Le Mindef vient de doter l’escadron de gendarmerie du nord d’un véhicule d’intervention et de dispersion, «mami wata».
C’est d’ailleurs une grande première que le grand nord soit doté d’un arsenal anti émeute de cette envergure. Seules les villes de Yaoundé et de Douala ont eu ces véhicules communément appelés «mami wata» ou encore «Abraham». Dans les années 90, à l’ère de la naissance du multipartisme, le «mami wata» a été utilisé à Bamenda pour étouffer les émeutes de la renaissance de la démocratie. C’est donc 12 000 litres d’eau aux substances lacrymogènes et une camera avec 36 heures d’autonomie qui font la spécificité de ce véhicule que la population du nord admire depuis quelques jours et avec méfiance.
Dans une opération appelée «climat sur», le gouverneur de la région du nord, Otto Wilson, le général de brigade de la 3e région inter militaire, Martin Tumenta, le commandant de l’escadron de la gendarmerie, le colonel Esso, le délégué régional de la sureté du nord, le commissaire divisionnaire Victor Tanefo et le commandant de la légion de gendarmerie du nord, Gédéon Youssa, ont assisté à une mise en scène où les éléments de la gendarmerie et de la police ont été appelés à mettre fin à une grève organisée contre les argents d’Elecam. Avec cet appareil de répression de classe supérieure, la gendarmerie et la police dans leur démonstration ont pu mettre fin à ce mouvement d’humeur.
Ces appareils de répression et de «dispersion», que les Fmo du nord viennent de recevoir, arrivent à un moment où la région vit un climat sociopolitique tendu avec des arrestations de certaines élites du nord comme Marafa Hamidou Yaya, Haman Adama et Iya Mohamed dans le cadre de l’opération épervier. Ces arrestations ont faillit créer des mouvements d’humeur dans le septentrion. Des tracts annonçant des ripostes à l’endroit du régime en place ont inondé les villes de Garoua et de Maroua ce dernier temps. Des réunions nocturnes visant à paralyser la ville de Garoua en particulier sont toujours au rendez-vous, une situation qui explique la décision du Mindef de renforcer ses équipements de répression dans la ville.
Les récentes investitures des candidats aux législatives et municipales dans le Rdpc et l’Undp ont renforcé la frustration que les militants vivent depuis un certain temps et rien ne rassure que le 30 septembre prochain sera paisible au Nord.