Présidentielle 2011 : Elecam au centre de la polémique
Écrit par David Atemkeng |
Mardi, 18 Mai 2010 10:46 |
Controverse autour d’une formation.Elections Cameroon (Elecam) réitère, dans un communiqué de presse, sa propriété exclusive du logiciel Sigce.
Une réponse musclée à l’adresse d’un institut privé qui comptait s’en servir pour former quelque 25 000 observateurs électoraux.Tout est parti d’un communiqué publié dans le quotidien Cameroon Tribune, édition du 11 mai 2010. Dans ce dernier, le Centre international de formation appliquée en démocratie, développement, éthique et gouvernance (Cifaddeg), annonçait le recrutement des «spécialistes des élections». Avec cette précision importante : il s’agit d’une initiative qui entre «dans le cadre de sa mission d’assistance technique à l’Etat du Cameroun, dans le renforcement des capacités nationales à travers la formation professionnelle et la mise à disposition des spécialistes hautement qualifiés dans les domaines de
Dans la foulée, le Cifaddeg annonce le recrutement de 25 000 spécialistes des élections, dont 5000 informaticiens initiés à l’usage du Système d’information et de gestion cartographique des élections (Sigce), un logiciel dont la réputation, en matière de gestion des données d’observation électorale, est établie. Suffisant pour que Elecam sorte de ses gongs : «Elecam, propriétaire exclusif du Sigce, porte à l’attention de l’opinion nationale et internationale que le Cifaddeg n’a aucun droit à l’utilisation dudit logiciel…[et par conséquent] toute exploitation frauduleuse du logiciel expose le contrevenant à des poursuites judiciaires», lit-on dans un communiqué largement diffusé dans les médias en fin de semaine dernière.
Enjeux
La réaction de l’autre partie ne s’est pas fait attendre. Dans un autre communiqué, le directeur de cette institution s’explique. Et parle de chantage consécutif à un échec des négociations avec le concepteur du logiciel. Un désaccord qui ne va pas les empêcher de faire la formation prévue. En effet, Hyacinthe Mba Mbo confie que le module de formation querellé sera remplacé par un autre portant sur l’utilisation du logiciel Sigare (Système intelligent de génération automatique des résultats électoraux).
La diffusion du communiqué portant mise en garde de Elecam se poursuit. Et attire l’attention des éventuels candidats à la formation. «Toute personnes s’engageant à être formée par Cifaddeg à l’utilisation du Sigce le fait à ses risques et périls». Cependant qu’au siège de cette école de formation, le téléphone sonne beaucoup et les inscriptions se poursuivent. Quel avenir pour ceux qui prennent ces inscriptions. M. Mba Mbo pense qu’il n’y a pas que Elecam comme débouché potentiel pour les candidats à cette formation. Une sorte d’aveux d’échec… Mais, on le voit bien, l’enjeu de cette controverse, qui aura peut-être d’autres développements, doit être ailleurs, dans des batailles autour du contrôle des budgets colossaux prévus par l’Etat pour la formation des observateurs électoraux.