du Camdiac. Pourtant, ces reniements ne changent rien à la pertinence du questionnement, tant il est vrai que beaucoup, sur la scène locale, n’ont perçu l’accident de Norfolk que sous le prisme étriqué du petit axe Yaoundé-Douala, qui leur sert de modèle unique.
« Le contexte routier américain et son système de contrôle technique automobile ne lui sont aucunement semblables », affirme un cadre vivant à Orléans. L’autoroute inter-état I-664 sur lequel le journaliste a trouvé la mort comporte, en effet, pas moins de quatre voies allant dans un seul sens, ce qui rend improbable une analyse étroite de l’incident – le chauffeur de la Lexus Sedan, sorti du coma a rejeté en bloc la version du camionneur assassin. En tout état de cause, le Federal Bureau of Investigation (FBI) s’est saisit de l’enquête.
FBI
D’après des indications, l’organisme américain a finalement remis, après brève exploitation, la dépouille mortelle de Njawe à la famille. Ses limiers farfouillent l’agenda du decujus, ses communications téléphoniques, celles du chauffeur, le compte bancaire de ce dernier… Tel est le cheminement classique d’une enquête de ce type, qui va prendre quelque temps.
À cet autre niveau, les partisans de l’impossibilité ont fait fausse route, avec de vrais arguments, eux qui pensent qu’on a changé d’époque. « L’analyse s’est plantée à deux niveaux, d’un avis qui s’est intéressé aux crimes politiques français en Afrique depuis la nuit des temps. On a juste imaginé que la Maison Blanche ne pouvait pas sponsoriser un assassinat politique sur le sol américain, du moins contre un Africain qui n’est, en rien, une menace pour la sécurité intérieure. Cela a, toutefois, permis d’écarter arbitrairement l’hypothèse du crime. De même, ceux qui ont fantasmé sur une capacité tentaculaire de l’espionnite de Yaoundé ont dû se raviser, pour en conclure l’impossibilité d’une action de cette envergure aux Amériques »…
C’est que, beaucoup ont oublié que les opérations « Homo » existent. Elles ont été mises en œuvre, par le passé, avec des complicités techniques occidentales, en l’occurrence françaises. « Rien ne permet d’affirmer qu’elles ont pris fin, affirme un observateur avisé. Pour une opération sur le sol américain, les réseaux officiels peuvent sous-traiter avec des mafias locales non-officielles, chargées des exécutions et des maquillages les plus parfaits ». Le scénario de Norfolk y ressemble. Pius N. Njawe avait-il donc des raisons de passer à la trappe? À Yaoundé, on réfute vigoureusement l’idée. Mais.
Candidat à la présidentielle de 2011
De plus en plus écouté à travers le monde, Pius N. Njawe, célèbre, était engagé à agiter dans le Paris officiel, en cette veille d’élection présidentielle d’octobre 2011, le dossier judiciaire gênant de Michel Thierry Atangana, ex proche d’un autre présidentiable en prison, le Pr. Titus Edzoa. Il était, en outre, devenu une épine dans la chaussure du groupe Bolloré, dont le patron, le Breton Vincent, influence le président Paul Biya. Il y avait plus grave. Le palais de l’Unité aurait, pince sans rire, pressenti Pius Njawe comme le candidat à la candidature issu de Howard University…
Presqu’officiellement à Yaoundé – on n’a pas encore oublié le « précédent » Victor Ayissi Mvodo -, il s’agit-là d’un crime de lèse-majesté.
Jean-Marc Soboth à Ottawa (Cp)
(1) Telle est dans le jargon des « services » la désignation d’une opération visant une exécution physique.