Présidentielle 2011: Remise en cause du système électoral
DOUALA - 02 FEV. 2011
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
Kah Walla, Mathias Eric Owona Nguini et Hilaire Kamga, entre autres, préparent une déclaration à remettre au Premier ministre.
«Après 4 mois de travail, moins d’un million d’électeurs inscrits seulement ont été enregistrés par Elecam. On voit bien que s’il n’y a rien qui se passe pour que les camerounais s’impliquent plus dans le processus, on ira aux élections avec les 3 millions d’inscrits habituels, avec tous les risques que cela comporte ». Le ton de la rencontre est donné par Edith Kabang Walla, candidate déclarée depuis le 23 octobre dernier à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu cette année. A l’initiative de l’association « Cameroon ô bosso » dont elle tient les rênes, plusieurs représentants de partis politiques, organisations religieuses et de la société civile, travaillant sur le système électoral, se sont réunis hier au quartier Mvog-Ada à Yaoundé. Objectif de l’atelier : « discuter ensemble sur la manière dont nous pouvons agir ensemble pour faire avancer nos revendications ». Deux pistes de réflexions en particulier étaient au programme de cette rencontre : la réforme du système électoral camerounais et l’inscription massive sur les listes électorales.
Elecam dans le viseur
Selon des chiffres publiés hier par nos confrères de Cameroon Tribune, 858 516 électeurs ont été enregistrés au 21 janvier 2011. Une performance qualifiée de « faible » par les participants à cet atelier, qui jugent par ailleurs l’institution indépendante responsable de ce manque d’efficacité. « Les problèmes avec Elecam peuvent être catégorisés à trois niveaux : politique, juridique et technique », souligne le document de travail produit pour la circonstance. Au titre des problèmes techniques, celui-ci relève notamment la question de la révision des listes électorales qui se fait en même temps que leur refonte ; celle du déni par Elecam de la technologie biométrique qui ne nécessite pourtant que « 3 ou 4 mois pour être mise en place » ; ainsi que le manque de transparence quant au déploiement de l’institution sur le terrain. Au total, une vingtaine de revendications, tenant pour certaines d’Elecam et d’autres du gouvernement, afin « d’élaborer les réformes nécessaires et essentielles pour un système électoral crédible, équitable et transparent ».
« La rencontre d’aujourd’hui n’était pas une rencontre de campagne électorale. Elle était surtout destinée à étudier ensemble les moyens d’améliorer notre système électoral ». La précision de Kah Walla n’a pas suffit à éluder la question de l’heure dans les milieux de l’opposition. « Je pense qu’il y a des préalables sur lesquels on peut s’entendre et tout le monde ici présent reconnaît la nécessité qu’il y ait un bon système électoral. La question de la candidature unique se pose à un degré plus élevé », s’est-elle ensuite attelée à clarifier. Dans l’immédiat cependant, « il faut adresser ce plaidoyer à la fois à ceux qui organisent, mais aussi aux bénéficiaires » propose Hilaire Kamga. La rencontre d’hier devrait déboucher sur la rédaction d’une déclaration à remettre aux autorités d’Elecam, ainsi qu’au Premier Ministre, chef du gouvernement.
Réaction:
Pierre Titi Nwell, président de la Commission électorale citoyenne indépendante: «Il est du devoir du citoyen de s’inscrire et de voter »
Il y a des choses qui ne vont pas et qui sont réparables. En tant que citoyens, nous réfléchissons sur l’avenir de notre pays afin que les choses se fassent dans la clarté, pour qu’il n’y ait pas de mouvements, de troubles et pour que tous les citoyens comprennent que c’est de leur devoir de faire ce qu’il y a lieu de faire pour que tout citoyen âgé de 20 ans et plus prenne cette affaire en main. Et il n’est pas trop tard pour cela. Les inscriptions, on peut les faire en 30 ou 40 minutes et je pense que tout le monde peut s’inscrire d’ici 8 mois. Quant aux choses qu’il faut changer dans la loi, l’Assemblée nationale peut se réunir au mois de mars et changer les choses.
Mathias Eric Owona Nguini, participant:
«Le système électoral n’est pas fiable et consensuel »
Le système électoral camerounais n’apparaît pas fiable et suffisamment consensuel pour l’ensemble des parties prenantes. C’est un système électoral qui fait encore l’objet de fortes disputes entre les différents éléments du processus politique : ceux qui appartiennent aux différents groupes d’opposition, ceux qui appartiennent aux organisations de la société civile, ainsi que les différentes catégories de la population. Il est important de renforcer les bases de ce système en consolidant le consensus, c’est-à-dire l’accord sur ces règles qui doivent permettre d’organiser des élections fiables.
