Prétendu complot du Nord: Cavaye répond à l’appel des élites de la Lékié
DOUALA - 05 SEPT. 2014
© Rodrigue N. TONGUE | Le Messager
Dans un communiqué de presse, signé le 4 septembre 2014, le président de l’Assemblée nationale dénonce la stigmatisation des ressortissants du Nord dans la lutte contre Boko Haram amplifiée par les ministres Eyebé Ayissi, Essimi Menye, … signataires d’un appel sulfureux des élites de Lékié.
Comme de nombreux ressortissants du Septentrion, Cavaye est en colère contre certains apparatchiks du parti au pouvoir réunis le weekend dernier à Obala dans le département de la Lékié, région du Centre. Pour le montrer, le Pan a emprunté le même moyen que celui qu’il querelle à Eyébe Ayissi, Essimi Menye, et autres Jean Bernard Ndongo Essomba, non moins président du groupe parlementaire Rdpc –son parti- à l’Assemblée nationale. Cavaye Yéguié Djibril reproche à ces derniers de prétexter d’une mobilisation des compatriotes pour une guerre totale contre la secte islamiste Boko Haram pour dénoncer « plutôt un complot ourdi par les ressortissants des régions du grand-nord [en vue] de déstabiliser les institutions républicaines ». De plus, le Pan trouve la sortie de ces élites « inopportune et dangereuse à la cohésion du Cameroun et préjudiciable à l’unité nationale ». L’élu du Mayo Sava estime que les relents de stigmatisation dont cet appel est porteur à l’endroit des « valeureux fils du grand nord » appellent plus à la partition du Cameroun qu’à la mobilisation de tous contre un ennemi commun appelé Boko Haram. Aussi Cavaye Yéguié qui, répondant en tant que président de la chambre basse – le communiqué est publié sur le papier à entête de l’Assemblée nationale – et comme porte parole du Grand Nord –Il signe le document « pour le grand nord »- affirme qu’il n’y aura jamais eu n’y aura jamais de rébellion du Nord sous le Renouveau, dénonce la tentative de « rwandatisation » du Cameroun par l’élite de la Lékié et dit s’inscrire en faux contre cette tentative de trois ministres, des députés, des directeurs généraux et de l’administration centrale, originaires de la Lékié qui « cultivent la haine entre les compatriotes ». Un fait quasi inédit pour l’entourage de Cavaye qui souligne qu’il a toujours attendu de prendre une posture républicaine en saisissant la tribune que lui offre son perchoir pour prendre publiquement la parole au sujet des mouvements sociaux. « La pilule a été difficile à digérer. D’autant que l’inconsistance des signataires de l’appel des élites de Lékié, en rupture totale avec leurs qualités, peut mettre le pays à feu et à sang. Il fallait réagir et rassurer toutes les élites et les forces vives qui se sont senties blessées par la sortie d’Henri Eyebé Ayissi et Cie », commente quelqu’un du cabinet du Pan. En rappel, au cours de la caravane de clôture de formation des conseillers municipaux à Obala Henri Eyébé Ayissi, porte-parole de toute l'élite et des populations de la Lékié pour la circonstance, a dénoncé «les stratégies sournoises des complices nationaux de Boko Haram et leurs tentatives de déstabilisation des institutions avec l'appui de certaines puissances». Pour lui, il existe des complices passifs et des facilitateurs de cette secte dans le nord Cameroun. Un communiqué publié dans la presse est venu acter cette sortie malheureuse. Le moins que l’on puisse dire c’est que le brulôt qui fait l’objet de débat et de querelles dans tous les salons de la capitale déplait aux élites du grand Nord qui craignent qu’il soit le germe du délit de faciès. A redouter ! Rodrigue N. TONGUE |
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