Quand le Maghreb nous parle !
Lundi, 10 Janvier 2011
Tunisie, Algérie ! Les jeunes sont fâchés, ils manifestent dans la rue, ils affrontent sans peur aucune les forces de police de Ben Ali en Tunisie et celles de Bouteflika en Algérie.
Les événements qui se déroulent dans ces deux pays nous interpellent avec acuité. En Tunisie, la tension monte à la suite de l’immolation par le feu d’un jeune étudiant sans emploi qui pour survivre devient ce qu’on appelle chez nous « sauveteur ». Un pauvre « sauveteur » qui verra ses marchandises confisquées par une police zélée envoyée par une autorité administrative non moins zélée. Un pauvre « sauveteur » qui mourra d’ailleurs de ses brulures devenant ainsi le symbole de la lutte contre la vie chère et la grande misère ! En Algérie, c’est quasiment la même situation. Une jeunesse d’anciens diplômés de grandes écoles et universités, de chômeurs affamés, qui a perdu tout espoir de voir ses conditions de vie s’améliorer, et qui n’a plus peur de mourir…
En Tunisie comme en Algérie, le pouvoir est entre les mains d’une gérontocratie qui n’est pas prête à partir. Des chefs d’Etat habitués à se faire élire « démocratiquement » avec des taux qui s’approchent vertigineusement de 100%. Une armée, une police et une administration qui bénéficient d’énormes privilèges et qui par conséquent ont pour principale mission la perpétuation du pouvoir des guides éternels. Pour cela elles doivent interdire et réprimer toutes contestations mêmes lorsqu’elles sont saines.
Comme dans notre pays lors des émeutes de 2008, les pouvoirs algérien et tunisien ont choisi de répondre aux préoccupations de la jeunesse en faisant appel aux forces de répression. A la famine, le pouvoir oppose la force des armes. Tout cela ne peut qu’attiser la flamme. Bouteflika et Ben Ali disent que ces manifestations ne sont pas spontanées, elles sont organisées par des partis politiques sans épaisseur. Ils réagissent exactement comme le font toujours les dirigeants camerounais. Car chez nous, seules les manifestations du RDPC sont spontanées ! Et ça brûle ! Et si ça continue de brûler, il y a de fortes chances que ces dirigeants « démocratiquement » élus sans que la communauté internationale ne lève le petit doigt, soient enfin balayés par la force du mécontentement de leurs peuples.
Les
mêmes causes produisant les mêmes effets, ce qui se passe en Tunisie et
en Algérie peut se passer au Cameroun. Encore que le pouvoir de Paul
BIYA n’a apporté aucune réponse à la misère et au chômage des jeunes
camerounais. Au contraire il continue de faire, comme dernièrement à
Bamenda, des cadeaux à l’armée et à la police. Notre jeunesse n’est pas en paix ! Comme
en Tunisie, les jeunes qui ont choisi de vendre n’importe quoi sur les
trottoirs sont en permanence pourchassés par des policiers au service
des délégués du gouvernement auprès des communautés urbaines. A Yaoundé,
Tsimi Evouna a pour principale mission la lutte contre les jeunes
sauveteurs, les jeunes conducteurs de motos, les jeunes « callboxeurs ».
On casse les petits étals, on emporte les petites marchandises, on les
confisque ! Tout cela n’est pas beau ! On pousse des jeunes camerounais au suicide ! Alors qu’une minorité au service du guide éclairé étale toute son opulence !
Le Président ATANGANA NSOE du GRAND CAMEROUN (GC) pense que les choses doivent absolument changer. Notre pays a besoin de fabriquer des hommes et non des sous-hommes. Tous les camerounais ont le droit d’être heureux. Et comme disait le Cardinal Christian Tumi, « on n’a pas toujours besoin de beaucoup pour être heureux ». Les jeunes camerounais qu’ils soient diplômés ou non de nos écoles et de nos universités, ont besoin de travail et de très peu de choses pour se sentir heureux. Nous nous investirons pleinement dans la création d’emplois, notamment dans le secteur agricole qui a besoin d’être rajeuni et modernisé. Nous allons encourager la création d’entreprises en mettant d’énormes moyens financiers à la disposition de notre jeunesse. Pour ceux qui sont encore étudiants, nous devrons leur permettre de se former dans de bonnes conditions, en mettant des bourses, des bibliothèques, des laboratoires et internet à leur disposition. Tout cela est possible ! Les ressources existent ! Il suffit de les gérer autrement !
Par Atangana Nsoe, président du Grand Cameroun