Pressions–Nominations au Sénat: 25 millions pour acheter la conscience et le silence de Youmo Koupit Adamou

Douala, 14 mai 2013
© Dimitri Amba | Aurore Plus

Le membre du bureau politique de l'UDC dit être victime de toutes sortes de menaces de la part de certains hommes non identifiés, depuis l'annonce formulée de ne pas accepter la casquette de sénateur suppléant.

C’était au cours d'un point de presse donné hier lundi, au siège de l'Union Démocratique du Cameroun, par la tête de liste la sénatoriale du 14 avril dernier. Face aux hommes de médias, Koupit Adamou a laissé entendre qu'on «est venu rencontrer mon épouse vers 18h pour que j'accepte cette nomination de Paul Biya». Avant de préciser que ces personnes se faisaient passer pour des journalistes qui venaient recouper l'information concernant ma nomination. L'on apprend de ce militant de l'UDC que: «pendant la conversation, ils ont promis me reverser la somme de 25 millions pour que je revoie ma position qui ne fait pas honneur au Président Biya, ce que j'ai refusé puisque cela ne cadre pas avec les idéaux de mon parti». Une information suffisamment grave qui démontre qu'il y a tentative de corruption, et les services compétents devraient se saisir de ce dossier.

Le membre du bureau politique du parti de Ndam Njoya est clair: «Je vous ai réuni ici pour espérer mettre un terme à une polémique et toutes sortes de supputations répandues par certaines langues de mauvais aloi. Je tiens donc à préciser que je reste militant de mon parti dans lequel on fait confiance aux jeunes et aux femmes». Il se dit d'ailleurs surpris par cet acte du Président Paul Biya qui vient confirmer la cabale et la manipulation orchestrée depuis quelques temps contre l'UDC car pour lui, il s'agit d'une nomination au rabais. Cela ne l'empêche pas de manière ironique de remercier le locataire d'Etoudi: «Je remercie le Chef de l'Etat pour m'avoir fait confiance. Mais je dis non 3 fois parce que je n'ai pas été consulté, je ne vends pas mon âme». Le fond de ce rejet catégorique d'un décret du Chef de l'Etat réside au niveau de la cohabitation entre un représentant du Dr Adamou Ndam Njoya et le Sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya. Les deux personnalités se livrent une bataille sous marine pour le contrôle du Département du Noun. L'un est maire et président de parti et l'autre chef traditionnel et membre du bureau politique du RDPC. D'où les interrogations sur le but recherché dans ce ménage pas du tout tranquille. Pour l'épouse de l'ancien Ministre de l'Education nationale, Patricia Ndam Njoya, ce couple (Ndlr) entre la tête de liste et le neveu de son mari ne peut prospérer, car le monarque «brime la population, abuse celle-ci et ne saurait bénéficier d'une quelconque attention». Elle en veut pour preuve les événements survenus le 1er Janvier 2013 où les militants de l'UDC et la milice de la cour royale s'étaient affrontés. En attendant la suite des hostilités, l'on se demande si Paul Biya va digérer ce défi que vient de lui lancer le candidat malheureux à la présidentielle de 2011, classé 4è avec un pourcentage de 1,7336%. Ou bien jusqu’où peut aller le leader des démocrates camerounais, lui qui aurait déjà tourné la page de la sénatoriale pour préparer les échéances à venir.


14/05/2013
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