Querelle sur le code électoral: Les députés RDPC font plier l’Exécutif

DOUALA - 10 Avril 2012
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager

Les élus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) réunis hier lundi 09 avril 2012 au palais des congrès autour de Jean Kuété ont réussi à imposer la révision de certains articles du projet de code électoral en étude à l'Assemblée nationale.

Il a fallu un peu plus de six heures d'horloge aux députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pour s'entendre avec le gouvernement sur les amendements à apporter au projet de loi portant code électoral unique, déposé à l'Assemblée nationale. Selon nos sources, c'est le secrétaire général du comité central du parti des flammes, Jean Kuété qui présidait cette rencontre, à laquelle ont pris part Les ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation, Réné Emmanuel Sadi, le vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence chargé des relations avec les Assemblées, Amadou Ali et l'ensemble des députés Rdpc.

La principale pomme de discorde aurait été le mandat impératif énoncé dans ce code électoral. Les élus du parti au pouvoir se sont formellement inscris en faux contre cet article qui voudrait que celui qui perd sa qualité de membre du parti perd par ricochet son fauteuil à l'hémicycle de Ngoa-Ekélé. «C'était le menu principal, car ce sujet a suscité le courroux de tous les députés présents à la réunion qui ont exigé avant toute chose que le gouvernement corrige cet article. Nous avons clairement dit haut et fort que si cet article n'est pas revu, nous voterons contre le code électoral», rapporte notre source qui rassure que le gouvernement a accepté de retoucher cette partie du projet de loi portant code électoral. L'on apprend que pour une fois, les députés du Rdpc ont ouvertement recommandé la révision de cet article, en élevant même de temps à autre la voix, avant d'être rappelés à l'ordre par le secrétaire général du comité central.

Plusieurs autres préoccupations auraient été soulevées pendant cette rencontre. Notamment, la question du cautionnement pour la présidentielle. Les députés du Rdpc auraient unanimement souhaité que la caution de 30 millions soit revue à la baisse. Après moult tractations, le gouvernement aurait également accepté de revoir à la baisse ce taux jugé exorbitant par les députés. Ceci, pour permettre aux méritants et non aux seuls milliardaires de postuler à la présidence. L'autre sujet évoqué au palais des congrès hier était lié à ces députés qui remplissent leurs fonctions à l'hémicycle tout en étant liés par un contrat de travail à un employeur. Les élus du parti des flammes souhaitent que désormais, tous les députés soient déchargés des fonctions faisant d'eux des subordonnés.

«Un député qui travaille pour un individu ou un groupe n'est pas totalement indépendant. Il est question de rendre au député son indépendance totale car chaque élu du peuple a un salaire de 800 mille francs le mois», analyse notre source. Mais ce sujet n'a pas entièrement été débattu, les travaux de la commission des lois constitutionnelles devant se tenir le même jour à l'hémicycle, avec pour ordre du jour l'étude dudit code électoral. Contrairement «aux usages», l'argent n'aurait pas été mis à contribution, pour convaincre les députés à faire passer cette loi comme une lettre à la poste. Alors que nous allions sous presses, la commission des lois constitutionnelles était réunie en vue de commencer l'étude de ce projet de loi très querellé.



10/04/2012
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