En parcourant cet axe routier, on constate que si rien n’est fait dans les mois à venir, la route qui mène au village du Chef de l’Etat sera entièrement envahie par la brousse. Du carrefour Ebolowa à Metet, la broussaille menace, avance progressivement, rétrécie la chaussée et augmente les risques. Cet axe routier est déjà réputé par le nombre impressionnant de ses virages. Les riverains des villages tels que Akom Etam, Memiam, Yob, pour ne citer que ces exemples, éprouvent toutes les peines du monde à se frayer un chemin lorsqu’ils se retrouvent à un endroit ou deux véhicules se croisent.
Quand nous étions jeunes, nos parents étaient astreints au nettoyage des abords de route qui relevaient de leur domaine foncier. Les autorités administratives veillaient pour que le travail de propreté soit fait, et n’hésitaient pas à punir les récalcitrants, en leur imposant des impôts supplémentaires. Aujourd’hui, cela reste un simple souvenir, puisque l’Etat a pris sur lui de s’occuper du nettoyage des abords des grands axes routiers, grâce au fonds routier.
Nous imagions que l’argent que les usagers déversent dans les postes de péage, peut financer ce genre de service. Quand ce travail n’est pas fait, pour la simple raison que les fonds qui y sont destinés sont détournés par des fonctionnaires véreux, on se demande si ces gens ont conscience des conséquences meurtrières d’une route sans signalisation routière, et qui de surcroit, est envahie par la broussaille ? Peut-on lutter contre les accidents de la route en abandonnant nos axes routiers dans la broussaille ? Quelle campagne de prévention routière organise t-on lorsqu’on ne prend même pas en compte cet aspect ?
Si le Chef de l’Etat, originaire de cette région prend l’avion pour aller chez lui à Mvomeka, les pauvres populations de ce coin ont- elles aussi les moyens de prendre l’avion pour aller au village ? Les ministres originaires de cette région qui empruntent cette route pour descendre dans leurs villages, ne voient-ils pas ce qui se passe, même si leurs vitres sont fumées ? Messieurs les décideurs, si l’enveloppe destiné au désherbage des grands axes routiers a déjà été détourné, soyez juste un peu malin, en mobilisant les prisonniers en bonne santé et qui n’ont rien à faire, puis, mettez les à l’œuvre pour débroussailler la route de Sangmélima.