Querelles foncières au village: Mebe Ngo’o et Meva’a m’Eboutou au cœur des litiges - Les populations accusent le Mindef et l'ancien Minefi d'arracher leurs terres

YAOUNDÉ - 05 Juillet 2012
© Guy Ndzié Essomba | L'Actu

Les populations des villages Efoulan Yemvak et ceux d'Aloma Yekombo accusent le Mindef et l'ancien Minefi d'arracher leurs terres.

La raison du plus fort est toujours la meilleure. Cette introduction de la fable de la Fontaine «Le loup et l'agneau» a failli avoir raison de Etoa Meba'a, inspecteur principal des Impôts à la retraite. En début de semaine derrière, le ministre de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo'o a dépêché des engins de l'armée pour terrasser la parcelle de terre supposée appartenir à Etoa Meba’a. Le Mindef, originaire de Nkol Fong dans l'arrondissement de Zoétélé aurait acquis une parcelle de terrain à Efoulan Yemvak dans l'arrondissement de Sangmélima. Il se trouve que ce terrain de 36 hectares appartient à l'inspecteur des Impôts, qui s'est opposé avec ses proches aux travaux des engins envoyés par le Mindef. Des riverains rapportent que les populations se sont couchées sur le passage, empêchant les engins de travailler.

Ce natif d'Efoulan Yemvak dit exploiter ces terres qu'il a lui-même acquises depuis 2001. Il présente pour cela des papiers qui l'attestent. Ce même terrain aurait été revendu au Mindef avec la complicité du chef de village, qui redoute le Mindef qu'on dit avoir la rancune tenace dans le département du Dja-et-Lobo. De source proche de la famille d'Etoa Meba'a, il n'entend pas se laisser faire. La famille Meba'a compte se battre bec et ongles pour faire entendre justice. Même si le combat a des allures de celui de David et Goliath. «C'est notre bien, il ne va pas nous le prendre», rage un membre de la famille. Pour l'instant, l'affaire a été portée à l'attention des autorités administratives. Le sous-préfet et le préfet ont déjà été saisis.

Tout comme l'autre affaire qui oppose l'ancien ministre Michel Meva’a m'Eboutou aux populations du village Aloma Yekombo. Réputé dans les différends de litige foncier, ce natif de Nkolotoutou est aux prises avec trois familles qui l'accusent d'arracher par la force leurs terres, dans leur village natal suffisamment distant de celui de l'ancien Minefi. Les familles en question ne baissent pas les bras. Elles sont déterminées à en découdre avec leur bourreau qui a le pouvoir de l'argent et celui de la force. «Ces gens passent le temps à nous arracher les terres par ce qu'ils ont le pouvoir. Mais nous on ne compte sur rien d'autre que sur la justice. On ne sait même pas ce qu'ils font avec autant de terres qu'ils arrachent partout. Nous n'allons pas nous laisser faire. Déjà, quand ils sont aux affaires, ils ne font rien pour nous les villageois en dehors d'exprimer leur toute puissance», regrette un riverain impliqué dans ce litige qui fait couler beaucoup d'encre et de salive dans la localité.


05/07/2012
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