Propos recueillis par S-L. N (stg)
© Serge-Lionel Nnanga | La Nouvelle Expression
Kah Walla, Mathias Eric Owona Nguini et Hilaire Kamga, entre autres, préparent une déclaration à remettre au Premier ministre.
«Après 4 mois de travail, moins d’un million d’électeurs inscrits seulement ont été enregistrés par Elecam. On voit bien que s’il n’y a rien qui se passe pour que les camerounais s’impliquent plus dans le processus, on ira aux élections avec les 3 millions d’inscrits habituels, avec tous les risques que cela comporte ». Le ton de la rencontre est donné par Edith Kabang Walla, candidate déclarée depuis le 23 octobre dernier à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu cette année. A l’initiative de l’association « Cameroon ô bosso » dont elle tient les rênes, plusieurs représentants de partis politiques, organisations religieuses et de la société civile, travaillant sur le système électoral, se sont réunis hier au quartier Mvog-Ada à Yaoundé. Objectif de l’atelier : « discuter ensemble sur la manière dont nous pouvons agir ensemble pour faire avancer nos revendications ». Deux pistes de réflexions en particulier étaient au programme de cette rencontre : la réforme du système électoral camerounais et l’inscription massive sur les listes électorales.
Elecam dans le viseur
Selon des chiffres publiés hier par nos confrères de Cameroon Tribune, 858 516 électeurs ont été enregistrés au 21 janvier 2011. Une performance qualifiée de « faible » par les participants à cet atelier, qui jugent par ailleurs l’institution indépendante responsable de ce manque d’efficacité. « Les problèmes avec Elecam peuvent être catégorisés à trois niveaux : politique, juridique et technique », souligne le document de travail produit pour la circonstance. Au titre des problèmes techniques, celui-ci relève notamment la question de la révision des listes électorales qui se fait en même temps que leur refonte ; celle du déni par Elecam de la technologie biométrique qui ne nécessite pourtant que « 3 ou 4 mois pour être mise en place » ; ainsi que le manque de transparence quant au déploiement de l’institution sur le terrain. Au total, une vingtaine de revendications, tenant pour certaines d’Elecam et d’autres du gouvernement, afin « d’élaborer les réformes nécessaires et essentielles pour un système électoral crédible, équitable et transparent ».
« La rencontre d’aujourd’hui n’était pas une rencontre de campagne électorale. Elle était surtout destinée à étudier ensemble les moyens d’améliorer notre système électoral ». La précision de Kah Walla n’a pas suffit à éluder la question de l’heure dans les milieux de l’opposition. « Je pense qu’il y a des préalables sur lesquels on peut s’entendre et tout le monde ici présent reconnaît la nécessité qu’il y ait un bon système électoral. La question de la candidature unique se pose à un degré plus élevé », s’est-elle ensuite attelée à clarifier. Dans l’immédiat cependant, « il faut adresser ce plaidoyer à la fois à ceux qui organisent, mais aussi aux bénéficiaires » propose Hilaire Kamga. La rencontre d’hier devrait déboucher sur la rédaction d’une déclaration à remettre aux autorités d’Elecam, ainsi qu’au Premier Ministre, chef du gouvernement.
Réaction:
Pierre Titi Nwell, président de la Commission électorale citoyenne indépendante: «Il est du devoir du citoyen de s’inscrire et de voter »
Il y a des choses qui ne vont pas et qui sont réparables. En tant que citoyens, nous réfléchissons sur l’avenir de notre pays afin que les choses se fassent dans la clarté, pour qu’il n’y ait pas de mouvements, de troubles et pour que tous les citoyens comprennent que c’est de leur devoir de faire ce qu’il y a lieu de faire pour que tout citoyen âgé de 20 ans et plus prenne cette affaire en main. Et il n’est pas trop tard pour cela. Les inscriptions, on peut les faire en 30 ou 40 minutes et je pense que tout le monde peut s’inscrire d’ici 8 mois. Quant aux choses qu’il faut changer dans la loi, l’Assemblée nationale peut se réunir au mois de mars et changer les choses.
Mathias Eric Owona Nguini, participant:
«Le système électoral n’est pas fiable et consensuel »
Le système électoral camerounais n’apparaît pas fiable et suffisamment consensuel pour l’ensemble des parties prenantes. C’est un système électoral qui fait encore l’objet de fortes disputes entre les différents éléments du processus politique : ceux qui appartiennent aux différents groupes d’opposition, ceux qui appartiennent aux organisations de la société civile, ainsi que les différentes catégories de la population. Il est important de renforcer les bases de ce système en consolidant le consensus, c’est-à-dire l’accord sur ces règles qui doivent permettre d’organiser des élections fiables.
Propos recueillis par S-L. N (stg)