Protocole: Querelle sur l’accueil de Biya en France
DOUALA - 04 FEV. 2013
© R. N. T. à Paris | Le Messager
De nombreux officiels camerounais embêtés par les légers égards protocolaires réservés au président camerounais.
© R. N. T. à Paris | Le Messager
De nombreux officiels camerounais embêtés par les légers égards protocolaires réservés au président camerounais.
Il se dégage comme une gêne par rapport au léger déploiement accordé par les autorités françaises pour l’accueil de Paul Biya à Paris. Des membres de la suite officielle du chef d’Etat camerounais s’en offusquent même. Tant Paul Biya n’a été reçu par aucun officiel hexagonal travaillant en métropole à sa descente d’avion le 28 janvier 2013. Même pas le maire de la ville d’Orly qui abrite le second aéroport de Paris qui est la première frontière franchie par le président camerounais le 28 janvier dernier. Même pas le commissaire des lieux. Juste l’ambassadeur de France à Yaoundé, parti deux jours avant de la capitale camerounaise est venu au pied de l’échelle de coupé recevoir le président. Alors qu’on croyait la pilule avalée après le 28 janvier, quelques officiels se plaignaient encore de ce que le 28 et 30, ni le ministre des Affaires étrangères, ni celui en charge du Développement ne sont venus officiellement à l’hôtel de leur hôte camerounais. Dans les allées du Quay d’Orsay, des responsables rencontrés par Le Messager expliquent que Paul Biya étant en visite «de travail» et non pas officielle ou d’Etat, il ne peut y avoir ce type de rencontre officiellement. L’ambassadeur de France à Yaoundé, rencontré quelques minutes après la séance de travail Biya-Hollande explique : «les procédures protocolaires sont comme le code de la route. Elles s’appliquent à tous les chefs d’Etats. Si la visite était classée officielle, on aurait des déjeuners ou diners officiels. Mais ici, il s’agit de visite de travail ». Bruno Gain emprunte même à une image forte pour illustrer son propos. « Même le président Obama n’aurait eu droit à plus que cela ».Propos diplomatique ? Oui. Assurent quelques journalistes camerounais commis à la couverture de la visite du président. Mieux, malgré toutes les assurances du protocole d’Etat français, membres du gouvernement, rencontrés dans le Hall de l’hôtel Meurice dans le 1er arrondissement de Paris où séjourne le président, personnels diplomatiques en poste à la chancellerie de l’ambassade du Cameroun situé à rue d’Auteuil au 16è arrondissement de la capitale française se plaignent malgré tout du traitement accordé à Paul Biya. Tant la plaquette diffusée autant par le cabinet civil de présidence de la République à la presse massée dans la cour de l’Elysée, indique qu’il s’agit d’une visite officielle. Preuve de ce que Yaoundé s’attendait à meilleur traitement du point de vue protocolaire. Le ministre de la Communication Issa Tchiroma rencontré dans le hall du Meurice hôtel affiche des difficultés à dissimuler cette gêne. Au cours d’une interview avec la télévision, le Mincom qui revient sur « la frustration » de l’équipe qui conduit le président tente une explication pour justifier le léger flonflon protocolaire enregistré entre le 28 janvier et le 30 janvier 2013. N’empêche que le peu d’égard manifesté à l’attention de Paul Biya reste considéré comme un affront. |
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