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Source: Camer.be 18 Septembre 2018

• Camer.be : Leprince SONORE NGOUPAYOU
• mardi 18 septembre 2018

Une conférence de presse vient d’être organisée à Bafoussam par les responsables du parti du crabe à l’Ouest pour signifier leur soutien à la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018. Une décision inattendue qui suscite moult interrogations.

La faction Ouest de l’Union des Populations du Cameroun, Upc, a toujours été favorable au Dr Adamou Ndam Njoya, président national de l’Union Démocratique du Cameroun, Udc, aux élections présidentielles, et parfois même aux municipales et législatives à des localités précises, choisies unanimement par les leaders de ces partis pour mutualiser leurs forces. Mais cette fois, c’est un phénomène assez différent qui se produit contre toute attente. L’Ouest de l’Union des Populations du Cameroun soutiendra la candidature de Maurice Kamto à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. A la question d’une journaliste, en marge de la conférence de presse tenue Dimanche 16 Septembre à Bafoussam qui voudrait comme toute l’assistance savoir pourquoi ce choix de Kamto et non plus Ndam Njoya comme il est de tradition depuis des années, la réponse de Michel Eclador Pekoua, secrétaire national à l’organisation chargé de la préparation de l’avenir était sans appel.

« J’ai des bonnes affinités avec le Dr Adamou Ndam Njoya. D’ailleurs je crois que sa disparition de la scène politique serait une grave erreur pour la démocratie camerounaise ». Réaction qui traduirait plus ou moins l’embarras de ce cadre du parti dans ce choix qui ne dépendait malheureusement pas de lui, mais de tout le directoire régional. D’ailleurs, des clarifications apportées par le secrétaire régional de l’Upc/Ouest, Henri Tagne, il ressort que c’est à l’issu d’un vote du bureau qu’ils ont porté leur choix sur Kamto. Sur 25 membres votant a-t-on appris, 15 ont été favorables à la candidature du Pr Kamto. Même si cela reste jusqu’à preuve de contraire un choix questionnable, de l’avis des observateurs de la scène politique.

Des considérations tribales

L’Ouest, nous apprend l’histoire, fut reparti en deux régions. La région Bamiléké avec pour chef lieu Dschang, et la région Bamoun dont Foumban en était le chef-lieu. Au lendemain de l’indépendance avec la mise en place de la carte administrative, l’Ouest Bamiléké a été fragmenté en sept départements, tandis que l’Ouest Bamoun est resté un seul département. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le Noun à l’Ouest est le département le plus vaste en termes de superficie. Il couvre près de 54% de cette région. Cependant, jusqu’en 2011, la région de l’Ouest dans son ensemble n’avait pour homme politique de poigne que le Dr Adamou Ndam Njoya, présent à toutes les consultations électorales au Cameroun depuis 1992. C’est sans doute parce qu’il n’y avait pas d’autres alternatives que le choix des cadres de l’Union des Populations du Cameroun, faction de l’Ouest, était orienté vers l’ex-ministre de l’éducation nationale. Aujourd’hui, avec la percée du Pr Kamto qui en est à sa première expérience, le choix est vite fait, peu importe la considération, fusse-t-elle tribale. Considération somme toute battue en brèche par les responsables de l’Upc qui motivent leur choix par la pertinence du programme politique du candidat du Mrc qui épouserait la philosophie de l’Upc.

Pour la seule élection présidentielle du 07 Octobre 2018, l’Union des Populations du Cameroun présente finalement quatre factions qui soutiennent les candidats différents. La faction de Bapoh Lipot reconnu par l’administration comme l’unique interlocuteur de l’Upc pour cette élection soutient la candidature de Paul Biya, candidat à sa propre succession. Même penchant pour le secrétaire national issu du dernier congrès du parti, Baleguel Nkot Pierre. Pendant ce temps, la faction de la présidente Habiba Issah jette son dévolu sur le candidat Akeré Muna. Une troisième faction dans le Nyong et Kele sous la coupole des élus du parti du crabe soutient Cabral Libii. Le choix de la candidature de Kamto par la faction de l’Ouest complète à quatre le nombre de camps de l’Upc pour l’élection présidentielle d’octobre prochaine.

Un fait qui mérite de questionner la sincérité des cadres de ce parti aujourd’hui qui, en manque d’honnêteté pour la plupart, semblent se lancer à des petits calculs politiques, insultant par ces faits la mémoire des martyrs, des vrais nationalistes qui ont donné de leur sang pour la cause nationale. Parlant du cas précis de l’Ouest dont il s’agit, et considérant le poids politique assez négligeable et les sons discordants qui pourront naître de cette coalition, on est en droit de penser à une vraie farce face aux baroudeurs du Rdpc, parti au pouvoir qui, sans la moindre inquiétude est le grand favori de ces consultations électorales. La bataille serait-elle pour la deuxième place comme semblent évoquer certains observateurs ?