Présidentielle 2018: Le Génie politique de Maurice Kamto

Source: Camer.be 14 Octobre 2018.

 

  • Correspondance : Jean-Marie Moukam, Président CCL-LIBERATION
  • dimanche 14 octobre 2018

 

Celui qu'il est désormais convenu d'appeler l'homme du 08 octobre a réussi l'exploit en une conférence de presse à sortir 25 millions de Camerounais de la léthargie dans laquelle "le renouveau national" les a plongé depuis 36 ans, à renvoyer les "agrégés" du RDPC à leurs cours de Droit et à intéresser le citoyen lambda aux dispositions du code électoral en vigueur au Cameroun.

Les prébendiers du régime se sont précipités sur les plateaux de télévision pour soutenir qu'une déclaration de victoire correspondait à la proclamation des résultats du scrutin . Dans les prochains jours, le conseil constitutionnel va donc se borner à dire : "tel candidat a tiré le penalty et il a marqué" et ce sera donc cela la proclamation desdits résultats du moins si l'on s'en tient à la logique jusqu'ici développée par les agrégés du RDPC.

Nos "illuminés" du parti au pouvoir ont aussi soutenu que c'est à cause du tribalisme des Bamilékés que Paul Biya a perdu cette élection mais en même temps ils n'ont pas manqué de titrer dans leurs journaux " Maurice Kamto mord la poussière à l'ouest". On peut donc comprendre que les Bamilékés qui sont si tribalistes ont voté en grande parti pour Paul Biya et qu'à l'inverse ceux qui ne sont pas tribalistes ont voté à 100% Paul Biya dans plusieurs localités du sud. Allez y comprendre quelque chose!

 

Une autre logique soutenue par les thuriféraires du régime pour essayer de décrédibiliser le professeur Kamto était que le MRC était le parti des "Baham", mais quelques jours après , on a vu le chef Baham en pleine campagne pour le RDPC dans sa propre chefferie.

Il convient également ici de dénoncer l'attitude floue d'autres candidats de l'opposition qui ont participé à ce scrutin. Ils ont tous condamné la déclaration de Maurice Kamto qui a soutenu le principe de sa victoire sur la base des procès-verbaux issus des urnes. Ils ont commencé par argumenter que Le MRC n'était pas présent dans tous les bureaux de votes pour avoir la totalité des Procès-verbaux.

 

Or toute personne qui a une petite notion de statistique sait qu'en matière d'élection, selon la configuration de la carte électorale, on n'a pas besoin d'avoir tous les procès-verbaux pour savoir si on a gagné ou pas. Les grandes tendances indiquent l'issue du scrutin. Cette technique est appliquée partout dans le monde.

 

Autre chose, les mêmes candidats qui contestaient les procès-verbaux de Kamto se sont basés sur les mêmes procès-verbaux pour introduire leur recours auprès du conseil constitutionnel. Quelle contradiction!!!

 

Pourquoi n'ont-ils pas attendu les procès-verbaux "légaux" d' ELECAM pour introduire leur recours? Pourquoi contester chez Maurice Kamto ce qu'ils vont eux-mêmes faire par la suite?

 

Le candidat du parti UNIVERS a aussi proclamé sa victoire à ces élections. Sur base de quels éléments l'a-t-il fait donc? Pourquoi n'a-t-on pas vu les pontes du régime tirer sur lui à boulet rouge? Je laisse le soin à tout un chacun de tirer ses propres conclusions.

Une question persiste quand même , c'est celle de savoir si tous les candidats de l'opposition jouaient pour l'opposition ou bien certains candidats ont servi de cheval de Troie pour le RDPC?

 

Historiquement, une tendance se dégage quand même de l'attitude des pontes du régime de Yaoundé. Lorsque Paul Biya a torpillé la constitution en 2008 pour se représenter, ils ont trouvé cela normal. Lorsqu'il a nommé en violation de toutes les dispositions en vigueur les membres de la cour constitutionnelle, ils ont trouvé cela normal. Lorsque Paul Biya retarde à souhait la mise en place les institutions issues de la tripartite, ils trouvent cela normal. Ils parlent même du "temps du président".

 

En revanche, pour peu que, sur la base d'éléments statistique à sa disposition Maurice Kamto a dit qu'il a "tiré le penalty et que le but a été marqué", cela a été considéré comme un casus belli obligeant une conférence de presse du comité central de RDPC et une sortie apeurée et maladroite du ministre de l'administration territoriale qui n'a pas manqué de menacer de faire arrêter le nouveau président élu.

Ceci traduit simplement la fébrilité dans laquelle le régime est désormais installé. Il a été supplanté à tous les niveaux par Maurice Kamto (qu'il n'a pas vu venir) et désormais se pose la crédibilité de la fraude qu'il essaye de mettre en place.

 

Le régime redoute une révolte populaire qui pourrait déstabiliser le Cameroun en cas de proclamation de résultats frauduleux. Seulement , ce qu'il doit savoir c'est que le peuple n'a pas besoin d'attendre le mot d'ordre de Maurice Kamto s'il veut vraiment descendre dans la rue pour revendiquer sa victoire.

 

Abraham Lincoln (1809-1865) ne disait-il pas" on peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps"?



15/10/2018
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