Prison de Kondegui: Lydienne Eyoum persécutée par l'ex-Maire de Mengong

Douala, 26 Mars 2013
© Morgan Priso | Correspondance

La récurrence des actes de barbarie, la gravité des hématomes et surtout du préjudice morale subi continuent de faire écho au sein du pénitencier de Yaoundé.

Certains pensionnaires de la prison centrale de Yaoundé se disent prêts à se constituer comme témoins pour le compte de Me Lydienne Eyoum au cas où. Ce serait pour étayer le Tribunal sur les actes de barbarie dont a été victime l'Avocate. Sans pouvoir être explicites sur le type d'acte de barbarie dont est victime cette dernière de la part des autorités pénitentiaires qu'ils ne dédouanent pas du tout, ces prisonniers font des récits pathétiques qui pourraient être enregistrés sur des bandes sonores, des heures durant, portant sur les sévices qu'endurent l'Avocate de l'Etat du Cameroun depuis quelques temps déjà dans le pénitencier. Parmi les bourreaux de Me Lydienne Eyoum, l'on cite l'ex-Maire de Mengong. Jusqu'à une certaine époque encore, il ne se passait de jour sans que l'élue des populations de Mengong ne "terrorise" l'Avocate. Des injures, à la bastonnade en passant par des propos indignes aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la cellule, les témoins de ces scènes affirment avoir été bien servis. Étonnée par la récurrence des menaces, une geôlière sous cape raconte toute son indignation face aux scènes qu'elles auraient vécues au point de se demander si les deux dames se connaissaient avant leur incarcération. Ce d'autant plus que les réactions du Maire de Mengong étaient non seulement injustifiées mais surtout musclées et barbares. Simple jalousie ou règlement de comptes? Nul ne saurait répondre avec exactitude à cette interrogation.

Toujours est-il il que les menaces physiques étaient devenues si graves et récurrentes que les autorités furent obligées de faire changer de cellule à l'une des deux dames dans l'espoir que le calme régnerait.

Peine perdue, car les choses iront de mal en pire. Chaque fois que Mme le Maire rencontrait l’Avocate dans la cour du pénitencier, elle la rouait non seulement d'injures, mais de coups de poings, disant à qui voulait l'entendre qu'elle est la sœur du Directeur du cabinet civil à la Présidence de la République. Les heures de sport étaient devenues des occasions idoines pour Mme le Maire de se déchaîner sur Lydienne Eyoum et la rouer de coups de poings et de griffes. La gravité des hématomes subis par l'Avocate obligea le changement du planning des activités sportives des deux femmes.

Le sujet est revenu au goût du jour depuis que la haute juridiction française a ordonné le retour au Juge d'instruction de la plainte de Me Lydienne Eyoum pour examen avec l'éventualité de l'ouverture d'une information judiciaire, ce d'autant plus que les autorités judiciaires de la France ont estimé que "les faits de torture et de barbarie et ceux de détention arbitraire dénoncés par la plaignante peuvent comporter légalement une poursuite et, à supposer les démontrer, revêtent une qualification pénale ... " Et delà à penser que l'on pourrait assister à l'ouverture d'une information judiciaire contre le Chef de l'Etat camerounais et certains de ses collaborateurs, et notamment le Ministre de la Justice de l'époque, il n'y a qu'un pas que certains ont vite fait de franchir.

QUE REPROCHE-T-ON A L'AVOCATE?

Interpellée, auditionnée et en détention provisoire depuis janvier 2010 au pénitencier de Kondengui à Yaoundé, il lui est reproché d'avoir perçu des honoraires sur des fonds qu'elle avait réussi, par décision de justice, à récupérer auprès de la filiale, la Société Générale de Banque au Cameroun pour le compte du Ministère des Finances. Dûment constituée par les divers Ministres des Finances qui s'y sont succédés pour régler un litige vieux de 17 ans, Me Lydienne Eyoum clame, de son côté, qu'elle justifie de l'autorisation prouvée du Ministère de l'Economie et des Finances pour se faire payer ses honoraires sur les fonds recouvrés. Sur fond de règlement de compte politique, plusieurs Ministres déchus ont été emprisonnés. L'Avocate du Ministère des Finances a été enrôlée dans la poursuite et jetée en prison. Lydienne Eyoum affirme avoir des preuves suffisantes contre le Ministre Amadou Ali durant les entretiens qu'elle a eu avec ce dernier. A savoir, un harcèlement soutenu par l'homme fort de Tokombéré, par exemple, il lui a fait des compliments sur ses yeux. Surtout de lui livrer la tête de Abah Abah sur un plateau. Mais, j'ai voulu rester professionnel jusqu'au bout refusant ses avances et toutes les propositions indécentes. Constitué par le Ministre Akame Mfoumou par la suite Meva'a Meboutou, Abah Abah et Essimi Menye, j'ai servi mon client et l'Etat du Cameroun avec loyauté, après sept ans de procédure, j'ai fais gagner des milliards à l'Etat du Cameroun, dans le cas d'espèce, c'est une affaire entre un Avocat et son client. Mais, la curiosité dans cette affaire est que, le client qui est le Ministère des Finances a porté plainte.

Source: La Détente Libre


31/03/2013
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