Prophétie: le Cameroun de Mgr Tumi
Prophétie: le Cameroun de Mgr Tumi
(Mutations 19/08/2011)
Dans un ouvrage qu’il publié en juin dernier, le cardinal et ancien archevêque de Douala rêve d’un pays neuf.
Le titre de l’ouvrage résume, seul, la problématique et la pensée de Christian Cardinal Tumi. «Ma foi: Un Cameroun à mettre à neuf», est une longue prophétie du prélat que d’aucuns appellent sans acrimonie, l’évêque rebelle. Contrairement à son précédent ouvrage, le dernier de Mgr Tumi autre désignation courante de l’homme de Dieu, l’auteur ne déroule pas tout son patronyme: Christian Wiyghanshaï ShaganTumi. En revanche, fidèle à son style et à son combat, celui qui se veut avant tout prêtre, est resté «incisif et franc», ainsi que le souligne le préfacier de ce livre de la collection, Livres religieux, Mgr Victor Tonye Bakot.
De son côté, le signataire de l’avant-propos, Pierre Titi Nwell (membre fondateur du Forum des universitaires chrétiens –Fuc-), rappelle que le cardinal suit de près la scène politique et surtout, la vie publique au Cameroun. Sur cette lancée, l’ouvrage de l’ancien enseignant et recteur du Grand séminaire régional de Bambui dans l'archidiocèse de Bamenda plonge son lecteur au coeur de la gouvernance au Cameroun. Et la démarche usitée aborde les questions de vivre en semble à travers la notion et la réalité de Nation qui renvoie à une communauté, aux mêmes origines et au même espace.
Il constate surtout que les populations du Cameroun et davantage, la jeunesse ne croit plus à la politique. Désabusés, ils considèrent qu’elle est synonyme de mensonge, de duplicité et la voie de la réussite facile, «jonchée alors de stratégies de détournements du denier public et du vol (dans l’impunité!)».
Pour tout dire, Mgr Christian Tumi estime que le pays tout entier baigne dans l’immoralité à cause de ses dirigeants sans énergie morale, du fait de la corruption généralisée et notamment du secteur judiciaire où certains magistrats font preuve d’intégrité cependant.
La corruption à ses yeux, est un mal transversal à toutes les couches de la société camerounaise. Et la multiplicité des cas de viols à travers le triangle national, n’est que la résultante de la «corruption sexuelle».
Dans les douze chapitres du livre, l’auteur fait référence aux Ecritures saintes, à l’enseignement social de l’Eglise et aux différentes doctrines développées en la matière par nombre de penseurs convaincus que la justice sociale, l’intégrité et l’honnêteté renforcent la cohésion des peuples et participent à leur épanouissement. C’est à titre par exemple que l’archevêque émérite de Douala revisite le milieu carcéral à travers le Cameroun où il déplore le volume de prévenus. S’appuyant sur les chiffres de 2009 et 2010, Christian Cardinal Tumi pourfend la surpopulation de ce milieu et surtout la précarité de ce cadre où 28 détenus peuvent partager 15m2.
Convaincu que Dieu occupe une place centrale dans la construction d’une Nation, l’auteur de «Ma foi: Un Cameroun à mettre à neuf» (un produit des éditions Veritas), va chercher des preuves d’une telle perspective aussi bien dans les mythologies que dans les Ecritures. Il cite abondamment St Thomas d’Aquin qui élabore les cinq théories sur l’existence de Dieu. Comparé à la science qui est «loin de connaître le monde d’une manière parfaite et adéquate», et qui, malgré tout, «a la prétention légitime de nous faire découvrir en partie, la nature et ses lois», Mgr Tumi soutient que Dieu est savoir. Sa lumière devant éclairer l’homme, doit lui donner de prendre soin de ses semblables.
Au bout du compte, le livre du cardinal Tumi aboutit au dessin d’un Cameroun nouveau. Celui dans lequel les citoyens sont soucieux du devenir des enfants. Un Etat de droit dans lequel les lois du pays seront respectées.
Une cité dans laquelle, on aura Dieu pour référence et où les principes divins feront savoir aux dirigeants, leaders politiques et ceux aspirent à la gestion publique, la grâce, la sagesse et «toutes les vertus citoyennes». Dans ce Cameroun là, ceux qui gouvernent écouteront les cris des opprimés, des veuves et orphelin, de l’enfant de la rue, l’angoisse de tous ceux qui ne savent pas de quoi demain sera fait. Qu’ils sachent en clair que tous leurs semblables sont pareils à Abel.
