Les Camerounais de l’étranger ne représentent pas 1% de l’ensemble des inscrits sur les listes électorales et n’auront donc aucun impact significatif sur les résultats définitifs. C’est le lundi 08 août 2011 que Paul Biya a signé le décret d’application de la loi n°2011/013 du 13 juillet 2011 relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger. Et c’est à la suite de la signature de ce décret que des délégations d’Elecam ont pu se rendre dans quelques pays à l’étranger à l’effet de procéder à l’inscription sur les listes électorales de ces compatriotes vivant à l’étranger. Une fois de plus ce vote des Camerounais établis ou résidant à l’étranger fait ressortir le cynisme et les petits calculs de Paul Biya : La date tardive de l’inscription sur les listes électorales. Paul Biya a eu tout le temps, n’oublions pas qu’il est au pouvoir depuis 29 ans, pour prendre des dispositions afin que ses compatriotes de l’extérieur puissent exercer ce droit civique qu’est le vote et il ne l’a pas fait. C’est au crépuscule de son règne qu’il décide enfin de le faire.
Normalement, les Camerounais de l’étranger auraient dû commencer à s’inscrire sur les listes électorales comme ceux résidant sur le territoire national depuis le 1er janvier 2011. Qu’est-ce qui empêchait Paul Biya de le faire à temps ? Nos compatriotes établis ou résidant à l’étranger ont eu à peine deux semaines pour s’inscrire sur les listes électorales, ce qui fait que très peu seront effectivement inscrits à la date du mardi 30 août 2011, jour de la convocation du corps électoral, ce qui signifie arrêt des inscriptions sur les listes électorales. Les délégations d’Elecam qui se sont rendues à l’étranger dans les ambassades et les consuls sont allées faire du tourisme et se faire de l’argent par le biais des frais de mission.
Quand bien même bon nombre d’entre eux seraient détenteurs de cette carte, les délais d’inscription comme nous l’avons signalé plus haut étaient trop courts. Même dans les pays occidentaux, beaucoup de nos compatriotes vivent dans la clandestinité et n’ont pas eu la possibilité d’aller s’inscrire sur les listes électorales quand bien même ils le voudraient. En autorisant le vote des Camerounais établis ou résidant à l’étranger, Paul Biya savait très bien ce qu’il faisait.
Il donne l’impression d’être ouvert, sensible à l’appel de ses compatriotes de la diaspora, mais en même temps, il ne leur donne pas la possibilité d’exercer pleinement leur devoir civique. Il fait plaisir à la communauté internationale sans céder sur le fond. En vérité, les résultats du vote des Camerounais de la diaspora n’auront aucun impact sur les résultats globaux et définitifs de la présidentielle du 9 octobre 2011.