Toutes les activités de la délégation régionale des enseignements secondaires du Centre à Yaoundé, étaient pratiquement suspendues le mercredi 06 février 2013. De nombreux élèves désireux d’effectuer des retraits de diplômes ou tout simplement d’obtenir des renseignements utiles, ont été éconduits. Ce scénario se répète partout, perdure et perturbe. Chef de ceci, directeur de cela, sous fifre de tel autre entité ou organisme, confortent leur poste, s'intronisent, s'arrogent de véritables droits de cuissage, et dépensent l'argent qui ne leur appartient pas.
Depuis le 1er janvier en effet, la quasi-totalité des démembrements des institutions publiques à travers le pays, est sous la frénésie d’une nouvelle maladie qui a gangréné la république a point de devenir une pandémie. Cette pandémie consacre l’officialisation du pillage, des détournements et du gaspillage des fonds publics sous la fallacieux prétexte d’organisation des cérémonies de présentation des vœux. Cette pandémie a pour ultime conséquence politique, de faire apparaître le pays sous le jour d’une république fédérale, où tout détenteur de la moindre parcelle de pouvoir, se comporte en chef d’Etat décentralisé/fédéré de fait. Les collaborateurs tiennent le rôle de sujets dévoués.
Ce désordre institutionnel qui entretien la cacophonie morale, cultive la corruption et encourage la boulimie des gestionnaires des fonds publics, constitue l’un des traits marquants de l’évolution négative du Cameroun durant les trente dernières années. Depuis cinq ans, la Commission a alerté sans succès les plus hautes autorités de l’exécutif sur cette situation pernicieuse et le lourd préjudice pour les caisses publiques. Nous avons même sollicité la CONAC en vain, et cette dernière n'est d'ailleurs point épargnée par la pandémie.
A l’heure de l'exigence de l'exigence des bilans, combien coûtent ces agapes pour les caisses publiques ? Pourquoi la fameuse cour des comptes ne s'en préoccupent pas?
Nos enquêtes ont pu établir, au-delà de toute contestation, que ces foires gastronomiques de paresseux, de prédateurs, et de jouisseurs qui n’ont aucun souci de rendement ni de résultat, servent dans la plupart des cas, à concéder des marchés pour diverses livraisons surfacturées à une pléiade de relations d’obligés familiaux, sectaires et opportunistes.
La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination proteste solennellement contre cette pratique, et promet de conduire tôt ou tard les commanditaires, tous les commanditaires de ces forfaits devant d’autres tribunaux spéciaux (beaucoup seront nécessairement crées à plus ou moins brève échéance).
Il est hautement indécent de perpétuer des
comportements aussi destructeurs pour l'économie nationale vexatoires
pour la conscience collective, au moment où on assiste à un
approfondissement de la misère dans le pays, à une rapide croissance de
la masse des pauvres, et à un manque criard des infrastructures
publiques primaires.
Ce sont plusieurs milliards qui sont sèchement bousillées, des journées
de travail perdues qui s'ajoutent aux dizaines de jours fériés
autoritairement et arbitrairement décrétés.
Dans ces conditions, le pays ne saurait être sur une quelconque voie d'émergence, il est sur la voie de l'augmentation de la profondeur de sa tombe patiemment et impunément creusée et aménagée depuis trente ans.
Fait à Yaoundé, le 06 Février 2013
Le Président de la Commission
SHANDA TONME
Médiateur universel