Prisons camerounaises: L'émissaire de François Hollande interpelle Laurent Esso
Yaounde, 30 Novembre 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
François Zimeray a rappelé au Garde des sceaux que les pénitenciers de Kondengui et du Sed ne respectent pas les standards.
Le sort des deux Français actuellement détenus dans les prisons camerounaises préoccupe au plus haut point les autorités élyséennes. C'est pour prendre la réelle mesure des conditions de détention de Michel Thierry Atangana et de Lydienne Eyoum que la France a envoyé une mission au Cameroun cette semaine. Visite qui s'est achevée avec une réception donnée avant-hier, 27 novembre, à la Résidence de son excellence Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun.
Cette réception était très sélecte. Y prenaient part, des responsables de la société civile et politique du Cameroun. Le ministre camerounais de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso, était de la partie. Comme le veulent les usages, François Zimeray, le chef de la mission Française, a donné un discours qui était en fait le résumé de ce qu'il a vu dans les prisons camerounaises. Le langage diplomatique était de mise. Mais, M. Zimeray a tenu le discours de la vérité aux Camerounais. Sans langue de bois, l'émissaire de la France a rappelé aux participants à la réception qu'il «est plus facile de parler des droits de l'homme de façon abstraite que lorsqu'on le fait dans les détails.»
Comme quoi, la réalité contraste avec les discours politiques en la matière. Et M. Zimeray de poursuivre: «la prison de Kondengui où j'ai été tout à l'heure a été construite pour accueillir 800 détenus mais, ils sont aujourd'hui 4189». Après ces mots, visiblement adressés à Laurent Esso, «l'assistance s'est tournée vers le Garde des sceaux», révèlent certaines sources qui ont pris part à la cérémonie. Dans la même logique d'interpellation, le diplomate français a ajouté: «c'est une situation que vous n'avez pas créée M. le Ministre d'Etat, mais dont vous avez la lourde responsabilité».
François Zimeray s'est gardé de se prononcer sur l'incident dont-il a été personnellement victime au Secrétariat d'Etat à la Défense. En effet, une escouade de gendarmes n'a pas permis à l'émissaire français de visiter la cellule de son compatriote Michel Thierry Atangana. Diplomatie oblige.
En 2012, deux ressortissants français sont détenus dans notre pays. Le premier, Michel Thierry Atangana Abéga séjourne au Sed depuis plus de 15 ans. Il a récemment été condamné à 20 ans de prison ferme par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. Il a aussitôt saisi la Cour suprême pour contester le verdict du Tribunal d'instance. Sa compatriote, Lydienne Eyoum, passe ses jours et nuits à la prison centrale de Yaoundé. Cette avocate est poursuivie pour détournement de deniers publics.
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu
François Zimeray a rappelé au Garde des sceaux que les pénitenciers de Kondengui et du Sed ne respectent pas les standards.
Le sort des deux Français actuellement détenus dans les prisons camerounaises préoccupe au plus haut point les autorités élyséennes. C'est pour prendre la réelle mesure des conditions de détention de Michel Thierry Atangana et de Lydienne Eyoum que la France a envoyé une mission au Cameroun cette semaine. Visite qui s'est achevée avec une réception donnée avant-hier, 27 novembre, à la Résidence de son excellence Bruno Gain, ambassadeur de France au Cameroun.
Cette réception était très sélecte. Y prenaient part, des responsables de la société civile et politique du Cameroun. Le ministre camerounais de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso, était de la partie. Comme le veulent les usages, François Zimeray, le chef de la mission Française, a donné un discours qui était en fait le résumé de ce qu'il a vu dans les prisons camerounaises. Le langage diplomatique était de mise. Mais, M. Zimeray a tenu le discours de la vérité aux Camerounais. Sans langue de bois, l'émissaire de la France a rappelé aux participants à la réception qu'il «est plus facile de parler des droits de l'homme de façon abstraite que lorsqu'on le fait dans les détails.»
Comme quoi, la réalité contraste avec les discours politiques en la matière. Et M. Zimeray de poursuivre: «la prison de Kondengui où j'ai été tout à l'heure a été construite pour accueillir 800 détenus mais, ils sont aujourd'hui 4189». Après ces mots, visiblement adressés à Laurent Esso, «l'assistance s'est tournée vers le Garde des sceaux», révèlent certaines sources qui ont pris part à la cérémonie. Dans la même logique d'interpellation, le diplomate français a ajouté: «c'est une situation que vous n'avez pas créée M. le Ministre d'Etat, mais dont vous avez la lourde responsabilité».
François Zimeray s'est gardé de se prononcer sur l'incident dont-il a été personnellement victime au Secrétariat d'Etat à la Défense. En effet, une escouade de gendarmes n'a pas permis à l'émissaire français de visiter la cellule de son compatriote Michel Thierry Atangana. Diplomatie oblige.
En 2012, deux ressortissants français sont détenus dans notre pays. Le premier, Michel Thierry Atangana Abéga séjourne au Sed depuis plus de 15 ans. Il a récemment été condamné à 20 ans de prison ferme par le Tribunal de grande instance du Mfoundi. Il a aussitôt saisi la Cour suprême pour contester le verdict du Tribunal d'instance. Sa compatriote, Lydienne Eyoum, passe ses jours et nuits à la prison centrale de Yaoundé. Cette avocate est poursuivie pour détournement de deniers publics.