Léger Ntiga
(Mutations 19/08/2011)
Dans un ouvrage qu’il publié en juin dernier, le cardinal et ancien archevêque de Douala rêve d’un pays neuf.
Le titre de l’ouvrage résume, seul, la problématique et la pensée de Christian Cardinal Tumi. «Ma foi: Un Cameroun à mettre à neuf», est une longue prophétie du prélat que d’aucuns appellent sans acrimonie, l’évêque rebelle. Contrairement à son précédent ouvrage, le dernier de Mgr Tumi autre désignation courante de l’homme de Dieu, l’auteur ne déroule pas tout son patronyme: Christian Wiyghanshaï ShaganTumi. En revanche, fidèle à son style et à son combat, celui qui se veut avant tout prêtre, est resté «incisif et franc», ainsi que le souligne le préfacier de ce livre de la collection, Livres religieux, Mgr Victor Tonye Bakot.
De son côté, le signataire de l’avant-propos, Pierre Titi Nwell (membre fondateur du Forum des universitaires chrétiens –Fuc-), rappelle que le cardinal suit de près la scène politique et surtout, la vie publique au Cameroun. Sur cette lancée, l’ouvrage de l’ancien enseignant et recteur du Grand séminaire régional de Bambui dans l'archidiocèse de Bamenda plonge son lecteur au coeur de la gouvernance au Cameroun. Et la démarche usitée aborde les questions de vivre en semble à travers la notion et la réalité de Nation qui renvoie à une communauté, aux mêmes origines et au même espace.
Il constate surtout que les populations du Cameroun et davantage, la jeunesse ne croit plus à la politique. Désabusés, ils considèrent qu’elle est synonyme de mensonge, de duplicité et la voie de la réussite facile, «jonchée alors de stratégies de détournements du denier public et du vol (dans l’impunité!)».
Pour tout dire, Mgr Christian Tumi estime que le pays tout entier baigne dans l’immoralité à cause de ses dirigeants sans énergie morale, du fait de la corruption généralisée et notamment du secteur judiciaire où certains magistrats font preuve d’intégrité cependant.
La corruption à ses yeux, est un mal transversal à toutes les couches de la société camerounaise. Et la multiplicité des cas de viols à travers le triangle national, n’est que la résultante de la «corruption sexuelle».
Dans les douze chapitres du livre, l’auteur fait référence aux Ecritures saintes, à l’enseignement social de l’Eglise et aux différentes doctrines développées en la matière par nombre de penseurs convaincus que la justice sociale, l’intégrité et l’honnêteté renforcent la cohésion des peuples et participent à leur épanouissement. C’est à titre par exemple que l’archevêque émérite de Douala revisite le milieu carcéral à travers le Cameroun où il déplore le volume de prévenus. S’appuyant sur les chiffres de 2009 et 2010, Christian Cardinal Tumi pourfend la surpopulation de ce milieu et surtout la précarité de ce cadre où 28 détenus peuvent partager 15m2.
Convaincu que Dieu occupe une place centrale dans la construction d’une Nation, l’auteur de «Ma foi: Un Cameroun à mettre à neuf» (un produit des éditions Veritas), va chercher des preuves d’une telle perspective aussi bien dans les mythologies que dans les Ecritures. Il cite abondamment St Thomas d’Aquin qui élabore les cinq théories sur l’existence de Dieu. Comparé à la science qui est «loin de connaître le monde d’une manière parfaite et adéquate», et qui, malgré tout, «a la prétention légitime de nous faire découvrir en partie, la nature et ses lois», Mgr Tumi soutient que Dieu est savoir. Sa lumière devant éclairer l’homme, doit lui donner de prendre soin de ses semblables.
Au bout du compte, le livre du cardinal Tumi aboutit au dessin d’un Cameroun nouveau. Celui dans lequel les citoyens sont soucieux du devenir des enfants. Un Etat de droit dans lequel les lois du pays seront respectées.
Une cité dans laquelle, on aura Dieu pour référence et où les principes divins feront savoir aux dirigeants, leaders politiques et ceux aspirent à la gestion publique, la grâce, la sagesse et «toutes les vertus citoyennes». Dans ce Cameroun là, ceux qui gouvernent écouteront les cris des opprimés, des veuves et orphelin, de l’enfant de la rue, l’angoisse de tous ceux qui ne savent pas de quoi demain sera fait. Qu’ils sachent en clair que tous leurs semblables sont pareils à Abel.
Léger Ntiga
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