Prisons camerounaises: Le rapport qui accable les magistrats
Douala - 24 Novembre 2011
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Les chiffres font froid au dos. Selon le rapport rendu public hier, mercredi 23 novembre 2011 par la Catholic Relief Services (Crs), 23 196 personnes croupissent actuellement dans les 74 prisons reparties sur l'ensemble du territoire. Parmi elles, quelques 14 485 prévenus attendent toujours leurs jugements dans les prisons du Cameroun.
Les chiffres font froid au dos. Selon le rapport rendu public hier, mercredi 23 novembre 2011 par la Catholic Relief Services (Crs), 23 196 personnes croupissent actuellement dans les 74 prisons reparties sur l'ensemble du territoire. Parmi elles, quelques 14.485 sont toujours en attente de jugement, à cause des lenteurs judiciaires et des caprices de certains magistrats. Le rapport indique que la seule prison centrale de Kondengui à Yaoundé, abrite 4.200 détenus pour une capacité d'accueil de 1000 places. Soit un taux d'occupation de 441%. De surcroît, tous ces prisonniers sont logés dans la même enceinte. «Un examen minutieux de cet indicateur pourrait porter à penser que l'une des causes de la problématique de la surpopulation carcérale au Cameroun pourrait se trouver dans une mauvaise répartition des détenus à travers les différents établissements pénitenciers du pays. Une des pistes de solution pourrait donc consister à alléger les procédures de transfèrement des détenus dont la bonne application dépend essentiellement de la bonne volonté des personnels d'encadrement», observe ce rapport de 115 pages. Mais ce personnel est encore en nombre très en deçà des normes internationales.
Le rapport précise d'ailleurs qu'à Douala il y a un gardien pour 15 détenus, alors que le standard international recommande 1 geôlier pour 3 prisonniers. Pire, ces prisonniers sont parqués dans la même enceinte. Pourtant, le décret n° 92 052 du 27 mars 1992 portant régime des pénitenciers du Cameroun et le code de procédure pénale sont claires à ce sujet. L'article 08 de l'ensemble des règles minima pour le traitement des détenus ratifié par le Cameroun stipule que les différentes catégories de détenus doivent être placées dans des établissements ou quartiers d'établissement distincts, en tenant compte de leur sexe, de leur âge, de leurs antécédents, des motifs de leur détention et des exigences de leur traitement. Mais cette prescription n'est pas du tout respectée dans les prisons camerounaises. Les mauvaises conditions de vie viennent compliquer le quotidien de ces prisonniers. «La moitié des détenus dorment dehors sous toutes sortes d'intempéries puisqu'il n'y a pas assez de place dans les cellules pour les abriter. Les prisons camerounaises connaissent de graves problèmes de nutrition du fait des carences observées en terme de quantité et de qualité. L'insuffisance et la vétusté des équipements, l'absence des médicaments, l'absence d'une politique de prise en charge des malades ou encore le paiement des soins sanitaires ne facilitent pas l'accès aux soins de santé aux pauvres qui sont détenus dans les prisons camerounaises», dénonce le rapport. Des personnes qui malgré leur statut, ont des droits malheureusement foulés au pied au quotidien par les gardiens.
© Joseph Flavien KANKEU | Le Messager
Les chiffres font froid au dos. Selon le rapport rendu public hier, mercredi 23 novembre 2011 par la Catholic Relief Services (Crs), 23 196 personnes croupissent actuellement dans les 74 prisons reparties sur l'ensemble du territoire. Parmi elles, quelques 14 485 prévenus attendent toujours leurs jugements dans les prisons du Cameroun.
Les chiffres font froid au dos. Selon le rapport rendu public hier, mercredi 23 novembre 2011 par la Catholic Relief Services (Crs), 23 196 personnes croupissent actuellement dans les 74 prisons reparties sur l'ensemble du territoire. Parmi elles, quelques 14.485 sont toujours en attente de jugement, à cause des lenteurs judiciaires et des caprices de certains magistrats. Le rapport indique que la seule prison centrale de Kondengui à Yaoundé, abrite 4.200 détenus pour une capacité d'accueil de 1000 places. Soit un taux d'occupation de 441%. De surcroît, tous ces prisonniers sont logés dans la même enceinte. «Un examen minutieux de cet indicateur pourrait porter à penser que l'une des causes de la problématique de la surpopulation carcérale au Cameroun pourrait se trouver dans une mauvaise répartition des détenus à travers les différents établissements pénitenciers du pays. Une des pistes de solution pourrait donc consister à alléger les procédures de transfèrement des détenus dont la bonne application dépend essentiellement de la bonne volonté des personnels d'encadrement», observe ce rapport de 115 pages. Mais ce personnel est encore en nombre très en deçà des normes internationales.
Le rapport précise d'ailleurs qu'à Douala il y a un gardien pour 15 détenus, alors que le standard international recommande 1 geôlier pour 3 prisonniers. Pire, ces prisonniers sont parqués dans la même enceinte. Pourtant, le décret n° 92 052 du 27 mars 1992 portant régime des pénitenciers du Cameroun et le code de procédure pénale sont claires à ce sujet. L'article 08 de l'ensemble des règles minima pour le traitement des détenus ratifié par le Cameroun stipule que les différentes catégories de détenus doivent être placées dans des établissements ou quartiers d'établissement distincts, en tenant compte de leur sexe, de leur âge, de leurs antécédents, des motifs de leur détention et des exigences de leur traitement. Mais cette prescription n'est pas du tout respectée dans les prisons camerounaises. Les mauvaises conditions de vie viennent compliquer le quotidien de ces prisonniers. «La moitié des détenus dorment dehors sous toutes sortes d'intempéries puisqu'il n'y a pas assez de place dans les cellules pour les abriter. Les prisons camerounaises connaissent de graves problèmes de nutrition du fait des carences observées en terme de quantité et de qualité. L'insuffisance et la vétusté des équipements, l'absence des médicaments, l'absence d'une politique de prise en charge des malades ou encore le paiement des soins sanitaires ne facilitent pas l'accès aux soins de santé aux pauvres qui sont détenus dans les prisons camerounaises», dénonce le rapport. Des personnes qui malgré leur statut, ont des droits malheureusement foulés au pied au quotidien par les gardiens.