Quel Comice !
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Quel Comice !(Camer.be 19/01/2011)
Comice d'Ebolowa 2010 ou 2011 La question mérite d'être posée pour peu qu'on arpente les rues d'Ebolowa ou lorsqu'on se rend au village du comice. La vérité est que de nombreux gadgets: banderoles, tee-shirts, posters-géants ont curieusement conservé la mention 2010 malgré le report de l'évènement initialement annoncé pour décembre 2010. Même à l'entrée de la résidence régionale de Paul Biya, on pouvait encore lire hier ces curiosités. C'est clair, les business men qui ont gagné le marché des gadgets n'ont pas souhaité subir un manque à gagner plus important. Ou alors, les préposés aux divers budgets n’ont pas souhaité saler la note en refaisant les marchés. Parce que, après le comice, bonjour les contrôles !
Mais quelle mouche a donc piqué hier les leaders de l'opposition camerounaise présents à la tribune présidentielle à l'ouverture du comice ω A l'arrivée de la Première Dame, Chantal Biya sur les lieux, Ni John Fru Ndi et Adamou Ndam Njoya, sont restés royalement scotchés sur leurs sièges pendant que, comme un seul homme, tous les occupants de la tribune se levaient pour faire allégeance à Nya meyong, «la mère des peuples». Les mauvaises ou bonnes langues, c'est selon, font observer que Chantal n'est pas une institution de la République comme son époux. D'ailleurs quand Paul Biya a débarqué sur lieux, les deux opposants se sont machinalement levés pour accueillir celui dont ils convoitent (ω) toujours le poste au sommet de l'Etat.
Plus lancinante a été l'absence du ministre du Développement urbain et de l'Habitat, Clobert Tchatat à la cérémonie d'ouverture du comice d'Ebol-wo (Ebolowa, version présidentielle). Le brave ministre, qui est devenu est depuis quelques temps la coqueluche des populations d'Ebolowa du fait de son suivi minutieux des chantiers de la voirie urbaine d'Ebolowa à la veille du comice, n'a pas été aperçu sur la "colline du chimpanzé pourri". Simple empêchement ou sanctions pour loyaux service, les commentaires vont dans tous les sens à Ebolowa.
Tout comme on se perd en conjectures s'agissant du lob de l'homme Lion à propos de l'annonce de la création de l'université d'Ebolowa. Les gens d'Ebolowa se disaient que cette affaire-là devait tomber comme une mangue mûre au comice. Au ministère de l'Enseignement supérieur où trône un fils du pays, Jacques Fame Ndongo, on avait déjà mis le champagne au frais pour célébrer l'annonce en question. Mais c'était sans compter avec les dribles du premier footballeur camerounais, excusez, le maitre suprême de la science et de la sagesse millénaire de toute la région du Sud et partant du Cameroun. Allez encore dire que les Bamenda Boys ne sont pas forts, là-bas à Bamenda, l'homme-lion à éviter de mettre les nerfs à fleur de peau.
Qui dira encore que le comice n'est pas sucré à Ebolowaω Sauf les jaloux, je présume. Parce que rendez-vous compte que les prix sont passés du simple au quadruple pour toute marchandise ou service qu'on sollicite. Au grand bonheur bien sûr des habitants de cette cité. Les plus cupides en sont à coller des affichettes avec la mention "maison, chambre à louer" assorti du numéro de téléphone du bailleur de circonstances dans tous les lieux imaginables et inimaginables. La totale, je l'ai vécue l'autre jour pendant que je sirotais une bière au "carrefour an 2000", "carrefour Tame Zou", si vous voulez.
Un certain Loic, sérieux dans la tenue, la mine épanouie, a collé sur sa bedaine un carton découpé à la hâte où il a inscrit en gros caractère "maison à louer". Une audace marketing qui pourrait faire des émules au ministère de la Communication de Issa Tchiroma Bakary. Je vous assure l'homme à la barbiche risque de ne pas avoir un comice de tout repos. Il a fait accréditer des centaines de vrais-faux journalistes, qui n'arrêtent pas de lui faire parvenir des listes pour farotage. Malchance, sa résidence est située juste derrière le centre de presse!
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