Présidentielle 2011: Des étrangers sur les listes électorales
Le Messager
La société civile dénonce le processus électoral
Les chefs de pool des observateurs électoraux se sont retrouvés
vendredi 9 septembre 2011 à Douala. Afin de faire un état des lieux
premier avant le scrutin.
«Le processus électoral est
victime de plusieurs irrégularités, mais rien n’est perdu pour autant
car les électeurs ont la possibilité de protéger leur vote. C’est la
raison de nos actions sur le terrain». Tels sont les propos de
Philippe Nanga, coordonnateur de Un monde Avenir, une organisation de la
société civile, vendredi, 9 septembre 2011 à Douala. Lors de la réunion
d’évaluation du processus électoral au Cameroun un mois avant la
présidentielle, les dix chefs de pool régionaux formés par Un Monde
Avenir dans le cadre du projet d’éducation au droit électoral et
accompagnement des citoyens dans les processus électoraux au Cameroun
(Ede-Acpe) ont jugé le processus électoral, des inscriptions sur les
listes à l’élection proprement dite en passant les statistiques et la
localisation des bureaux de vote.
Ces derniers ont relevé de nombreuses irrégularités et difficultés, à savoir la distance séparant les locaux d’Elecam des habitations, les bureaux de vote situés sur des sites enclavés ou des zones difficiles d’accès (étages) pour les handicapés, femmes enceintes à personnes âgées, sans oublier le mutisme des responsables d’Elecam sur les effectifs des potentiels électeurs inscrits. Des informations relatant les expériences vécues sur le terrain. D’après Philippe Nanga, « le pouvoir appartient au peuple et c’est à travers le vote qu’il s’exprime. Notre souci majeur est de restaurer la conscience citoyenne. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais il y aura des résultats».
Le coordonnateur du projet Ede-Acpe critique le régime en place. «Rien
n’a été mis en œuvre pour faciliter les inscriptions en dehors de la
gratuité de la carte nationale d’identité. Le gouvernement s’est opposé à
des financements proposés par Transparency international. Deux jours
ont été volés aux Camerounais pendant le Ramadan. Tout a été fait pour
frustrer les Camerounais». Quant à Francis Kamguem, chef du projet Ede-Acpe, «ce
projet vise à travers l’éducation au droit électoral, à redonner
confiance aux électeurs et leur faire prendre conscience de leur pouvoir
en tant que citoyens, pour une participation accrue et massive aux
élections afin de conférer aux élus la légitimité idoine pour gérer les
affaires publiques ». En attendant la présidentielle, la
société civile compte s’impliquer en accompagnant les électeurs dans le
processus de retrait de la carte d’électeur et la localisation des
bureaux de vote.
Irrégularités. Des étrangers sur les listes électorales
D’après les responsables de Un Monde Avenir, les noms de plusieurs étrangers seraient sur les listes électorales. «Des élites ramassaient des cartes nationales d’identité et allaient inscrire les électeurs, sans aucune vérification. Je connais des Tchadiens, Centrafricains et Nigérians qui ont été inscrits. C’est une grosse irrégularité à dénoncer». Si l’on s’en tient à ces déclarations qui émanent des observateurs électoraux, ces étrangers auraient été inscrits contre leur gré.
«Les inscriptions faites sur les zones frontalières sont à 90% irrégulières. Le pouvoir utilise ces étrangers comme du bétail électoral. Soit vous vous inscrivez et votez leur candidat. Soit vous régularisez votre situation dans la douleur». Au moment où de nombreux Camerounais ont été refoulés devant les portes d’Elecam après la convocation du corps électoral, des étrangers voteront au Cameroun. Pour l’avenir du Cameroun.
Etame Kouoh