Le DG du port autonome de Douala était face au Tribunal de grande instance du Mfoundi lundi dernier dans le cadre de cette affaire. Emmanuel Etoundi Oyono n’était pas présent à son bureau douillet de directeur général du Port autonome de Douala durant tout l’après-midi de ce lundi 29 octobre.
Le DG était plutôt dans la capitale politique Yaoundé, et plus précisément au Tribunal de grande instance du Mfoundi. Cette présence inhabituelle d’Etoundi Oyono n’a pas manqué de susciter des interrogations, par ces temps où l’Epervier survole les administrations camerounaises. Et pour ne pas arranger les choses, l’ancien directeur général de la Mission d’Aménagement et d’Equipement des Terrains urbains et ruraux (Maetur) faisait des navettes au Palais de justice.
«Que fait Etoundi Oyono ici?» S’interrogeaient les habitués des lieux. Sans réponses. A l’ouverture de la salle d’audience peu après midi, Etoundi Oyono prend place à la troisième rangée. En attendant l’arrivée des juges, le directeur général du Port, binoclesbien en place sur le nez, a reçu une visite inopinée à Morphée. Elle a été éphémère, interrompue par l’arrivée de la collégialité appelée à juger l’Affaire Bibi Ngota, du nom de ce journaliste accusé d’avoir imité la signature de Laurent Esso, actuel ministre de la Justice.
Au centre de l’affaire, une fausse correspondance attribuée à Laurent Esso, alors Secrétaire général de la présidence de la République, et ordonnant l’administrateur directeur général de la Société nationale des Hydrocarbures à verser la somme d’un milliard 300 millions de F Cfa à trois personnalités: Antoine Bikoro Alo’o, Dayas Mounoune et Dooh Collins.
Rétro-commissions
Le Tribunal de grande instance du Mfoundi a fait venir Etoundi Oyono aux fins d’établir les liens qu’il entretiendrait avec les imitateurs présumés de la signature de Laurent Esso. C’est dans cette logique que le procureur Fabo a posé la question:
«monsieur Etoundi, reconnaissezvous les accusés ici présents? [Indexant Serges Sabouang et Harrys-Robert Mintya Meka]. Réponse d’Etoundi Oyono: «monsieur le procureur, j’ai dejà eu à rencontrer monsieur Mintya. Par contre, je n’ai jamais rencontré monsieur Sabouang». Dans ses explications, Etoundi Oyono reconnait avoir été approché par Harrys Mintya qui détenait la correspondance litigieuse. Mintya, directeur de publication du journal «Le devoir», réclamait 500000 F Cfa en échange de ladite correspondance.
Le procureur a insisté sur les publicités que l’alors DG de la Maétur attribuait aux journalistes Harrys Mintya, Serges Sabouang, etc… Le représentant du Ministère public voudrait savoir s’il ne s’agissait pas d’un moyen pour Etoundi Oyono de payer les journalistes pour qu’ils pubient la fameuse lettre qui impliquait Laurent Esso dans une scabreuse affaire de rétro-commissions, c’est-à-dire, de détournement de deniers publics.
On se rappelle qu’après réception de la correspondance litigieuse qui était incluse dans un protocole d’interview, Laurent Esso a immédiatement saisi la Direction générale à la Recherche extérieure dirigée par M. Obelabout. Envoyé en prison, Germain Cyrille Ngota Ngota, alias Bibi Ngota, patron du journal épisodique «Cameroun Express», décèdera quelques mois après.