Quand la prostitution est à la mode à Douala

Prostituee:Camer.beLe sujet reste très souvent tabou, pourtant nombreuses sont les femmes (voire même des hommes),qui pratiquent désormais la prostitution comme étant leur activité principale à Douala et dans plusieurs autres localités du Cameroun.La prostitution s’est même professionnalisée avec Internet. Ceux qui côtoient les quartiers populeux de la ville de Douala ne nous démentirons certainement pas. Quand je passe par là , « j’oublie tous mes problèmes », confie un habitué. Nombreuses sont les rues aux mille couleurs où tout « Doualaien », nous voulons dire, habitué peut se distraire à une certaine heure de la journée ou même dans la nuit.

Au Coin de Bali, au Rond Point Deido, au carrefour Ndokoti, à l’ancien Shell Axe Lourd, à la Cité Cicam, Au carrefour Makoumba, à New Bell… lieux connus de tous à Douala, les prostituées travaillent en cachette chez elles.

Dans certains grands carrefours, dès le coucher du soleil on rencontre des jeunes filles toutes habillées en tenues provocantes, elles pratiquent la prostitution dite de rue. Elles font littéralement le trottoir.

Du côté de Bonabéri au lieu dit Kwassa Kwassa ou encore au lieu dit Grand Hangar, le décor est le même. Les jeunes filles dont la moyenne d’age oscille autour de 19 et 22 ans vous hèlent à votre passage en vous proposant leur service.

Il est vrai qu’une fois ayant fait le tour de toutes ces rues, du moins les plus connues de Douala, le décor étonne le non-initié. Seul les habitués s’y retrouvent facilement affirme T.K une prostituée que nous avons rencontré à Ndokoti en pleine « taclage » (Recherche de la clientèle). Avec, nous, ajoute t-elle, tout se « négocie » et se monnaye à travers les gestes du doigt. Un autre lieu pour apprendre le langage des signes du bas de la ceinture. Le service varie selon la clientèle conclu t-elle.
Pour payer leur loyer ou ” gagner ” leur argent de poche, les étudiantes seraient de plus en plus nombreuses à vendre leurs charmes dans nos cités. Certaines ” travaillent ” dans les bars ou les agences d’escortes girls.

D’autres utilisent Internet pour louer leurs services de masseuses ou de femmes de ménage en petite tenue. L’exemple de K est une exception. Elle a même crée un blog avec l’aide d’un gestionnaire de cybercafé au quartier Bonadibong pour vendre ses services. « Il vous suffit d’aller sur un moteur de recherche et rechercher une masseuse à Douala. Vous les découvrirez en grande quantité » nous confie Médard L, propriétaire d’un cybercafé au quartier Akwa à Douala.

La très grande majorité des prostituées étudiantes font tout pour éviter la rue, où sévissent leurs camarades de classes nous confie notre source.

Autre forme de prostitution à Douala, on la retrouve chez les femmes de ménage. Elles sont nombreuses qui, très tôt le matin vaquent à leur occupation professionnelle et n’hésitent pas à soulever leurs jupes aux bons soins de leur patron ou des voisins moyennant quelques billets de franc Cfa. Qu’importe l’âge du client et le statut de la ménagère (Mariée ou célibataire) C’est le piège dans lequel tombent la plus part d’entre- elles. (Ces dernières sont nombreuses à exercer cette profession à cause de la précarité du monde de l’emploi au Cameroun).

Autre lieux, autre décors….La prostitution dite douce. Elles se déroulent dans les hôtels de la ville. Elles sont nombreuses qui donnent leurs coordonnées aux réceptionnistes des hôtels, auberges et n’obtiennent les rendez-vous de leur « proie » que par téléphone. Selon les dires de Madame T (prostituée), c’est « la tactique » qui paye plus car tout se négocie au téléphone.

Plusieurs hommes mariés se laissent tomber également dans le piège de ces dernières. Nombreux d’entre eux abandonnent enfants et épouse chaque soir pour aller vivre l’aventure du septième ciel chez une « dépanneuse » qui lui facilite la dilapidation de son revenu familial.

Il serait judicieux que les autorités camerounaises, et particulièrement celles de la région du Littoral, trouvent urgemment des solutions idoines à ce fléau qui a pris de l’ampleur dans la capitale économique du cameroun. L’Etat pourrait par exemple,à travers les Ministères de la Femme et de la Famille,des Affaires sociales,effectuer des descentes sur le terrain dans l’optique de rencontrer ces jeunes filles,les écouter et voir dans quelle mesure on peut envisager leur insertion sociale. Le drame c’est que souvent ceux qui sont supposés effectuer des descentes dans la rue pour traquer les prostituées sont ceux là qui s’en servent en toute impunité. Que faire ?

© Camer.be : Yolande Tankeu


10/10/2012
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