Processus Électoral: Critiqué, Elecam se vend à l'international
DOUALA - 18 Septembre 2012
© Joseph OLINGA | Le Messager
Le scénario est toujours le même. Au moment où le débat portant sur la révision du «Nouveau code» électoral est engagé par l'essentiel des partis politiques de l'opposition et de nombreuses Organisations de la société civile, la structure en charge de la gestion des élections au Cameroun s'offre quatre pages de publi-reportage dans l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique. Les textes publiés dans l'édition numéro 2697, du 16 au 22 septembre entendent présenter Elections Cameroon (Elecam) comme «un organe indépendant en pleine maturation» tandis que la biométrie est présentée sous le prisme d'un système de gestion garantissant la transparence des élections.
L'attaque des quatres pages de publicité est indicatrice: «Biométrie: les jalons de la transparence.» Selon l'article, «A partir du mois de septembre 2012, une nouvelle donnée va prendre corps dans le processus électoral au Cameroun. L'article explique alors que les trois premiers mois du contrat entre l'opérateur Giesecke Und Devrient et Elecam ont été consacrés à l'acquisition du matériel tandis que les sept autres mois seront marqués par «l'opération de refonte proprement dite.» On y apprend que l'organe se donne dix mois «dans l'optique de boucler les listes électorales.» Seul hic, les réserves jusqu'ici évoquées par les partis de l'opposition et les Organisations de la société civile ne sont pas élucidées par cette opération séduction qui ne semble pas destinée aux électeurs camerounais.
C'est au conditionnel que la communication explique que «le système de gestion des empreintes digitales pourra à terme, éliminer les multiples cas de doublon constatés sur les listes électorales au cours des précédentes consultations.» On ne perd pas espoir lorsque le même article explique que le bâtiment destiné à la centralisation des informations provenant des différents démembrements d'Elecam est en cours de construction. Ou encore que la biométrie en est encore à son stade expérimental.
«Elecam à l'image de Paul Biya»
Le publi-reportage commandé par Elecam au journal Jeune Afrique entend préciser que, «au Cameroun, depuis l'annonce de la refonte biométrique, les partis politiques, la société civile et tous les acteurs de l'intelligentsia camerounaise se sont impliqués.» Ah bon? Cette adhésion qui prend en compte la configuration d'Elecam, selon la communication de l'organe, «est partagée» par les partis politiques de l'opposition. A l'instar du Social democratic front (Sdf), de l'Union des populations du Cameroun (Upc) et de l'Union démocratique du Cameroun (Udc).
Au final, la communication publiée dans les colonnes de Jeune Afrique tient du souci de démontrer que: «Elections Cameroon qui se veut comme la synthèse nationale des expériences similaires en la matière, collectées par des experts nationaux en Afrique occidentale, australe et orientale, en Europe occidentale et en Amérique du Nord s'est ainsi doté de la part de ses initiateurs, des arguments objectifs de son fonctionnement harmonieux.» Une conviction, soutient la communication, imprégnée «aux qualités qu'une certaine opinion reconnaît volontiers au chef de l'Etat.» Ce qu'Elecam veut démontrer.
© Joseph OLINGA | Le Messager
Le
publi-reportage commandé à Jeune Afrique entend mettre en évidence
l'indépendance, la maturité et la transparence de l'organe en charge des
élections au Cameroun.
Le scénario est toujours le même. Au moment où le débat portant sur la révision du «Nouveau code» électoral est engagé par l'essentiel des partis politiques de l'opposition et de nombreuses Organisations de la société civile, la structure en charge de la gestion des élections au Cameroun s'offre quatre pages de publi-reportage dans l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique. Les textes publiés dans l'édition numéro 2697, du 16 au 22 septembre entendent présenter Elections Cameroon (Elecam) comme «un organe indépendant en pleine maturation» tandis que la biométrie est présentée sous le prisme d'un système de gestion garantissant la transparence des élections.
L'attaque des quatres pages de publicité est indicatrice: «Biométrie: les jalons de la transparence.» Selon l'article, «A partir du mois de septembre 2012, une nouvelle donnée va prendre corps dans le processus électoral au Cameroun. L'article explique alors que les trois premiers mois du contrat entre l'opérateur Giesecke Und Devrient et Elecam ont été consacrés à l'acquisition du matériel tandis que les sept autres mois seront marqués par «l'opération de refonte proprement dite.» On y apprend que l'organe se donne dix mois «dans l'optique de boucler les listes électorales.» Seul hic, les réserves jusqu'ici évoquées par les partis de l'opposition et les Organisations de la société civile ne sont pas élucidées par cette opération séduction qui ne semble pas destinée aux électeurs camerounais.
C'est au conditionnel que la communication explique que «le système de gestion des empreintes digitales pourra à terme, éliminer les multiples cas de doublon constatés sur les listes électorales au cours des précédentes consultations.» On ne perd pas espoir lorsque le même article explique que le bâtiment destiné à la centralisation des informations provenant des différents démembrements d'Elecam est en cours de construction. Ou encore que la biométrie en est encore à son stade expérimental.
«Elecam à l'image de Paul Biya»
Le publi-reportage commandé par Elecam au journal Jeune Afrique entend préciser que, «au Cameroun, depuis l'annonce de la refonte biométrique, les partis politiques, la société civile et tous les acteurs de l'intelligentsia camerounaise se sont impliqués.» Ah bon? Cette adhésion qui prend en compte la configuration d'Elecam, selon la communication de l'organe, «est partagée» par les partis politiques de l'opposition. A l'instar du Social democratic front (Sdf), de l'Union des populations du Cameroun (Upc) et de l'Union démocratique du Cameroun (Udc).
Au final, la communication publiée dans les colonnes de Jeune Afrique tient du souci de démontrer que: «Elections Cameroon qui se veut comme la synthèse nationale des expériences similaires en la matière, collectées par des experts nationaux en Afrique occidentale, australe et orientale, en Europe occidentale et en Amérique du Nord s'est ainsi doté de la part de ses initiateurs, des arguments objectifs de son fonctionnement harmonieux.» Une conviction, soutient la communication, imprégnée «aux qualités qu'une certaine opinion reconnaît volontiers au chef de l'Etat.» Ce qu'Elecam veut démontrer.