Présidentielle de 2011 : Célestin Djamen bat déjà campagne
Célestin Djamen bat déjà campagne
L’ex-candidat à la présidence du Sdf au Congrès de 2006 a donné
vendredi dernier à Yaoundé, une conférence de presse qui trahit ses
ambitions.
Initialement prévue à l’hôtel Djeuga
Palace de Yaoundé, c’est finalement au domicile de son “ cher frère ”
Garga Haman que s’est tenue la conférence de presse de Célestin Djamen.
Le président de Alternative 2011, se réclame du Social Democratic Front
(Sdf), et ne disposait pas du récépissé de déclaration de la
sous-préfecture exigée par l’hôtel pour autoriser en son sein le
déroulement d’une “ réunion politique ” fusse-t-elle une rencontre avec
les journalistes. Le conférencier n’avait pas à ce sujet jugé utile
d’en faire la demande. Le sujet à l’ordre du jour porte sur le choix
des Camerounais en 2011. Il voulait lors de cette conférence de presse,
entretenir l’opinion publique “ de la manière dont j’aperçois la
situation sociopolitique de notre pays le Cameroun et vous donner mon
ressentiment à ce propos ”.
Célestin Djamen qui ne cache pas son ambition politique déclare sa
candidature à la prochaine présidentielle mais avant, il a la dent dure
contre l’opposition dont il fait pourtant parti. “ Au moment où je vous
parle il m’est très difficile de parler d’opposition comme
contre-pouvoir au Cameroun […] Globalement, cette opposition qui a tant
fait espérer, cette opposition qui a tant fait rêver se trouve
aujourd’hui être au ras des pâquerettes. Pire encore, elle est devenue
l’ombre d’elle-même ”, fustige-t-il. Bien que se refusant d’être en
campagne électorale, sa rencontre avec les journalistes en avait tout
l’air. “ Nous demeurons convaincus que si le corps social est malade
c’est bien entendu parce que le Cameroun a mal à sa tête. Changeons
donc de tête ! ”. Et de poursuivre : “ Le mythe de l’entourage du chef
de l’Etat dans la justification du déclin sans cesse progressif de
notre pays est une hérésie car lorsqu’un responsable qui plus est Chef
d’Etat ne tient plus ses troupes, la plus élémentaire des attitudes à
tenir est soit de se démettre soit de prendre un nouveau virage ce à
quoi je ne le crois pas capable ”.
Des stratégies pour démolir le système Biya
Il faut cependant d’après lui combattre le “ système Biya ”, qui est
celui de la prébende, de la République des privilèges, du tribalisme
rampant et du clientélisme à tout va. Inutile d’être fataliste. Pour
Célestin Djamen, l’objectif peut-être atteint. “ Si nous sommes en
dictature aujourd’hui, c’est parce que nous le méritons. C’est le prix
de la passivité ”, soutient ce partisan acharné contre Elecam dont la
mission selon lui “ est de garantir la victoire du futur candidat
sortant non déclaré ”. Il appelle de ce fait à une vigilance accrue des
camerounais qui certifie-t-il ne sont plus prêts à revivre ou à
reconduire ce système-là après 2011. Si le fait est possible, il relève
cependant des Camerounais eux-mêmes. “ C’est à vous de vous battre ”,
affirme-t-il rapportant ainsi le conseil d’un membre de l’Union
européenne dans une discussion privée.
Pour sa part, le politicien en guise de début de solution entend
participer à l’élection “ non pas pour cautionner le système mais pour
prendre l’opinion publique à témoin sur les malversations ”. C. Djamen
invite ses pairs à rejoindre Alternative, qui s’est donnée pour mission
de fédérer tous ceux qui veulent un lendemain meilleur pour le
Cameroun. Le but final étant d’y réfléchir sur les stratégies
susceptibles de démolir un système tant décrié. Car “ sans stratégies,
on se retrouvera comme en 92…2004 avec le risque que Biya se paye le
luxe de placer un dauphin qu’il aura pris le soin de former ”,
prédit-il.
Contre le Boycott prôné par Fru Ndi
Célestin Djamen s’est révélé en 2006 lorsqu’au congrès du Nec, il
s’oppose vertement au chairman Fru Ndi, en présentant sa candidature au
poste de président du Social Democratic front (Sdf). Aujourd’hui
encore, le politicien se revendique de cette formation politique. Alors
! Question de journaliste : comment entend-il se présenter à l’échéance
présidentielle de 2011 alors que la tête de son parti prêche le boycott
notamment pour contester les organes de surveillance mis en place par
le pouvoir exécutif en l’occurrence Election Cameroon (Elecam)? Il
s’agit selon lui d’un luxe que les Camerounais ne peuvent plus se
permettre. Car “ il ne faut pas attendre de Biya qu’il crée un
organisme transparent et impartial ”, assure-t-il. Selon lui, il faut
marquer un temps d’arrêt et faire le bilan des nombreux boycotts
proclamés par Ni John Fru Ndi, le chairman du Sdf.
Le conférencier s’est également exprimé sur la non-participation du Sdf
à la fête de l’Unité le 20 mai dernier. S’il affirme respecter cette
décision qui pourrait être un moyen de pression comme il en existe en
politique, C. Djamen conteste toutefois les raisons de ce boycott. Pour
lui l’on ne saurait faire le lien entre Elecam et la fête de l’Unité.
Le futur candidat à l’élection présidentielle se donne jusqu’à la fin
de cette année pour s’installer définitivement au Cameroun afin de
résoudre la question du lieu de résidence. Son alliance avec Garga
Haman de même que son appel à un regroupement suscitent des
interrogations au sein de la presse quand on sait qu’au finish ce type
de regroupements de leaders de l’opposition capote toujours pour des
raisons évidentes. “ Ça ne me dérange pas qu’il ait une pluralité de
candidatures même si l’idéal voudrait qu’on ait une candidature unique.
Tout dépend de ce que l’on propose ”, conclut C. Djamen ; en se vantant
de disposer d’un programme politique contenu dans un livre rédigé en
2006.
NCB